Quelques jours après son top 15 sur la Flèche Wallonne, Rudy Molard s’est mêlé à la bagarre finale lors du troisième Monument de la saison, ce dimanche, sur Liège-Bastogne-Liège. À l’arrivée, au sein d’un groupe de poursuite se jouant la sixième place, quinze secondes derrière le vainqueur Primoz Roglic, le puncheur de 31 ans a finalement hérité d’une treizième place dont il ne parvenait pas à se satisfaire.

« Valentin n’était pas dans une grande journée », Franck Pineau

Au départ de Liège ce dimanche matin, il n’a pas fallu patienter bien longtemps avant de voir un groupe d’audacieux se faire la malle sur cette « Doyenne » version automnale. Inigo Elosegui (Movistar), Valentin Ferron, Paul Ourselin (Total-Direct Energie), Omer Goldstein (Israel-Start Up Nation) Kobe Goossens (Lotto-Soudal), Gino Mader (Team NTT), Mathijs Paasschens, Kenny Molly (Bingo-Wallonie-Bruxelles) et Michael Schär (CCC) ont ainsi ouvert la route du troisième Monument de la saison mais la formation Deceuninck-Quick Step du champion du monde Julian Alaphilippe s’est assurée de ne pas laisser une différence trop importante se creuser. L’écart a longtemps oscillé autour des quatre minutes mais s’est réduit de moitié dès l’entrée dans les cent derniers kilomètres, où le parcours se durcissait alors vraiment. « Les consignes étaient relativement similaires à celle de la Flèche Wallonne, à savoir protéger Rudy et Valentin, disait Franck Pineau. Pendant environ 140 bornes, il y a eu un gros travail de William [Bonnet], puis nous avons eu des relais de Matthieu Ladagnous et Romain Seigle. Il nous restait Bruno [Armirail] et Anthony [Roux] pour faire le travail au-delà des 200 bornes, ce qu’ils ont fait. Il n’y a pas eu trop de course et ça s’est surtout fait par l’arrière jusqu’à la dernière difficulté. Ça a certes vissé sérieusement dans la côte des Forges, mais il y avait encore 80 coureurs à cet instant ».

C’est un peloton encore relativement conséquent qui s’est donc présenté au pied de la côte de la Roche-aux-Faucons, et le plan était alors clair pour la Groupama-FDJ. « Juste après la Redoute, Valentin nous a dit qu’il n’était pas dans une grande journée, indiquait Franck. On a alors switché et tout mis sur Rudy. Valentin l’a replacé après les Forges pour aborder la descente, et Rudy était bien placé pour entamer la Roche-aux-Faucons. Ensuite, Dumoulin a tout fait péter, s’est fait contrer par Julian Alaphilippe et l’échappée royale des quatre est partie ». Le champion du monde, Marc Hirschi, Primoz Roglic ainsi que Tadej Pogacar ont créé une nette différence, que seule Matej Mohoric a été capable de combler dans la descente – sa spécialité -. Rudy Molard était lui bien présent en deuxième rideau. « Il m’était impossible de suivre l’attaque de Julian, expliquait l’intéressé. J’ai seulement pu rester dans le contre mais j’étais déjà content d’être là en haut de la Roche-aux-Faucons. À ce moment-là, on doit à peine être cinq ou six ». Dans les instants qui ont suivi, le groupe s’est toutefois étoffé, et tandis que Primoz Roglic soufflait la victoire à un Julian Alaphilippe trop confiant – puis déclassé pour une vague -, Rudy Molard se présentait lui dans la dernière ligne droite avec un bel accessit à aller chercher.

« Il y a un brin de déception aujourd’hui », Franck Pineau

« J’arrive pour la sixième place et je n’accroche pas le top 10, c’est vraiment frustrant, confiait l’intéressé. Je voulais vraiment être dans les dix premiers. Je suis déçu de faire treizième, d’autant que j’étais parmi les dix meilleurs dans la Roche-aux-Faucons. Je me sentais plutôt bien mais je rate complètement mon sprint. Sur un Monument, cela fait une vraie différence d’être dans le top 10 ou treizième… Je suis quand même content des sensations, mais on venait chercher le top 10 et c’est loupé ». « Autant il était à sa place sur la Flèche Wallonne, car il était moyen et n’avait pas complètement récupéré du Mondial, autant il y a aujourd’hui un brin de déception car il avait vraiment les jambes pour le top 10, complétait Franck Pineau. C’est dommage que le top 10 se joue au sprint après 260 bornes, mais c’est ainsi. Rudy marchait vraiment fort, il était à un très bon niveau et quand on voit le top 10 du jour, ça cause. Faire 7e ou 13e, ce n’est pas la même chose pour nous, mais à part ce sprint, il n’y a pas eu d’erreur. Tous les gars ont répondu présent dans le rôle qui était le leur ».

Pour l’homme du jour côté Groupama-FDJ, cap désormais sur Paris-Tours en raison de l’annulation de l’Amstel Gold Race. « Ensuite, ce sera le Tour des Flandres, normalement, glissait Rudy pour conclure. Je n’ai jamais disputé cette course mais j’ai toujours rêvé de la faire. Avec Valentin et Stefan, ça peut être sympa ! »

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