À l’issue de la cinquième étape, lors de laquelle il avait pris part à l’échappée et décroché la dixième place, Rémi Daumas s’était hissé à la vingt-deuxième position du général sur le Giro Next Gen. Les ambitions étaient alors de voir plus haut pour le jeune Gardois de 19 ans. Sur le papier, ce n’est toutefois pas le sixième acte, vers Acqui Terme vendredi, qui semblait en mesure d’opérer de réelles différences, malgré deux bosses dans le final. Sur le terrain, la sélection n’a d’ailleurs que très peu eu lieu dans le peloton, devancé par une échappée de douze coureurs pour la victoire. Bien présent dans le paquet, Rémi Daumas avait tout de même glané deux rangs (20e) grâce à certaines défaillances. Mais c’est surtout samedi, vers Prato Nevoso, que tout ou presque devait se jouer. « C’était l’étape reine avec 4000 mètres de dénivelé et une montée finale de trente-cinq minutes, exposait Jérôme Gannat. On savait que Rémi n’était pas en capacité d’accompagner les meilleurs sur une montée comme ça, et on aurait simplement pu envisager une quinzième place s’il était resté dans le peloton. La stratégie était de prendre un peu plus de risques pour prendre de l’avance avant la montée finale et pourquoi pas jouer la victoire ».

La première mission a été relevée haut la main par Rémi Daumas, qui est parvenu à se joindre à une solide échappée. « Il n’y a toutefois jamais eu énormément d’écart, nuançait Jérôme. Puis, Aubin Sparfel et le futur vainqueur, Pavel Novak, sont revenus à l’avant. C’était donc la bonne stratégie, mais Novak a été très fort car il n’a quasiment rien perdu dans la montée finale ». Distancé à environ vingt kilomètres du terme par le tempo infernal du Tchèque, Rémi Daumas a quant à lui été revu par les favoris du général et a finalement rallié l’arrivée en 33e position, à 9’40. « C’est ce qu’il fallait faire malgré tout, assurait Jérôme. Il faut toujours aller de l’avant et se glisser dans l’échappée pour essayer de gagner des courses ». Le jeune homme a par ailleurs conservé sa vingtième place au général avant le tout dernier acte, explosif, prévu ce dimanche autour de Pinerolo. Dans le final, les coureurs devaient ainsi effectuer deux tours d’un circuit incluant la montée de Prarostino (2,5 km à 12%) et la bosse de San Maurizio (500m à 10%). « Maxime a d’abord pris l’échappée, ce qui était encore l’objectif, mais les équipes des leaders du général ont roulé pour faire exploser le peloton, ce qui n’a laissé aucune chance aux fuyards », expliquait Jérôme.Dans les quarante derniers kilomètres, « La Conti » n’a dès lors pu participer à la bagarre entre les cadors. « Sur de tels pourcentages, les dégâts se font rapidement, continuait Jérôme. Dès la première montée, les sept premiers du général se sont retrouvés devant, et c’était éparpillé derrière. On savait que ça allait être compliqué pour nous, d’autant que Rémi n’affectionne pas particulièrement ce type de montée ». Ce dernier a finalement rejoint la ligne à 5’28 du vainqueur de l’étape Jørgen Nordhagen et du vainqueur final Jakob Omrzel, rétrogradant d’une petite place au général (21e). « On n’était évidemment pas venu pour ça, comme dirait un certain Romain Grégoire, souriait Jérôme. L’objectif était d’intégrer le top 5 avec Maxime Decomble. Quand on remet en perspective, il y aurait sans doute eu de la place pour entrer dans le top 10, mais le fait qu’il soit tombé malade en début de semaine, après un bon chrono, a mis à mal notre stratégie. On s’est aussi rendu compte qu’on était un ton en-dessous d’un point de physique. Il faut encore passer un cap et revenir plus fort l’année prochaine. Les points positifs sont le chrono d’ouverture, avec le triple top-10, et la semaine de Rémi. Il a senti les bonnes échappées, il a été présent, combatif, et n’a rien lâché. Il n’a encore que 19 ans et l’avenir est devant lui ».

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