L’attaque s’est avérée être la bonne option ce dimanche sur l’Amstel Gold Race. En ouverture de la séquence dite des « Ardennaises », l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a crânement saisi sa chance dans la dernière heure de course autour des monts néerlandais. Valentin Madouas et Quentin Pacher ont ainsi pris part à une offensive d’une dizaine de coureurs, et bien qu’ayant été distancés à quinze kilomètres du but, sont parvenus à s’octroyer respectivement les sixième et huitième places du jour. Romain Grégoire a lui terminé troisième du « peloton », en douzième position. Prochain rendez-vous : la Flèche Wallonne.

Pas moins de trente-trois côtes étaient disséminées ce dimanche tout au long des 253 kilomètres composant l’édition 2024 de l’Amstel Gold Race. Un total qui s’est toutefois réduit à trente-deux après une petite demi-heure de course en raison d’un changement de parcours de dernière minute, consécutif à la neutralisation momentanée de l’épreuve féminine. Après une lutte d’une trentaine de kilomètres, quatre hommes ont pour leur part réussi à prendre les devants : Tosh van der Sande (Visma-Lease a Bike), Enzo Leijnse (dsm-firmenich PostNL), Alexander Hajek (Bora-hansgrohe) et Zeb Kyffin (TDT-Unibet). Le peloton s’est dès lors régulé à moins de quatre minutes des fuyards tout en arpentant les premières bosses du circuit. Ce n’est en revanche qu’à 80 kilomètres du but que les coureurs ont franchi pour la première fois l’ascension du Cauberg, et c’est aussi là que les hostilités ont débuté dans le paquet. Rémy Rochas a notamment suivi les premiers mouvements, l’échappée matinale a été revue peu après, puis c’est Quentin Pacher qui s’est brièvement glissé dans un coup à une soixantaine de kilomètres de l’arrivée. Le peloton a toutefois réagi avant de laisser filer un trio peu de temps après. Paul Lapeira, Louis Vervaeke et Mikkel Honoré ont ainsi pu jouir d’une trentaine de secondes d’avance avant l’enchaînement décisif des monts du Gulperberg, Kruisberg et Eyserbosweg.

« On a couru comme on voulait courir », Valentin Madouas

À la sortie de cette séquence, le peloton s’est réduit à une petite trentaine d’unités, à laquelle appartenaient encore Quentin Pacher, Romain Grégoire et Valentin Madouas. Les équipiers ont donc commencé à manquer, et les tentatives d’anticipation n’ont pas tardé. Le champion de France a rapidement trouvé une ouverture avec Marc Hirschi, Bauke Mollema et Roger Adria. Puis dans la côte suivante du Fromberg, c’est Quentin Pacher qui s’est fait la malle pour établir la jonction en compagnie de Mauri Vansevenant. À une trentaine de kilomètres de la ligne, la Groupama-FDJ s’est ainsi retrouvée avec deux hommes en tête. « D’habitude, dès qu’il arrive dans le final, Van der Poel ne se pose pas de questions, expliquait Benoît Vaugrenard. Or, là il ne sortait pas, et on s’est dit que c’était le moment d’anticiper, ce que les gars ont très bien fait ». « On a à peu près mis en place le plan qu’on avait en tête en début de course, ajoutait Quentin. On voulait avoir plusieurs cartes dans le final et anticiper de cinquante à trente kilomètres de l’arrivée. C’est ce qu’il s’est passé. On s’est retrouvés à deux, et c’était bien d’être en surnombre ». En revanche, outre les concurrents précédemment cités, les deux hommes de la Groupama-FDJ ont ensuite dû composer avec le retour de l’arrière de Tom Pidcock, Tiesj Benoot et Kévin Vauquelin. Le groupe de tête s’est ainsi étoffé à douze unités mais la différence s’est rapidement faite sur un peloton hésitant et en manque de main d’œuvre.

Légèrement distancés dans le Keutenberg, Valentin Madouas et Quentin Pacher ont pu raccrocher le wagon peu après et aborder les vingt derniers kilomètres avec quarante-cinq secondes d’avance sur le peloton. Le Cauberg s’est présenté pour la dernière fois mais n’a pas opéré de réelle sélection à l’avant. En revanche, l’avant-dernière montée répertoriée, celle de Geulhemmerberg, s’est avérée de trop pour le duo français. « J’avais les jambes dures, pleines de toxines, expliquait Valentin. J’essayais de gérer au maximum mais les jambes ont parlé ». Hirschi, Benoot, Vansevenant et Pidcock se sont détachés et ont dès lors collaboré pour éviter le retour de leurs concurrents. En poursuite, les relais ont continué à passer, mais l’écart est passé de dix secondes à dix bornes du but, à vingt secondes à trois kilomètres du terme. Ce n’est qu’à l’approche de la flamme rouge que le groupe de tête a observé une petite temporisation, permettant un léger rapproché des cinq coureurs en contre. « J’ai essayé de ramener Valentin le plus près possible dans la dernière ligne droite pour essayer de jouer la victoire », indiquait Quentin. Il en a toutefois manqué un petit peu pour rebattre les cartes. À l’arrivée, Valentin Madouas s’est donc octroyé la sixième place et Quentin Pacher la huitième au sein du premier groupe de poursuivants. « On a couru comme on voulait courir et on n’avait simplement pas les jambes pour gagner, disait le Breton. Je n’avais pas des jambes extraordinaires, mais pouvoir jouer la victoire et être dans le match est positif. Il y avait quand même un sacré niveau ici, il fallait s’accrocher ».

« Ça met en confiance pour la suite », Benoît Vaugrenard

« C’était une journée intense, ajoutait Quentin. Sixième et huitième, c’est bien, mais quand on est là pour jouer quelque chose d’encore mieux, on se demande toujours ce qu’on aurait pu faire différemment ». « Avant toute chose, il n’y a pas de regrets, assurait Benoît. On a tout donné. Il y avait simplement quatre coureurs plus forts dans le final. On aurait eu de gros regrets si on avait manqué l’échappée mais on en avait deux sur douze, et on était les mieux représentés. La course de Quentin a été à l’image de son début de saison : une forme incroyable et un équipier de luxe. Quant à Valentin, on sent qu’il n’est pas encore à 100%, auquel cas il aurait réussi à suivre les quatre premiers, mais il se rassure pour la suite et il avait besoin de ça ». Outre le double top-10, Romain Grégoire a également glané une solide douzième place, soit la troisième du peloton. « Je pense qu’il avait aussi les jambes pour être devant, il marchait très fort, disait Benoît. Il avait des réserves avant le départ par rapport à la distance mais on savait que cette course était vraiment faite pour lui. C’est bon signe pour les années futures, mais aussi pour les prochaines courses. C’est toujours très important de bien commencer, ça met en confiance pour la suite. On va perdre Stefan mais retrouver David pour la Flèche Wallonne, où on se présentera avec de grandes ambitions ». « L’équipe est vraiment dans une bonne dynamique, ça augure de bonnes choses », concluait Quentin.

1 commentaire

kerh daniel

kerh daniel

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Le 16 avril 2024 à 09:30

Avec les victoires de Lenny Martinez et David Gaudu, les prestations dans l’Amstel, félicitations à
la formation Groupama-FDJ