Matthieu Van der Poel (Corendon-Circus) a tout écrasé ! Agissant avec autorité, le prodige néerlandais a offert un final époustouflant et soulevé l’admiration de tous en s’imposant dans un dernier kilomètre qui restera dans les mémoires. Il n’a pas réussi toutefois à effacer l’excellente course de Valentin Madouas qui a pris la huitième place en ayant, pour la première fois, endossé dans le World Tour un statut de leader qu’il a parfaitement assumé.

« Nous n’avions pas prévu d’être dans l’échappée, explique Franck Pineau, nous misions sur Valentin dans le final avec Rudy Molard en couverture. Pendant les 150 premiers kilomètres, nos vieux grognards Benoît Vaugrenard et William Bonnet ont ouvert le terrain pour que nos gamins avancent dans la course sans réfléchir, dans la sérénité. Ensuite, Romain Seigle a fait du très bon boulot. Il y a eu un très gros coup de vis à 40 kilomètres de l’arrivée et déjà Van der Poel qui a quand même la super classe, en était l’instigateur. Le peloton s’est scindé en quatre groupes. Dans un virage, Valentin a été gêné par une chute et a mis pied à terre. Ça roulait très vite. Dans un peloton recomposé il y avait 50 coureurs, dont Rudy et Valentin. »

« Van der Poel est revenu sur moi et on a récupéré des coureurs un par un. » V. Madouas

Alaphilippe (Deceuninck-Quick Step) s’est échappé avec Fuglsang (Astana) avant de voir revenir Kwiatkowski (Team Sky) et Schachmann (Bora-Hansgrohe). Derrière eux, Valentin était dans un groupe de sept coureurs en compagnie de Van der Poel. A dix kilomètres de l’arrivée l’écart était d’une minute. Le show Van der Poel a commencé, il a gommé la minute sans demander l’aide de personne, est revenu si près des hommes de tête, à 400 mètres de l’arrivée, qu’il a lancé son sprint et s’est imposé. Valentin a pris une très belle huitième place. Il faut remonter à 1997 pour trouver trace d’un homme de Marc Madiot mieux classé dans l’Amstel Gold Race.

« Ce matin, dit le jeune Breton, je n’aurais pas pensé arriver pour la gagne mais je savais que cette course se passe toujours bizarrement avec des coups qui partent de loin et un marquage entre favoris. Il fallait saisir sa chance, attaquer au bon moment. Je l’ai fait quand l’échappée matinale a été reprise. Van der Poel est revenu sur moi et on a récupéré des coureurs un par un. Le vainqueur était intouchable, chez lui. Moi, je suis un peu déçu par mon sprint. Je me suis retrouvé devant trop tôt, à 800 mètres de la ligne d’arrivée et je me fais enfermer. Ça se passe à la fraîcheur aussi, tout le monde était au même niveau de fatigue et les plus forts sont devant. Au mieux, je pouvais finir cinquième ou sixième mais ça ne change pas grand chose, le podium était intouchable pour moi dans cette course. »

« Faire top 10 avec un très bon jeune donne encore un peu plus de saveur à cette journée » F. Pineau

« Oui Valentin était un peu déçu, dit Franck Pineau, mais je lui ai demandé de se souvenir de la course qu’il avait vécue ici il y a un an… Rudy aurait dû être dans le groupe avec lui mais il a couru un peu à contretemps. Il a attaqué, a été contré par Bardet (ag2r-La Mondiale). Il tente de nouveau mais avait déjà beaucoup donné quand Valentin sort en contre. Huitième c’est une super bonne performance. Faire top 10 avec un très bon jeune donne encore un peu plus de saveur à cette journée. Pour nous, la semaine ardennaise commence bien. On va faire une belle Flèche Wallone avec David Gaudu et Rudy Molard. Et avec Valentin que j’aimerais préserver un peu pour Liège-Bastogne-Liège mais avec lui, même s’il n’a que 23 ans, tout est possible. »

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