À près d’un mois du Grand Départ du Tour de France, un premier test en haute-montagne se présentait ce lundi à Thibaut Pinot, à l’occasion de l’étape reine de la Route d’Occitanie, qui empruntait trois jolis cols pyrénéens. C’est celui de Beyrède, inédit, qui accueillait l’arrivée à son sommet, où le leader de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ s’est flanqué d’une solide quatrième place, trente secondes derrière le lauréat du jour Egan Bernal.

Avant que ne se profilent les grandes difficultés du jour, ce sont soixante kilomètres relativement plats qui lançaient la troisième étape de la Route d’Occitanie. Et dès les premières minutes, l’équipe glissait un homme à l’avant. Un connaisseur des lieux, même, en la personne de Matthieu Ladagnous, régional de l’épreuve au même titre que Bruno Armirail. Membre d’un groupe de huit, le Palois n’avait néanmoins aucun objectif personnel sur l’étape du jour. « L’échappée de Lada faisait partie de nos plans ce matin, approuvait Philippe Mauduit. On imaginait qu’on pourrait avoir besoin d’aide dans la vallée entre Loudenvielle (après le Col de Peyresourde) et le pied du col de Beyrède. Cela a bien été le cas. Lada a pu venir chercher des bidons avant la montée finale, il a pu replacer ses copains et son aide était importante pour éviter aux grimpeurs de trop travailler avant la dernière ascension ».

« Je suis rassuré », Thibaut Pinot

C’est un peloton réduit à une cinquantaine d’unités qui s’est présenté au pied du juge de paix (11 km à 7%), inédit sur une épreuve cycliste internationale. « Les équipes qui jouaient le général étaient représentées dans l’échappée, mis à part Ineos. C’était à eux de prendre la poursuite et c’est ce qu’ils ont fait toute la journée, racontait Philippe. La course s’est faite au train, mais à un train assez soutenu car l’échappée a bien roulé. Sur la fin, on a retrouvé le rouleau compresseur habituel d’Ineos avec surtout un très gros travail de Sivakov, qui a égrené ce qu’il restait du peloton. À trois kilomètres de l’arrivée, ils n’étaient plus que quatre : Sivakov, Bernal, Vlasov et Thibaut. Thibaut craque à environ 1,5 kilomètre de l’arrivée. Il ne lui a pas manqué grand-chose pour finir avec Sivakov et Vlasov ». Quatrième sur la ligne, à trente-et-une secondes du vainqueur colombien, le Franc-Comtois apparaissait plutôt satisfait de son ascension.

« Ce n’est pas trop mal, déclarait-il. Je suis quand même content. Il me manque un chouia pour basculer avec les Ineos. C’est dommage mais je suis rassuré. D’autant que ce n’est pas une montée que j’affectionne particulièrement. C’était assez raide et assez court alors que le rythme de la course n’a pas été très élevé. Je demeure content de ce résultat même si j’aurais préféré jouer la victoire. Il me manque simplement un peu d’intensité, un peu de rythme de course. La condition est bonne mais pas au top. Je vais encore progresser jusqu’au Tour, l’important est de ne pas être à 100% ici. Je suis en tout cas ravi de retrouver ces ambiances. Il y avait beaucoup de monde dans les cols. J’espère qu’on y re-goûtera très vite et qu’il y aura encore plus de monde sur le Tour ».

« Compte tenu de l’époque où l’on se trouve, c’est très bien comme ça », Philippe Mauduit

Au sommet du col de Beyrède, il fallait aussi noter les bonnes neuvième et treizième places respectives de Sébastien Reichenbach et Valentin Madouas. Thibaut, pour sa part, occupe désormais la quatrième place du général. «Ce n’est pas si mal et c’est plutôt de bon augure, jugeait Philippe Mauduit. Je pense qu’il ne faut pas avoir de regret sur ce final. On sait qu’Egan revient d’altitude. Il a passé plusieurs mois sur son plateau en Colombie et ça fait aussi la différence quand on arrive sur le terrain. Quand on ne gagne pas, on peut forcément faire mieux, mais par rapport aux points de passage et compte tenu de l’époque où l’on se trouve, c’est très bien comme ça. Au cours des prochaines semaines, les différences vont s’amoindrir. Thibaut a encore quelques efforts à fournir pour passer un cran supplémentaire. Il le sait et c’est pour cela qu’il n’est pas inquiet ».

Cette course de reprise pour Thibaut, et l’ensemble du groupe autour de lui, s’achèvera mardi avec une arrivée « punchy » dans la cité pittoresque de Rocamadour. « Il y a une bosse dans final mais je ne pense pas que ça puisse changer énormément de choses au général, prédit Philippe. Cela pourrait sourire aux puncheurs, ou bien à l’échappée s’il n’y a personne de dangereux au général et qu’Ineos laisse faire. Si le peloton arrive groupé, il y aura la carte Valentin mais aussi la carte Thibaut. Dans une arrivée comme celle-ci, il a démontré qu’il était capable d’être performant, comme en début de saison sur le Tour des Alpes-Maritimes et du Var. S’il y a une opportunité, il ne faudra rien s’interdire. »

1 commentaire

Lebas

Lebas

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Le 3 août 2020 à 20:29

Merci