Il y a de nouveau eu de l’action en Belgique ce dimanche, à l’occasion de Gand-Wevelgem. À la suite de coups de bordures dans la première moitié de course, Stefan Küng est parvenu à prendre le bon wagon et ne l’a plus quitté jusqu’à l’arrivée. Malheureusement accompagné de sprinteurs dans le petit groupe qui s’est joué la victoire, le Suisse a dû se contenter d’une sixième place sur la ligne. Une performance néanmoins très rassurante à une semaine du Tour des Flandres.

« Pas un moment tranquille », Stefan Küng

Au départ d’Ypres ce dimanche matin, c’est de manière plutôt calme que le peloton a entamé la journée. Quatre hommes ont donc pu se projeter à l’avant assez rapidement, à savoir Laurenz Rex (Bingoal Pauwels), Stefan Bissegger, Daniel Arroyave (EF Education-Nippo) et Yevgeniy Fedorov (Astana), et leur avance a même atteint les dix minutes au fil des quarante premiers kilomètres. La course a néanmoins pris un tout autre tournant lorsque les coureurs se sont approchés de la côte. La tension s’est accentuée dans le peloton et ce dernier s’est inévitablement scindé en plusieurs morceaux en raison du vent latéral. Stefan Küng parvenait alors à accrocher la première bordure d’une vingtaine d’hommes. « À la sortie d’Ypres, le vent était de côté, voire même un peu de face, mais je me suis dit que dès qu’une équipe se déciderait à mettre en route, il y en aurait de partout, disait le champion de Suisse. Je me suis replacé juste avant une petite route et c’est à ce moment-là que ça part. La bordure se forme après soixante-dix kilomètres et ça a alors été à fond jusqu’à l’arrivée. Nous n’avons plus eu un moment tranquille. C’était une journée très dure ».

À 130 kilomètres de l’arrivée, le premier « peloton » a tout d’abord repris les échappés, tandis qu’un second peloton se reformait deux minutes derrière, avec notamment Arnaud Démare et Olivier Le Gac pour le compte de la Groupama-FDJ. Plusieurs formations ont alors tenté de résorber la brèche entre les deux groupes, mais l’écart s’est longtemps stabilisé autour de la minute. Dans la première ascension du Mont Kemmel, quelques offensives ont tout de même ramené l’écart à trente secondes, mais le rythme n’a jamais faibli et la collaboration a toujours été efficace en tête de course. À l’avant, au gré du passage des différents monts, c’est d’ailleurs par l’arrière que la sélection s’est effectuée, et Stefan Küng est constamment parvenu à maintenir sa place parmi les meilleurs. À l’issue du dernier passage par le Mont Kemmel, à plus de 30 kilomètres de la ligne, le Suisse se retrouvait alors aux côtés d’une poignée de coureurs : Sam Bennett, Danny Van Poppel, Wout Van Aert, Nathan Van Hooydonck, Sonny Colbrelli, Michael Matthews, Giacomo Nizzolo et Matteo Trentin en tête. « Le peloton, ou ce qu’il en restait, n’était jamais très très loin, complétait Stefan. On était obligés de continuer de collaborer ».

« On ne va pas se plaindre », Frédéric Guesdon

À une quinzaine de kilomètres, Bennett et Van Poppel ont certes décroché, mais il a malgré tout été compliqué de manoeuvrer. Le champion de Suisse s’est essayé à une offensive à deux kilomètres du but mais n’a pas été en mesure de surprendre ses rivaux. « Ceux qui étaient avec moi sont de bons coureurs de Classiques, pas seulement des sprinteurs, assurait Stefan. Tout le monde était cuit sur la fin mais il était difficile de faire quelque chose, surtout face à Wout (Van Aert) qui avait encore un équipier. J’ai fait le maximum ». Le champion d’Europe du chrono a finalement lancé le sprint mais n’a rien pu faire face à cinq spécialistes en la matière, héritant donc de la sixième place sur la ligne, franchie en vainqueur par Van Aert. « Pour Stefan, c’est une bonne journée, résumait Frédéric. Il n’a pas de chance dans la mesure où ils étaient tous plus rapides que lui sur le papier. On espérait qu’une petite attaque sur la fin fonctionne, ou que les sprinteurs soient un peu défaillants sur la fin pour gagner ou faire une meilleure place. Ceci dit, on ne va pas se plaindre non plus. Sixième, c’est bien également ».