Ce dimanche, Kevin Geniets prenait part à la quatrième étape du Tour de France virtuel, à l’instar d’Alexys Brunel, Théo Nonnez, mais aussi de Valentin Madouas, qui a d’ailleurs décroché une belle cinquième place. À l’issue de ce deuxième week-end de compétition, nous sommes allés prendre des nouvelles du Luxembourgeois de 23 ans, qui ne cache pas sa hâte de retrouver les vraies courses.  

Kevin, on a pu t’apercevoir dans les premières positions au début de cette quatrième étape du Tour de France virtuel…

C’était la première fois que je disputais une course sur Zwift, donc je voulais me prendre au jeu ! J’avais envie d’essayer, mais ça roulait extrêmement vite et j’ai perdu le contact vers la mi-course. J’ai ensuite terminé plus tranquille. Il faut être très motivé pour se faire mal sur ce genre d’événements, car c’est avant tout de la souffrance. J’ai aussi eu vraiment chaud pour ma part. Ce n’est pas vraiment le vélo que je préfère (sourires)…

Tu n’as donc pas expérimenté Zwift durant le confinement ?

J’ai passé mon confinement au Luxembourg, où j’ai pu rouler un peu car c’était autorisé. C’était néanmoins des entraînements très légers, je n’ai pas vraiment fait d’exercices et on ne s’est pas trop pris la tête. Il fallait aussi bien récupérer mentalement et ne pas griller des cartouches. En revanche, j’ai bien travaillé la musculation et le gainage afin d’améliorer mes points faibles et mettre à profit ce temps pour faire quelque chose que je n’aurais sans doute pas pu faire dans une saison normale. Aussi, sachant que j’habite désormais en France, j’ai profité de mon retour au Luxembourg pour passer du temps avec mes parents et des amis. Je suis rentré quand le confinement en France a été levé.

L’entraînement a alors pris un nouveau virage ? 

Dès mon retour en France, j’ai commencé à bien m’entraîner, à monter en charges et en volume au fil des semaines. Je suis ensuite parti en stage personnel à Bourg-Saint-Maurice pendant dix jours, avec ma copine, et j’ai déjà pu bien bosser. Puis je me suis rendu à Tignes pendant six jours avec trois gars de l’équipe et Julien, mon entraîneur. Là-bas, on a fini un bon bloc de travail. Au total, j’ai cumulé 16 jours de stage. Le but était de faire beaucoup de volume au début, le plus de dénivelé possible, et des intensités sur la fin pour faire de grosses charges afin de retrouver la forme. On a vraiment bien travaillé et je sens que la condition revient. J’ai constaté au stage que mon corps récupérait bien, que je réagissais bien aux charges et je suis assez confiant. Depuis un mois et demi, on est de retour aux choses sérieuses, on s’entraîne vraiment bien. On est redevenus de vrais cyclistes professionnels et on a retrouvé la vie de sportif de haut-niveau. À ce titre, on fait bien plus attention à la récupération et à tous les petits détails.

En parlant de récupération, tu t’es offert un petit périple à travers les Alpes ces derniers jours…

J’avais deux semaines plus tranquilles avant de repartir en stage à Morzine avec l’équipe. On voulait tenter cette expérience avec ma copine depuis un petit moment. Sachant que j’étais plus ou moins en repos, on s’est dit que c’était l’occasion parfaite pour le faire. On a donc loué un van, une sorte de mini camping-car, et on a un peu parcouru les Alpes. C’était vraiment super. J’ai pu débrancher complètement. Non seulement vis à vis de la crise du coronavirus, mais aussi une dernière fois avec le vélo, pendant trois petits jours, avant d’entamer ce nouveau et dernier chapitre. Je suis maintenant pleinement focalisé sur la première course. Aujourd’hui, la motivation n’est absolument pas un problème. Elle était déjà très haute dès qu’on a repris, mais je sens que ça m’a fait du bien de couper brièvement. Maintenant, mon attention est totalement portée sur la première course !

Peux-tu nous en dire plus sur ton programme des prochaines semaines ?

Je pars mardi en stage avec l’équipe. On va pouvoir effectuer de bonnes charges et ce sera un peu comme des stimulations de course. J’aurai ensuite une bonne semaine pour récupérer avant de partir en Italie pour les premières courses. Je débuterai avec un beau programme comprenant des épreuves WorldTour et j’ai vraiment très à cœur d’être en forme sur cette première semaine. J’enchaînerai Strade Bianche, Milan-Turin et Milan-San Remo. Ce sera une découverte pour moi. Il y aura Stefan sur les Strade, je pense qu’il sera en forme et mon but sera de l’épauler le plus longtemps possible. Arnaud sera sur les deux autres courses, qui sont plates, et on sait aussi ce qu’Arnaud a déjà réalisé à San Remo… J’aurai un rôle de soutien auprès de lui pour qu’il puisse atteindre ses objectifs. Milan-San Remo sera mon premier Monument. Ce n’était pas forcément prévu initialement mais quand on m’a dit que j’allais en être, ce fut un énorme plaisir et je l’ai aussi pris comme une marque de confiance. Je sais qu’Arnaud a de très grandes ambitions, Stefan sera là aussi. Il y aura la grosse équipe et je suis très content d’en faire partie. Je n’ai pas l’expérience d’une course de 300 kilomètres, mais au départ, je sais que je n’aurai aucun regret car j’aurai tout fait pour être au top. Le reste appartient à la course. Je serai à nouveau auprès d’Arnaud sur le Tour de Wallonie. Si je sens que je suis bien et que j’ai une opportunité, bien sûr que j’essaierai de m’exprimer. Mais quand les grands leaders sont là, je sais aussi pourquoi je suis au départ.

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