Malgré un terrain pas complètement à son avantage, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a tout tenté ce dimanche pour renverser le Tour des Alpes-Maritimes et du Var, à l’occasion de la troisième et dernière étape. Les nombreuses attaques en début de course n’ont néanmoins pas suffi à établir de réelles différences, et c’est un groupe de favoris restreint qui a rejoint la ligne d’arrivée à Vence. Aurélien Paret-Peintre s’y est imposé avec quelques longueurs d’avance alors que Kevin Geniets, sixième de l’étape, a glissé au quatrième rang du général. David Gaudu a lui achevé l’épreuve en septième position, alors que Rudy Molard (12e), Thibaut Pinot (14e) et Romain Grégoire (17e) ont pris place dans le top-20. Une force collective certaine bien que non récompensée.

« On a essayé partout où on le pouvait », Thibaut Pinot

Tout juste 131 kilomètres étaient à parcourir ce dimanche entre Villefranche-sur-Mer et Vence, à travers 2500 mètres de dénivelé positif, pour venir à bout du Tour des Alpes-Maritimes et du Var. Du côté de la Groupama-FDJ, le plan de bataille était des plus limpides au moment de prendre le départ à 13h45. « On souhaitait qu’il y ait une course dynamique dans la première partie de course, présentait Thierry. On voulait d’abord faire un premier point en haut du Col d’Èze, mais surtout dynamiter dans le Col de Châteauneuf. On devait provoquer dans les cinquante premiers kilomètres car on savait que la deuxième partie de course n’était pas assez difficile pour faire des écarts. C’est donc ce qu’on a essayé de faire ». Dès le départ, Quentin Pacher a donné le « La », bientôt imité par David Gaudu qui prenait place dans un joli groupe de dix coureurs dans le Col d’Èze. « On a voulu tenter des choses de loin, assurait David. On a fait le forcing dans le premier col et j’ai eu la chance de me retrouver devant dans un bon groupe. Malheureusement, on s’est fait reprendre assez tôt dans la côte de Châteauneuf, et on a dû recommencer notre travail de sape ». Le Breton est passé en tête de la première difficulté du jour mais tout est donc rentré dans l’ordre quelques kilomètres plus loin. Dans la seconde bosse de la journée, Romain Grégoire, Kevin Geniets, Thibaut Pinot et de nouveau David Gaudu ont montré les crocs, mais personne n’a réussi à s’isoler. « Les difficultés ne s’enchaînaient pas directement, ce qui provoquait des regroupements dans les vallées et les équipes pouvaient se réorganiser, exposait Thierry. Il n’y avait pas non plus assez d’équipes souhaitant se lancer dans la bagarre, car la plupart espéraient que ça arrive plus ou moins groupé ». « On a essayé partout où on le pouvait, mais les cols étaient assez roulants, et après Châteauneuf, il restait 80 bornes », précisait Thibaut.

Quatre-vingts kilomètres que Romain Grégoire a d’ailleurs entamé en tête. « On avait prévu d’être actifs, on l’a été, et on a mis un peu la pagaille dans la bosse de Châteauneuf, relatait le jeune homme. Au final, la différence s’est plutôt faite à la bascule et je suis parti dans la descente avec un coureur d’EF Education-EasyPost. Ce n’était pas si mal, ça aurait pu donner quelque chose, mais dans la descente suivante, je suis parti seul en tête et ce n’était pas la meilleure situation. Derrière, le train EF s’est mis en route et, tout seul, il n’y avait pas grand-chose à faire ». L’ancien champion d’Europe juniors a finalement été rattrapé par un peloton d’une trentaine d’unités dans une portion de vallée à 43 kilomètres du terme. Sans véritable difficulté avant le final, le groupe maillot jaune s’est alors dirigé sans heurts vers la montée de la Sine (4,2 km à 4,5%), précédant l’arrivée de quatre kilomètres. Sur des pentes trop roulantes pour pouvoir véritablement attaquer, la différence s’est faite à quelques dizaines de mètres du sommet, et Aurélien Paret-Peintre a saisi le moment propice pour se détacher à la bascule. Non loin, Kevin Geniets, David Gaudu, Thibaut Pinot et Rudy Molard ont tenté de réagir dans les derniers instants, mais l’homme de tête a été en mesure de garder une petite marge pour s’imposer. Kevin Geniets s’est flanqué de la sixième place au sprint, perdant toutefois sa position sur le podium final (4e). « On a fait ce qu’on a pu, puis on s’est fait piéger dans le final », tranchait David. « Avec ce parcours, il n’y avait pas grand-chose à faire au final, regrettait Thibaut. On repart assez frustrés. Il aurait fallu des cols avec plus de pourcentages, ou plus longs. Sur ce format, il était difficile d’éliminer les équipiers. C’est dommage. On a montré qu’on était solides mais je pense qu’on aurait pu faire davantage si ça avait été plus dur ».

« Complètement rassuré », Thierry Bricaud

Thierry Bricaud rejoignait sans surprise l’avis de ses coureurs ce dimanche soir : « Le terrain de jeu leur plaisait mais n’était malgré tout pas assez durs pour eux. On n’a pas été trop en réussite, mais ça fait partie du jeu. Il faudra retenir l’état d’esprit qu’ils ont eu sur ces trois jours, offensifs et avec beaucoup d’envie. C’était aussi une reprise pour quatre d’entre eux. Ça laisse quand même présager de belles choses pour les semaines à venir. On avait une très belle équipe sur le papier, mais on savait aussi qu’on n’avait pas une vraie carte pour des arrivées groupées ». Quelques lots de consolation ont tout de même garni cette ultime journée. Romain Grégoire a d’abord été désigné combatif de l’étape. « J’avais de bonnes sensations, c’est du bon travail d’effectué et c’est de bon augure pour la suite », glissait le Bisontin. David Gaudu a lui hérité du prix de meilleur grimpeur de l’épreuve. « Personnellement, je me sentais bien et je me suis rassuré au niveau des sensations, indiquait le Breton. Il va falloir récupérer avant les Boucles Drôme Ardèche et le premier objectif de la saison que sera Paris-Nice ». Enfin, la Groupama-FDJ a raflé le classement par équipes de l’épreuve. « On est complètement dans la lignée de ce qu’on veut faire, concluait Thierry. Je suis complètement rassuré par tout le monde. On n’était pas au-dessus du lot mais on était bien présents. C’était aussi le cas au Portugal, et on sait qu’on va monter en puissance et qu’on sera présents lorsque les grosses échéances se présenteront ».