Paré du maillot jaune à l’entame du week-end montagneux sur la Ronde de l’Isard, Sylvain Moniquet a d’abord admirablement défendu sa position samedi, avant toutefois de céder dimanche face aux coups de butoirs répétés de ses adversaires en direction de Saint-Girons. Le jeune Belge s’est malgré tout battu jusqu’au bout et a achevé l’épreuve en septième position du général. La Conti et lui-même ont quoiqu’il en soit vécu une expérience enrichissante à la défense du maillot jaune.

« Je n’avais plus d’énergie », Sylvain Moniquet

Au terme du contre-la-montre par équipes, vendredi après-midi, tous les feux étaient au vert pour la « Conti » sur la Ronde de l’Isard. Flanqué du maillot jaune depuis l’arrivée à Hospice de France le matin, Sylvain Moniquet avait profité de l’exercice chronométré collectif pour consolider son premier rang au général. En abordant le week-end, il comptait ainsi vingt-six secondes sur son dauphin et seuls deux autres concurrents étaient alors pointés à moins d’une minute. « J’étais très positif, confiait l’intéressé. En plus, ça s’est très bien passé samedi avec la deuxième arrivée au sommet de l’épreuve, à Ax-3 Domaines ». Dans cette ascension bien connue du Tour de France, le Belge de 22 ans a couru de manière très juste et décroché une très solide cinquième place sur la ligne, à une minute de Valentin Paret-Peintre, échappé, mais dans le sillage de ses rivaux pour le général. « J’avais de très bonnes sensations et j’ai pu prendre mes responsabilités en tant que maillot jaune, se satisfaisait-il. C’était super et j’ai même pu augmenter mon avance par rapport aux autres grimpeurs ». Au soir de l’avant-dernière étape, il n’y avait ainsi plus qu’un coureur pointé à moins d’une minute de Sylvain Moniquet au général : Xandres Vervloesem, à 45 secondes. Suivait toutefois son coéquipier de la Lotto-Soudal, Henri Vandenabeele, à 1’06.

Ainsi, si la marge du leader de la « Conti » était intéressante avant l’ultime acte de la Ronde de l’Isard à travers les cols de Latrape, d’Agnès et de Péguère, la présence collective de certaines formations s’annonçait délicate à gérer. « Lors du dernier jour, l’équipe a essayé de m’amener dans les meilleures conditions au pied de la dernière bosse, insistait Sylvain. Toutefois, je me suis rapidement retrouvé esseulé dans un gros groupe de favoris. Lotto-Soudal avait 3-4 mecs, Jumbo-Visma aussi. Je me suis un peu fait attaquer de partout, et j’ai vraiment dû m’accrocher. J’ai dû prendre mes responsabilités et rouler, mais je continuais de me faire contrer. J’ai perdu énormément d’énergie dans l’affaire. C’était une vraie bataille et ça n’a pas été facile à gérer. J’ai vraiment dû m’arracher mais j’ai malheureusement craqué dans la dernière montée ». Péguère a dès lors rimé avec calvaire pour le jeune Wallon. « Je suis très déçu de cette dernière étape, évidemment, mais je me dis d’un autre côté que j’aurais eu du mal à faire mieux, confiait-il. J’étais à bout de forces et je n’avais plus d’énergie. Je concède plus de cinq minutes à l’arrivée, mais j’ai vraiment fini cette étape avec les tripes ».

« On peut être fiers de ce qu’on a accompli », Sylvain Moniquet

Du siège de leader, Sylvain Moniquet a ainsi rétrogradé au septième rang du général final. « C’est dommage, glissait-il, mais je peux vraiment remercier l’équipe pour ce qu’elle a fait pour moi durant ces trois jours en jaune. C’était top. On a quasiment tout le temps roulé en tête de peloton. On a montré qu’on était une équipe très professionnelle. On veut toujours faire mieux, c’est sûr, mais j’ai pris énormément de plaisir sur cette Ronde de l’Isard avec le jaune sur les épaules. Toute l’équipe a beaucoup appris sur cette épreuve. L’objectif n’est pas complètement atteint, et perdre le maillot le dernier jour est sans doute la pire chose qu’il puisse arriver, mais on a tous fait le maximum. On peut être fiers de ce qu’on a accompli même si la première place n’est pas au rendez-vous ». Huitième du Tour de Savoie-Mont Blanc, septième de la Ronde de l’Isard et neuvième d’étape sur le Baby Giro après qu’une chute a annihilé toutes ses chances au général, Sylvain Moniquet a malgré tout confirmé ses prédispositions de grimpeur en cette fin de saison. Et il aura de nouveau l’occasion de le faire d’ici deux semaines. « Il me reste le Tour de Lombardie, que j’aborde avec énormément d’ambitions et l’envie de bien faire, concluait le Namurois. Je peux viser la gagne et je suis très motivé pour cette dernière course de la saison ».

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