La grande bagarre a commencé ce vendredi sur Tirreno-Adriatico. En direction de Valle Castellana, les grimpeurs trouvaient enfin un terrain de jeu à exploiter, avec une longue ascension à une vingtaine de kilomètres du but. Celle-ci a permis à Jonas Vingegaard d’aller s’imposer en solitaire. Romain Grégoire, pour sa part, s’est joliment accroché à un troisième échelon de course et s’est accaparé la dixième place de l’étape. Une position qu’il occupe également au classement général avant l’arrivée au sommet prévue samedi.

Après un contre-la-montre individuel et trois sprints, il était temps pour le classement général de Tirreno-Adriatico de s’éclaircir ce vendredi, à l’occasion de la cinquième étape. Bien plus courte que les précédentes (144 kilomètres), elle empruntait en revanche la montée de San Giacomo (12 km à 6%) à vingt-quatre kilomètres du terme. Cela laissait augurer une véritable empoignade entre les meilleurs grimpeurs du plateau, mais la bataille a en réalité fait rage toute la journée dans les Abruzzes. L’échappée a eu beau se former de bonne heure, avec notamment Clément Davy, aux côtés de Filippo Ganna, Alessandro De Marchi, Magnus Cort, Andrea Vendrame, Kasper Asgreen, Simon Clarke, Ivan Garcia Cortina, Damien Howson et Niccolò Bonifazio, le peloton a rapidement engagé le bras de fer. « Le départ a été nerveux, précisait Yvon Caër. Clément est revenu dans un deuxième temps, mais on s’est vite aperçus que Visma-Lease a Bike ne laisserait pas filer car il y avait du costaud devant. Ils ont laissé 2’30 maximum et ont vraiment usé l’échappée au fur et à mesure. C’était du gros tempo WorldTour. On a compris que l’échappée était vouée à l’échec, mais Clément a fait une belle journée devant. Il nous a même surpris car c’était assez dur par moments, mais il a bien appréhendé cette échappée. Il aurait pu être un appui pour Romain si elle avait pris du champ, mais on est rentrés au pied du col, donc il n’a pas pu servir de soutien ».

« J’ai fait une meilleure montée que ce que j’espérais », Romain Grégoire

Sur un terrain accidenté, le paquet n’a laissé aucune chance aux fuyards, qui ont en effet entamé l’ascension de San Giacomo avec tout juste trente secondes d’avance. « Le rythme avant le col était incroyable, témoignait Romain Grégoire. On est arrivé déjà bien usés au pied ». Les coéquipiers de Jonas Vingegaard ont poursuivi leur forcing et le regroupement s’est rapidement effectué. Le peloton s’est également morcelé dès le pied, mais Romain Grégoire et Valentin Madouas étaient encore présents à mi-pente. Quelques hectomètres plus loin, Jonas Vingegaard a en revanche lancé les hostilités et la course a implosé. Le Danois s’est immédiatement isolé et Romain Grégoire a pris place dans un deuxième groupe de poursuite. « Romain a fait une très belle montée, jugeait Yvon. Il manque le groupe Ayuso car ils sont un peu plus grimpeurs et que c’était un col de douze bornes, mais c’était intéressant de voir Romain sur ce type de profil ». Au sommet, le Franc-Comtois a basculé avec trente secondes de retard sur le groupe des leaders, et 1’30 sur Vingegaard. « J’ai fait une meilleure montée que ce que j’espérais vu l’état dans lequel je suis arrivé au pied, disait l’intéressé. J’espérais ensuite pouvoir rentrer dans la descente. Je pense que j’aurais pu creuser des écarts au général sur des concurrents directs car j’étais dans un groupe de 6/7 en bas, mais beaucoup de coureurs sont rentrés sur le plat dans les dix derniers kilomètres ».

Dans le final, Vingegaard a scellé sa victoire alors que les écarts se sont creusés. Le coureur de la Groupama-FDJ a finalement pris la troisième place au sein de son groupe, soit la dixième du jour, à 2’52 du Danois double vainqueur du Tour. Il a de fait conservé de justesse sa place dans le top-10 du général (10e à 3’02). « Au final, je reste dans les clous par rapport à l’objectif du top-10 que je me suis fixé, et tout reste à faire demain », ponctuait Romain. « C’est de bon augure pour demain, assurait également Yvon. L’idée est de conserver le top-10, voire d’aller gratter une place ou deux. Aujourd’hui, il termine juste derrière les tous meilleurs ». Samedi, le peloton ira affronter le Monte Petrano (10 km à 8%) en guise d’arrivée au sommet. L’Équipe cycliste Groupama-FDJ s’élancera toutefois sans Lorenzo Germani, contraint à l’abandon ce vendredi car pas remis à 100% après une récente maladie.

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