Il y a des jours où les cyclistes méritent encore plus toute notre admiration. Même si la deuxième étape a été raccourcie de 22 kilomètres en raison du risque de neige, les conditions climatiques ont été terribles toute la journée et ont marqué les coureurs. Le Suisse Küng (BMC), déjà vainqueur d’une étape il y a deux ans dans des conditions similaires, s’est imposé à Bulle au terme d’une longue échappée. L’équipe FDJ s’est appliquée à passer au mieux cette journée.

« On a eu la flotte au bout de 20 kilomètres, précise Yvon Madiot, mais ça allait encore. En revanche, les mecs en ont vraiment bavé dans la descente du dernier col où la température était de 0,5 degré au sommet. Jusqu’à l’arrivée, ils ont eu très froid. Souffrant d’un problème digestif et frigorifié, Léo Vincent a été contraint à l’abandon. Dans les voitures, on s’était organisé pour les assister au mieux. On leur a servi du thé chaud, il y avait un ravitaillement après 60 kilomètres, Jussi Veikkanen s’était projeté à l’avant et leur a donné du thé chaud et des imperméables après 80 kilomètres. Ç‘a été dur pour David Gaudu pendant 10 kilomètres mais il a bien fini. Pour Seb Reichenbach non plus, ces conditions ne sont pas trop le point fort. En revanche, Kevin Reza marche bien, il a bien supporté. Et les autres aussi finalement. »

« On n’a pas pris de risques » Y.Madiot

Dès le départ, donc, il y a eu quatre échappés, Armée (Lotto Soudal), Veuchelen (Wanty-Groupe Gobert), Küng (BMC), Grivko (Astana) qui ont su se donner un avantage de 6 minutes. La poursuite a mis du temps à s’organiser.

« Derrière, poursuit Yvon, les gars passaient plus de temps à se réchauffer et de toute façon, tout le monde veut attendre, il y a toujours un directeur sportif qui ne veut pas rouler. Alors ça attend. Donner 6 minutes à Küng et Grivko sous la pluie, c’est prendre un grand risque. Sky a roulé assez vite mais Orica-Scott a rechigné et puis Trek-Ségafredo, dès l’instant où le maillot jaune de Felline n’était pas en danger, a laissé filer. Ensuite, Küng a fait ce qu’il fallait pour gagner. Nous, puisque la gagne n’était pas jouable avec Lorrenzo, on n’a pas pris de risques. »

Demain, la troisième étape est casse patte, avec des passages pouvant aller à 20%. Et de nouveau sous la pluie.

Par Gilles Le Roc’h

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