Le risque de bordures représentait la véritable préoccupation des coureurs au départ de la première étape du Tour de la Provence ce jeudi. Il a finalement été écarté en raison de conditions météorologiques assez clémentes et c’est donc un sprint massif relativement ordinaire qui a conclu la journée. Nacer Bouhanni (Arkéa-Samsic) s’est imposé alors que les coureurs de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ ont terminé dans le peloton après avoir fait preuve de vigilance toute la journée. Les choses sérieuses débutent demain. 

« Notre place n’est pas éparpillée dans le peloton, elle est groupée vers l’avant » Philippe Mauduit

Cette journée a comme bien souvent démarré par la formation d’une échappée, et ce dès les premiers kilomètres. Un quatuor composé de Johan Jacobs (Movistar), Charles Quarterman (Trek-Segafredo), Romain Combaud (Nippo Delko One Provence) et Louis Louvet (St-Michel-Auber 93) s’est fait la malle mais n’a jamais obtenu une avance supérieure à trois minutes. Les différentes équipes intéressées par un sprint massif ont ainsi fait en sorte de ne laisser aucun espoir ni aucune marge de manœuvre aux attaquants du jour. La configuration de course n’a d’ailleurs quasiment pas évolué puisqu’en raison de l’absence de vent, principale crainte des équipes au départ, l’étape s’est surtout articulée sur la chasse aux échappés.

« Ça a finalement été une bonne journée pour une reprise, confirmait Philippe Mauduit. Les prévisions annonçaient entre 10 et 14 km/h de vent, mais quand on arrive sur Saintes-Maries-de-la-Mer, il y a généralement plus de rafales que ce qui est annoncé. On s’attendait à avoir un peu de vent mais finalement ça a été le calme plat ». Autour de Thibaut Pinot, la Groupama-FDJ n’a quoiqu’il en soit pris aucun risque et occupé les premières positions durant l’entièreté du parcours. « On avait d’abord la crainte de trouver du vent sur la boucle finale. Il fallait donc prendre sa position, l’assurer et être prêt au cas où, insistait Philippe. Puis, au-delà de ça, courir en tête est, depuis l’année dernière, dans le style de l’équipe. On fait partie des grosses formations, qui assument, et notre place n’est pas éparpillée dans le peloton, elle est groupée vers l’avant ».

« Demain, on pourra vraiment savoir comment répondent les jambes » Thibaut Pinot

Jusqu’au panneau des trois derniers kilomètres, chacun a donc apporté sa contribution pour maintenir Thibaut dans les premières positions et ainsi éviter les pièges traditionnels. « Les gars étaient satisfaits d’avoir rempli l’objectif fixé ce matin, poursuivait Philippe. Et puis, quand on passe la journée à l’avant comme ça, ça donne toujours plus de moral. Nos sept coureurs ont bien pris soin les uns des autres. C’est la force du collectif qui se développe. Tout le monde est satisfait du travail accompli, ça rassure et ça crée de la confiance. C’était très bien ». Pour le grimpeur franc-comtois, c’était évidemment une bonne journée de faite, et surtout d’effacée. « Je m’attendais à pire, confiait d’ailleurs Thibaut à son arrivée. On a été chanceux avec le temps. Du coup, il n’y a pas eu beaucoup de stress même si c’était nerveux sur la fin. On a essayé d’éviter la chute au maximum et ça s’est bien passé. On a bien couru en équipe, on a été solide et il n’y a que du positif à retirer de cette journée ». 

La deuxième étape vers la Ciotat ce vendredi sera une toute autre paire de manches. Les sprinteurs vont laisser la place aux puncheurs-grimpeurs dans ce qui devrait être la première journée prépondérante pour le général final. « Avec l’arrivée sur la route des Crêtes (4,7 km à 7%), il est évident que le scénario va être différent, poursuit Mauduit. On sera plus attendu demain qu’on ne l’était aujourd’hui et on fera en sorte de répondre présent ». « Demain, c’est déjà une journée importante, et on aura vraiment l’occasion de savoir comment répondent les jambes » conclut Thibaut.