Un sprint massif est habituellement de mise à Laval, lors de l’acte de clôture des Boucles de la Mayenne. En revanche, le terrain de jeu au départ de Javron-les-Chapelles ce dimanche a donné des idées à certains, dont l’Équipe cycliste Groupama-FDJ. « Le début de course nous était favorable et on était en très bonne position, présentait William Green. La bagarre pour l’échappée a été intense car de nombreuses équipes avaient encore des coureurs bien placés au classement général et voulaient prendre le risque de les glisser devant. La bagarre a duré longtemps, d’autant qu’il y avait une montée raide après vingt-cinq kilomètres. Avec les petites routes et les descentes, c’était très rapide et très difficile, puis le premier sprint bonifications était situé au kilomètre 57. On voulait vraiment la viser avec Thibaud pour essayer de reprendre le maillot. On a joué cette bonification à fond avec Clément et Thibaud. À l’approche du sprint, Clément était en première position, mais Thibaud a fait le mauvais choix en changeant de roue, il s’est retrouvé bloqué et n’a pas pu se battre pour les secondes de bonification. C’est le vrai regret de la journée car ce sprint était presque la ligne d’arrivée pour Thibaud. Il a manqué un peu d’expérience, mais c’est encore un jeune coureur ».

Le leader de l’épreuve, Aaron Gate, a lui augmenté son avantage d’une seconde, repoussant donc le Tourangeau à trois secondes au général. Dans la foulée, l’échappée du jour s’est formée autour de quatre coureurs, à moins de cent bornes du terme. « Il n’y avait pas de coureurs dangereux au général, précisait William. Intermarché-Wanty était intéressé par le sprint pour Girmay, mais ça a été une poursuite difficile, sur des routes où il était très compliqué de reprendre du temps. On a aussi roulé avec Tom dans le final et il s’est donné à 120 %. Malheureusement, certaines équipes étaient représentées devant et n’ont logiquement pas roulé. On a pris nos responsabilités, comme d’autres équipes, mais la tâche s’est avérée complexe pour rattraper l’échappée ». À tel point que l’échappée comptait encore plus d’une minute d’avance à l’arrivée sur le circuit local de Laval, long de cinq kilomètres et à boucler quatre fois. À l’issue de la première boucle, Marius Mayrhofer s’est délesté de ses compagnons de fuite à l’avant et s’est très vite montré en mesure de résister à la chasse du peloton.

À un tour du terme, son avantage était encore de cinquante secondes, annonçant une bataille pour la seconde place dans le peloton. « Quand on a compris qu’on allait sprinter pour la deuxième place et non pour la victoire, on s’est concentré sur Thibaud, affirmait William. Malheureusement, à un kilomètre de l’arrivée, il s’est retrouvé un peu loin. Il faut aussi dire que, quand on a couru agressivement la veille et qu’on a bataillé pour les secondes de bonification plus tôt, ce n’est pas simple de faire sa place contre les sprinteurs qui se sont uniquement concentrés sur cette étape. Finalement, c’est donc Paul qui a fait le sprint. Honnêtement, on n’aurait pas pu mieux manœuvrer dans ce final. C’est dommage que Thibaud n’ait pas été là, mais ce que Clément a fait était absolument parfait. Paul est arrivé bien placé dans la dernière ligne droite et avait la voie libre pour sprinter ». Le jeune Francilien s’est finalement doté de la quatrième place au sein du peloton, soit de la cinquième de l’étape. Aucun changement majeur n’est par ailleurs intervenu au général, dont Thibaud Gruel a donc pris la troisième place finale.

« On est vraiment satisfait de la semaine, concluait William. On n’est pas souvent en position de défendre un maillot jaune, c’était donc une bonne expérience. Je pense qu’on a fait du bon travail, même s’il y a encore une marge de progression. À 21 ans, Thibaud a défendu un maillot jaune, termine troisième au général, meilleur jeune et avec une victoire d’étape. On est vraiment fiers de l’équipe. Thibaud était sixième du général sur les 4 Jours de Dunkerque, il savait qu’il était leader ici et il a franchi un cap. On était quatrième l’an dernier en Mayenne, on termine troisième cette année. J’espère qu’on n’attendra pas deux ans pour monter sur la plus haute marche ».

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