Premier test passé sans embûches pour Thibaut Pinot sur Tirreno-Adriatico. Dans l’arrivée en côte, explosive, à Tortoreto, le grimpeur franc-comtois s’est arraché pour terminer au sein d’un groupe de favoris d’une quinzaine d’unités réglé par Primoz Roglic. Seizième de cette quatrième étape, le coureur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ remonte par la même occasion au quatorzième rang du classement général, et ce à la veille d’une belle arrivée au sommet.

Le profil se courbait enfin quelque peu ce jeudi sur Tirreno-Adriatico, après un contre-la-montre roulant et deux longues étapes promises aux sprinteurs. À l’occasion de cette quatrième étape, les puncheurs-grimpeurs étaient attendus au tournant puisque la ligne d’arrivée était tracée au sommet de la bosse de Tortoreto (3,2 km à 7%), également empruntée entièrement à deux reprises au préalable sur un circuit de dix-sept kilomètres. Avant d’atteindre ce dernier, près de 160 bornes étaient d’abord à couvrir, et ce sont cinq hommes, en l’occurrence Davide Bais (Eolo-Kometa), Filippo Magli (Green Project-Bardiani CSF-Faizanè), Mads Würtz Schmidt (Israel-PremierTech), Valerio Conti (Team Corratec) et Lucas Eriksson (Tudor) qui les ont effectués en tête. Le peloton leur a laissé jusqu’à sept minutes d’avance, mais ce même peloton opérait déjà la jonction à soixante bornes du but, au moment de démarrer les difficultés du final. À l’occasion du premier passage sur la bosse du circuit, Julian Alaphilippe a produit une accélération qui a permis d’effectuer un premier écrémage.

« On est là où on voulait être », Benoît Vaugrenard

Un tour plus tard, à environ vingt bornes du terme, c’est Quentin Pacher qui a imprimé un rythme soutenu dans cette même montée. « Le parcours du jour convenait bien à Valentin et Thibaut, expliquait Benoît Vaugrenard. L’équipe a bien travaillé autour d’eux pour les placer, puis on espérait que ça monte assez vite pour les avantager. On avait donc prévu de durcir s’il le fallait, et c’est ce que Quentin a très bien fait ». À une boucle du terme, ils n’étaient donc plus qu’une cinquantaine dans le peloton de tête qui s’est dirigé vers l’ultime ascension. Au pied, Thibaut Pinot et Valentin Madouas ont tâché de se repositionner, avant que les grosses offensives n’interviennent finalement à tout juste un kilomètre de la ligne. Un groupe de favoris s’est ainsi dégagé, et Thibaut Pinot s’est arraché pour faire la jonction dans les derniers mètres. « Thibaut avait des bonnes jambes, mais pas exceptionnelles, relatait Benoît. Quant à Valentin, il n’était pas dans une grande journée. À ce niveau-là, au rythme auquel c’est monté, tu recules vite si tu n’es pas à 100%. Thibaut a plutôt bien terminé, il est seizième de l’étape et quatorzième du général. C’est bien. On est là où on voulait être. On voulait arriver au départ de la cinquième étape avec Valentin ou Thibaut au contact des meilleurs, et c’est le cas ».

Alors que Primoz Roglic a remporté l’étape et Lennard Kämna a endossé le maillot de leader, le Franc-Comtois a donc gratté treize positions au général et pointe désormais à 37 secondes de l’Allemand. Dans l’ascension finale de Sarnano-Sassotetto vendredi (13 km à 7,3%), il tentera de poursuivre sa progression. « C’est un gros test avec cette montée finale, mais il ne faut pas sous-estimer non plus l’étape de samedi », confiait Benoît en conclusion.

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