Face à un plateau de sprinteurs de top niveau mondial, Paul Penhoët comptait se tester ce dimanche sur le Grand Prix de Fourmies 89ème du nom. Il n’en aura malheureusement pas eu l’occasion. Bloqué par une chute à tout juste trois kilomètres de l’arrivée, le jeune Français n’a donc pu se mêler à l’emballage final remporté par Caleb Ewan. Bram Welten est lui passé au travers de la chute, mais n’a pu accrocher un top-10 (17e) à l’arrivée. Une fin de journée rageante

À l’occasion de son édition 2022 ce dimanche, le Grand Prix de Fourmies prenait des allures de championnat du monde des sprinteurs. Quelques-uns des coureurs les plus rapides du peloton mondial avaient ainsi fait le déplacement dans le Nord de la France, pour une course ProSeries à l’importance primordiale pour certaines écuries. L’Équipe cycliste Groupama-FDJ se présentait elle autour de son jeune bolide Paul Penhoët, entouré pour l’occasion du train d’habitude alloué à Arnaud Démare. « On voulait faire abstraction du plateau, qui pouvait faire peur, assurait Yvon. Il ne manquait pas grand monde, mais on s’était dit qu’on ne s’en occupait pas. On voulait surtout faire le sprint avec Paul. On avait en plus le train parfait pour l’emmener. Il en était d’ailleurs très fier ». Pour autant, le Francilien et ses collègues ont laissé faire lorsqu’une échappée de cinq hommes composée de Taco van der Hoorn (Intermarché-Wanty Gobert), Louis Blauwe (Bingoal Pauwels Sauces WB), Milan Fretin (Sport Vlaanderen Baloise), Maxime Jarnet (Go Sport-Roubaix Lille Métropole) et Nicolas Debeaumarché (St Michel-Auber 93) s’est détachée en début de course. « Tout s’est passé comme on le prévoyait, avec une petite échappée et des équipes de sprinteurs qui ont géré, ajoutait Yvon. On avait décidé de ne pas rouler, car on savait qu’il y aurait suffisamment d’équipes pour le faire ». Plus de quatre heures se sont alors écoulées, sur un rythme continu, dans un mano a mano joué d’avance. Aucune péripétie n’a animé la journée, et si l’échappée a bien résisté jusqu’au dernier tour de circuit, elle dut baisser pavillon à moins de quatre kilomètres de l’arrivée. 

« On a attendu 195 kilomètres pour ne pas sprinter », Yvon Madiot

« On s’est bien regroupés à dix kilomètres, relevait Yvon. On voulait être présents dans les deux derniers tours, pas loin de la tête, car on sait que c’est un circuit un peu dangereux où il faut être placé. La tactique était ensuite de prendre la tête à 2500 mètres de l’arrivée, quand ça commençait à basculer ». Malheureusement, 500 mètres plus tôt, le train Groupama-FDJ a été scindé en deux à la suite d’une chute en plein milieu de peloton. « Bram et Ramon sont passés, précisait Yvon. Jacopo, Paul et Ignas sont seulement allés dans l’herbe, mais ils n’ont pas pu raccrocher le wagon. On voulait prendre le sprint en main relativement tôt, mais on n’a pas eu le temps… » Dans un premier peloton réduit à une trentaine d’unités, Ramon Sinkeldam a dès lors tenté de favoriser les chances de Bram Welten, mais ce dernier n’a pu s’exprimer au mieux. « Bram a voulu tenter mais il n’a pas trouvé l’ouverture et il s’est surtout fait une frayeur en touchant une roue juste avant le sprint, racontait encore Yvon. Ensuite, c’était fini ». Quant à Paul Penhoët, il a franchi la ligne en 30e position, à vingt secondes du vainqueur Caleb Ewan. « Les coureurs sont frustrés car ils ont l’impression de n’avoir rien fait aujourd’hui, lançait Yvon. On a attendu 195 kilomètres pour ne pas sprinter. Paul était vraiment déçu. Il avait de super jambes, il se sentait vraiment bien et pensait pouvoir faire un beau sprint. Il y avait de la déception dans l’air. C’est vraiment une course pour rien, même si on sait que le sprint comporte son lot de risques. Aujourd’hui, ça n’est pas passé. Heureusement, il n’y a pas de blessés ni de matériel cassé ». 

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