C’est de la plus belle des manières que l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a ce samedi ponctué sa semaine sur La Route d’Occitanie. Au lendemain d’une journée difficile dans les Pyrénées, les hommes d’Yvon Caër ont bien mieux appréhendé la quatrième étape vers Saint-Girons et ont pu disputer la victoire dans un peloton réduit. Au terme d’un joli travail collectif, Thibaud Gruel a alors fait parler son explosivité pour l’emporter, s’adjugeant son deuxième succès de la saison, tandis que Cyril Barthe (3e) et Tom Donnenwirth (4e) ont terminé dans son sillage !
Si l’étape reine de La Route d’Occitanie était bel et bien derrière les coureurs, ces derniers n’en avaient pour autant pas terminé avec la montagne. À l’occasion du quatrième et ultime acte de l’épreuve ce samedi, trois belles ascensions se dressaient face à eux : le Col du Portet d’Aspet (4,4 km à 9,5%), le Col de la Core (14,2 km à 5,9%) et enfin le Col de Latrape (5,8km à 7,3%). Au sommet de la dernière difficulté, il restait néanmoins quarante kilomètres à couvrir pour rejoindre Saint-Girons. Le profil laissait donc supposer une potentielle chance pour l’échappée, que l’Équipe cycliste Groupama-FDJ ne comptait pas laisser passer. « Je voulais que les gars restent mobilisés après l’étape d’hier, car les ‘jours sans’ existent, et on peut aussi être beaucoup mieux le lendemain, exposait Yvon Caër. On pensait vraiment que l’échappée irait au bout aujourd’hui. Il y a eu une grosse bagarre au départ et c’était dur d’être devant. C’est parti en costauds dans le Portet d’Aspet et heureusement que Tom était là. Il était le seul à pouvoir y être, il nous a représenté devant, et ça nous a un peu libéré ». En revanche, l’échappée de onze unités n’a jamais pu bénéficier d’un sérieux avantage en raison de l’absence de l’équipe Caja Rural-Seguros RGA en tête de course. « S’ils avaient été représentés, l’échappée serait sans doute allée au bout », assurait Yvon.
« Je me suis presque impressionné », Thibaud Gruel
C’est ainsi que dans le long Col de la Core, le peloton s’est nettement rapproché des hommes de tête. Tom Donnenwirth a ensuite essayé de prendre ses distances dans la descente, mais un regroupement s’est opéré à environ cinquante bornes du terme. « On avait envisagé le scénario du sprint qu’en dernière hypothèse, mais à la bascule du Col de la Core, tout le monde était encore plus ou moins dans le match, reprenait Yvon. Puis, au sommet de la dernière ascension, Kevin et Thibaud ont basculé pas loin du premier groupe, puis Tom, Rudy, Rémy et Cyril ont réussi à se regrouper et à faire un bel effort pour rentrer ». À un peu plus de vingt kilomètres du terme, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ s’est ainsi retrouvée au complet dans un peloton d’environ cinquante unités. « C’était une journée difficile et un parcours vraiment dur, confiait Thibaud Gruel. On avait à cœur de prendre notre revanche après hier, on s’est tous battu, et au final, on était tous là dans le premier groupe. Personnellement, je me suis presque impressionné aujourd’hui, car j’arrivais à bien grimper et à répéter les efforts au seuil qui sont parfois une de mes faiblesses. Je me sentais très bien ».
Tout juste revenu dans le premier paquet, Rémy Rochas a participé à dicter le rythme afin de favoriser une arrivée groupée à Saint-Girons. Le Savoyard a tenu la barre jusqu’à trois bornes du terme, puis Rudy Molard a remonté le train, que Kevin Geniets a véritablement mis sur les rails à un kilomètre du but. « On a voulu reproduire le protocole du deuxième jour, exposait Yvon. Il y a simplement eu un petit cafouillage à un moment donné, car Tom devait être dans la roue de Kevin. Ça nous a un peu désorganisés, mais Thibaud devait lancer, et c’est ce qu’il a fait à la sortie du rond-point à 200 mètres. Puis, il a vu que l’arrivée était juste là, il avait encore de la force et il a poursuivi son effort. Il a fait une petite faute en fermant la porte de manière non-intentionnelle à Cyril, qui était positionné dans sa roue pour finir le travail, mais le sprint était en courbe gauche et il était aussi naturel que Thibaud longe les barrières. Il ne savait pas que Cyril était là ». Grâce à son accélération, Thibaud Gruel a quoi qu’il en soit réussi à prendre un avantage qu’Andrea Vendrame n’est pas parvenu à combler, et le jeune Tourangeau s’est donc offert la victoire sur la ligne, tandis que Cyril Barthe (3e) et Tom Donnenwirth (4e) ont complété ce superbe tir-groupé.
« Tout le monde s’est dépouillé », Yvon Caër
« C’est top de confirmer, et de lever les bras, car je n’avais pas pu le faire sur le prologue des Boucles de la Mayenne, souriait Thibaud. Mon début de Route d’Occitanie avait été moins bon que ce que j’espérais, mais aujourd’hui, j’ai réussi à faire une course presque parfaite. Pourtant, je n’étais pas très confiant après l’étape d’hier et je ne pensais pas que je réussirais à passer toutes ces difficultés. J’étais même dans les premiers coups au km 0. C’est donc un peu cocasse que je remporte le sprint à l’arrivée. C’est excellent de gagner ! En plus, mes coéquipiers ne sont pas loin derrière, et je les remercie énormément pour le gros travail qu’ils ont fait ». « C’est le lanceur qui a devancé le sprinteur, comme ça se produit parfois, concluait Yvon. Un sprint comporte toujours des incertitudes. Dans d’autres circonstances, on aurait été en mesure de faire le doublé. Reste à savoir dans quel ordre ! Cette victoire efface en tout cas notre déception d’hier. Le bilan de la semaine est mitigé car l’objectif était le classement général, mais on a été présent sur les deux sprints et c’est aussi une satisfaction. Tout le monde a été solidaire, tout le monde s’est dépouillé et j’ai vu un esprit très positif. C’est très encourageant pour la suite, de nouveau, il n’y pas de petite victoire ».