Trois ans après, le peloton du WorldTour a fait son retour au Canada. À l’occasion de la première manche que constituait le Grand Prix cycliste de Québec, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a tenté d’animer les débats pour empêcher une arrivée groupée. David Gaudu et Michael Storer se sont notamment illustrés dans le final, mais leurs efforts n’ont pas été couronnés de succès. À l’arrivée, seul Benoit Cosnefroy a pu résister à la meute et Attila Valter a été le premier homme de l’équipe à franchir la ligne (27e).

La pandémie de Covid-19 n’aura donc pas eu raison des Grand Prix cyclistes de Québec et Montréal, prêts à accueillir le gratin du cyclisme mondial en ce début du mois de septembre. Le premier des deux rendez-vous était comme de coutume du côté de Québec, sur un circuit inchangé par rapport aux éditions précédentes, long de treize kilomètres et à boucler seize fois. « On savait que c’était une course plutôt faite pour les puncheurs/sprinteurs, présentait Sébastien Joly. On comptait sur notre rookie Lewis [Askey], qui a bien progressé cette année, en cas d’arrivée groupée. On avait décidé de le mettre un peu au chaud toute la journée en lui disant de rester calme. Notre autre carte était David, naturellement. Après sa reprise à Plouay, il commence à aller de mieux en mieux. La stratégie globale était de provoquer une course de mouvements, et bon nombre d’équipes étaient motivées pour le faire car on savait qu’il y avait trois grosses formations qui étaient en capacité de gagner au sprint avec Jumbo-Visma, BikeExchange-Jayco et Intermarché-Wanty Gobert ». Ce sont d’ailleurs ces trois mêmes écuries qui se sont portées à l’avant du peloton dès la formation d’une échappée de cinq incluant Sébastien Grignard (Lotto-Soudal), Stan Van Tricht (Quick-Step-Alpha Vinyl), Carson Miles (Canada), Hugo Toumire (Cofidis) et Damiano Caruso (Bahrain Victorious).

« Le niveau était encore un cran au-dessus », Sébastien Joly

En tête de course, le quintet a longtemps bénéficié d’un avantage d’environ quatre minutes, mais l’écart s’est progressivement réduit dans les soixante derniers kilomètres. Il n’était même plus que d’une minute à quarante bornes du terme lorsque les hostilités ont démarré dans le peloton. À moins de deux tours de l’arrivée, l’échappée a d’abord été revue par un contre mais le regroupement général s’est opéré peu de temps après. Dans l’avant-dernier tour, la tension est montée d’un cran, et lorsque les côtes du circuit se sont présentées, David Gaudu est sorti de sa réserve. Le Breton a pu prendre quelques longueurs d’avance, puis a été rejoint par une poignée d’hommes forts juste avant d’entamer le dernier tour. Toutefois, l’écart n’a pu être réellement fait sur le peloton en raison d’une collaboration peu efficace parmi les hommes de tête. « Quand on a provoqué et suivi avec David, ça a failli marcher, disait Sébastien. C’est parti à une petite quinzaine, mais tout le monde n’était pas intéressé pour aller jusqu’au bout. C’est dommage car ça aurait pu être un joli coup ». Tout est alors revenu dans l’ordre à dix bornes du terme, mais Michael Storer a senti un mouvement se créer, l’a suivi, puis est parti seul à sept kilomètres du terme. Face à un peloton encore très étoffé, l’Australien n’a toutefois pu résister et la jonction a été opérée à cinq kilomètres du but.

Quelques instants plus tard, Benoît Cosnefroy a porté une offensive tranchante dans les deux derniers kilomètres et a réussi à maintenir un petit peloton à distance pour s’imposer. Attila Valter a terminé dans ce premier groupe de chasse, en 27e position. « Le final a été plus classique, mais on a en tous les cas senti que le niveau était encore un cran au-dessus cette année par rapport à d’habitude », concluait Sébastien. Direction désormais Montréal, avec une reconnaissance prévue cet après-midi (heure canadienne) avant le deuxième round canadien ce dimanche.

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