Une semaine après son succès de prestige sur la Bretagne Classic, Valentin Madouas a de nouveau joué les premiers rôles dans une Classique WorldTour dimanche. À l’occasion du deuxième round des épreuves canadiennes, le Grand Prix de Montréal, le champion de France a pu faire parler sa résistance et s’est maintenu dans la bataille pour le podium jusqu’au bout. Sur la ligne, il a finalement accroché la quatrième place du jour, à douze secondes du vainqueur Adam Yates, s’octroyant par la même occasion son quatrième top-5 de la saison sur une course d’un jour du WorldTour. Quentin Pacher a également intégré le top-20 (19e) après une excellente prestation collective d’ensemble.

Au surlendemain du Grand Prix de Québec, ce ne sont pas tout à fait les mêmes coureurs qui étaient attendus dimanche à Montréal. Le circuit, beaucoup plus exigeant, de par notamment la présence de la côte de Camillien-Houde (2,3 km à 6,2%), laissait ainsi peu de probabilités à une arrivée groupée. C’était aussi un tracé qui convenait davantage à Valentin Madouas, en vue 48 heures plus tôt sans pouvoir échapper à la vigilance du peloton. Outre les plus de 4000 mètres de dénivelé, le peloton a aussi affronté des conditions difficiles au départ dimanche. « On savait que la pluie allait durer une bonne heure, donc il fallait être très concentrés au moment du départ au cas où une grosse échappée se forme, exposait Sébastien Joly. Finalement, seul Florian Vermeersch est sorti ». Le Belge a ainsi ouvert la route pendant l’essentiel de la journée tandis que le peloton le maintenait à une distance raisonnable. « Ça commençait un peu à s’endormir derrière, on a discuté un peu avec Valentin et on s’est dit qu’on allait redynamiser un peu la course, reprenait Sébastien. On a commencé à le faire par l’intermédiaire de Jake et Lada, qui ont fait un bon travail, puis d’autres équipes sont venues nous relayer ». L’écart s’est donc rapidement résorbé avec l’homme de tête, qui était repris à plus de cinquante kilomètres du terme. « Lars a ensuite fait un tour entier tout seul, et il a fait un très beau travail », ajoutait le directeur sportif du groupe. « Ça a été un peu une course d’attente, complétait Valentin. Les gars ont fait un très très bon travail pour essayer de durcir puis UAE Team Emirates a pris en main la course, et il fallait juste essayer de suivre et attendre que ça se décante dans les deux derniers tours ».

« Il m’a manqué un petit quelque chose », Valentin Madouas

À la suite d’une grosse accélération à trois tours du terme, le peloton s’est réduit à une quarantaine d’unités, puis à une petite trentaine une boucle plus tard. Au moment d’entamer le dernier tour de circuit, de 12,5 kilomètres, Valentin Madouas et Quentin Pacher figuraient encore dans le groupe de tête. « Dans le final, c’était le même scénario que l’an passé, relatait Sébastien. C’est encore monté d’un cran, et on n’a plus retrouvé que les dix meilleurs du moment, dont Valentin. Quentin n’était vraiment pas loin ». Dans l’ascension de la côte de Camillien-Houde, le champion de France n’a pu accrocher les deux premiers concurrents, mais il s’est montré parmi les plus costauds en contre. « Il m’a manqué un petit quelque chose quand Yates et Sivakov sont sortis dans la bosse, ajoutait Valentin. Je suis resté avec le groupe puis j’ai essayé de faire mon effort dans la bosse suivante. Malheureusement, on n’est revenus qu’à 3-4 secondes puis c’est devenu très tactique ». « Ça s’est un peu marché dessus, comme souvent dans cette configuration, disait Sébastien. Il a réussi à bien se faire oublier et je pensais qu’il allait pouvoir faire le jump dans la montée de l’Université. Sur ce genre de final, on a généralement une cartouche. Il l’a mise là, puis ça s’est fait à la jambe malgré tout ». En tête, le duo Sivakov-Yates est parvenu à garder une petite avance tandis que les contres se sont enchaînés derrière. Malgré les efforts précédents, Valentin Madouas a eu les ressources pour recoller à un premier groupe de contre dans les deux derniers kilomètres.

« Il montre une fois de plus à quel point il est solide », Sébastien Joly

À l’entame de la dernière ligne droite, il ne pouvait plus aspirer à la victoire, mais le podium du jour était encore bien en jeu. « J’ai essayé et réussi à boucher le trou pour jouer la troisième place, témoignait le Brestois. On est arrivés à cinq, et je savais qu’Aranburu était très rapide donc je me suis mis dans sa roue. J’ai attendu qu’il coince, mais il n’a jamais coincé ». À l’issue d’un sprint à l’arrachée, au bout de ses forces, le champion de France s’est donc octroyé la quatrième place à Montréal, douze secondes derrière le vainqueur Adam Yates. « C’était une course très dure et très usante, commentait-il le soir venu. On a vraiment ressenti le dénivelé dans les trois derniers tours. La météo a aussi durci la course, mais on voulait une course difficile. Il me manque un petit quelque chose et je suis déçu de ne pas terminer sur le podium pour les gars qui ont fait un très bon travail, mais on reviendra ». Après une deuxième place aux Strade Bianche, une cinquième sur Liège-Bastogne-Liège, son succès sur la Bretagne Classic, le « 4×4 breton » s’est dans tous les cas doté d’une nouvelle performance de choix au plus haut niveau dimanche. « Il a pu jouer avec les meilleurs et a quand même réussi à tirer son épingle du jeu en faisant quatrième, concluait Sébastien. Il y a un peu de déception car cela aurait été une belle satisfaction de finir sur le podium d’une telle course, mais après sa victoire à Plouay, il démontre qu’il a bien récupéré et qu’il s’est bien relancé pour la fin de saison. Il était vraiment dans le match et montre une fois de plus à quel point il est solide ».  

Aucun commentaire