Forte d’un imposant collectif, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ espérait un tout autre dénouement sur l’Amstel Gold Race ce dimanche. Bien qu’entreprenante comme envisagé, et représentée avec Kevin Geniets, Lars van den Berg et Quentin Pacher dans un solide groupe sorti à 90 kilomètres de l’arrivée, la formation tricolore n’a pu jouer l’ensemble de ses cartes dans le Limbourg néerlandais en raison de maladie, jour sans et chutes. Tombé à un instant crucial, Valentin Madouas a tout de même pris la onzième place du jour au quatrième échelon de la course, où il a retrouvé Kevin Geniets, seizième et auteur d’une solide performance. Direction désormais la Flèche Wallonne.

Une bonne trentaine de côtes, réparties sur 253 kilomètres, lançaient donc ce dimanche la semaine dite des « Ardennaises », bien qu’entre Maastricht et Berg en Terblijt, le tracé de l’Amstel Gold Race avait plus à voir avec le Limbourg néerlandais qu’avec la Wallonie. Une échappée s’est très rapidement constituée, et Mathias Vacek (Trek-Segafredo), Leon Heinschke (Team DSM), Mattéo Vercher (TotalEnergies), Ward Vanhoof (Team Flanders-Baloise), Tobias Ludvigsson, Alessandro Fedeli (Q36.5 Pro Cycling) ainsi que Marin Urianstad (Uno-X) ont eu tout le loisir d’ouvrir la course pendant quasiment cent-cinquante kilomètres. Avant même l’entrée dans les cent dernières bornes, le peloton a toutefois opéré la jonction alors que la journée avait déjà pris une tournure loin d’être idéale pour l’Équipe cycliste Groupama-FDJ suite à l’abandon du jeune mais attendu Romain Grégoire. « Il était malade, commentait Philippe Mauduit. On pensait que ça allait le faire hier, mais la pluie et le froid ne l’ont finalement pas aidé. Ensuite, on a connu la chute de Quentin, qui a glissé de l’avant sur des bandes blanches ». Si David Gaudu, dans un jour sans, était contraint de laisser filer le peloton, le puncheur Occitan est parvenu à se remobiliser pour passer à l’offensive à environ 90 kilomètres de l’arrivée. Il était pour l’occasion accompagné de Kevin Geniets et Lars van den Berg, mais aussi des favoris Tadej Pogacar ou encore Tom Pidcock.

« On a bien mis le plan en application », Kevin Geniets

« À l’endroit où on avait prévu d’attaquer et d’anticiper la bagarre, on a réussi à le faire avec Quentin, Lars et Kevin, ce qui était plutôt bien », disait Philippe. « Le but était de sortir tôt, et l’équipe a très bien couru à ce moment-là, confirmait Kevin. Quentin est tombé juste avant mais a fait du super boulot, tout comme Lars qui était aussi très fort. C’était le plan et on l’a bien mis en application. Toutes les équipes étaient représentées ou presque et je me suis dit que ça pouvait être un vrai bon coup ». Un groupe d’une quinzaine d’hommes s’est donc détaché du peloton principal, mais ils n’étaient plus que onze en tête de course, dont Kevin Geniets et Lars van den Berg, après le premier passage du Cauberg à environ soixante-dix kilomètres de l’arrivée. L’écart avec le peloton a oscillé autour des trente secondes avant d’arriver au pied du Loorberg, après une longue portion plus roulante. À cet instant, un nouvel évènement a changé la dynamique de la course. « Des coureurs du peloton auraient pu rentrer car l’écart était d’à peine vingt secondes, mais Valentin et Rudy ont été pris dans une chute en descente, précisait Philippe. C’est tombé devant eux et il n’y a pas grand-chose à faire. Pour nous, ça change énormément la course ». « L’objectif était d’attendre les grosses bosses pour faire la jonction, confirmait Valentin Il fallait rester bien au chaud et attendre le dernier moment pour faire son effort et essayer de boucher le trou, mais j’ai chuté, je me suis retrouvé derrière et ça m’a pénalisé dans ma quête d’un bon résultat ».

« Je retiens l’état d’esprit combatif », Philippe Mauduit

Si le Breton s’est relevé relativement vite, il a dû changer de monture et repartir très loin de la tête d’un peloton alors explosé en plusieurs morceaux. Dans ce même Loorberg, Lars van den Berg a coincé mais Kevin Geniets a lui gardé sa place en tête. Le Luxembourgeois s’est même accroché jusqu’à 36 kilomètres, mais dans l’Eyserbosweg, Tadej Pogacar a lâché l’ensemble de ses concurrents à l’exception de Tom Pidcock et Ben Healy. Le Slovène s’est envolé un peu plus loin vers la victoire, alors que Kevin Geniets s’est retrouvé dans un troisième groupe de poursuite, à la lutte pour le top-10. Dans le final, les écarts se sont élargis mais la situation est restée plutôt stable. Néanmoins, de manière assez inattendue, Valentin Madouas a recollé au groupe dans lequel figurait son collègue du Grand-Duché. « Il a attaqué dans la montée suivant le Cauberg, a fait la bosse à bloc, et il est revenu dans la file des voitures dans la descente, expliquait Philippe. Il a repris 40 secondes en un kilomètre ». Ainsi, plus de trois minutes après le vainqueur Pogacar, Valentin Madouas a donc pu se mêler à la bataille pour le top-10 aux côtés de son compère Kevin Geniets, dans un groupe d’une dizaine d’unités. Au terme d’un sprint à l’arrachée, le Breton a finalement coupé la ligne en onzième position et le Luxembourgeois en seizième place. « La chute m’a empêché de jouer dans le final, soufflait Valentin. Le destin n’était pas avec nous aujourd’hui ». « Même si le gros résultat n’est pas là, je pense qu’on a pesé sur la course », assurait Kevin.

Philippe Mauduit tirait enfin le bilan de cette journée mouvementée : « Sans cette chute, on peut raisonnablement penser que Valentin pouvait jouer le podium, ou pas loin, mais la course est ce qu’elle est et cela ne sert à rien de spéculer. Il y a un coup de malchance, c’est une journée compliquée, mais je retiens l’esprit combatif et le fait qu’ils ont réussi à mettre en place ce qu’on avait prévu au briefing. Ce n’est pas la conclusion qu’on imaginait mais l’état d’esprit était là, le physique aussi et il faut maintenant panser les plaies et penser à mercredi ».

2 commentaires

Parisot

Parisot

Répondre

Le 17 avril 2023 à 11:03

Très bonne prestation des coureurs de la Groupama-FDJ ce week-end .Pas de victoires mais des places d’honneur, les victoires vont venir.

René Thépaut

René Thépaut

Répondre

Le 17 avril 2023 à 00:10

Bravo Valentin.