La troisième Classique flandrienne de la semaine n’a pas souri à l’Équipe cycliste Groupama-FDJ ce dimanche. Dans une édition 2023 de Gand-Wevelgem rendue extrêmement éprouvante du fait des conditions météorologiques, Stefan Küng et ses compères n’ont cette fois pu occuper les premiers rôles. En raison notamment d’un incident au pied de la seconde montée du Kemmelberg, le coureur Suisse a été écarté de la bagarre finale. Christophe Laporte a finalement remporté l’épreuve devant son coéquipier Wout Van Aert.
La pluie continue et des températures inférieures à dix degrés laissaient présager une course harassante, et à l’usure, ce dimanche sur les 260 kilomètres composant la 85ème édition de Gand-Wevelgem. Pour cette nouvelle étape de la campagne printanière, Stefan Küng était notamment rejoint par Arnaud Démare au départ d’Ypres, mais l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a surtout souhaité prendre les devants dans cette journée imprévisible. Peu après le lancement de l’épreuve à onze heures, Lewis Askey a donc pris part à la bagarre pour l’échappée. « Avec ce temps, courir devant n’était pas plus mal, exposait Frédéric Guesdon. Malheureusement, Lewis s’est d’abord retrouvé dans un groupe de sept coureurs qui a eu beaucoup de mal à creuser. Je pense qu’ils ont gaspillé beaucoup de cartouches pour la suite. C’était malgré tout le bon plan d’avoir un mec devant, surtout qu’ils étaient quatorze ». Notamment accompagné de Jenthe Biermans (Arkéa-Samsic), Johan Jacobs (Movistar), Mike Teunissen (Intermarché-Circus-Wanty), Greg Van Avermaet (AG2R-Citroën) ou bien Guillaume Van Keirsbulck, le Britannique de vingt-et-un ans a compté jusqu’à quatre minutes d’avance. À partir de la mi-course, cet écart a toutefois commencé à se réduire alors que les chutes se multipliaient au sein du peloton. Pris dans l’une d’entre elles, Jake Stewart a pu reprendre sa place quelques minutes plus tard, à l’approche des premiers monts de la journée.
« C’était notre jour sans », Frédéric Guesdon
La lutte s’est intensifiée en tête de paquet et une sélection naturelle a déjà permis d’éliminer de nombreux concurrents. Finalement, Lewis Askey a franchi la première ascension du Kemmelberg, à 83 kilomètres de la ligne, avec une petite minute d’avance sur le peloton. Dans les premières positions de ce dernier au sommet, Jake Stewart a lui manqué de peu un contre de huit coureurs. « On avait presque tout le monde après le premier passage du Kemmel, il ne manquait qu’Arnaud, précisait Frédéric. C’était plutôt bien. On a loupé le coup qui est parti, mais on a réussi à se réorganiser en vue du deuxième passage ». Alors que Lewis Askey a d’abord vu le retour du groupe de poursuivants, ses coéquipiers ont pris la chasse en main sur les « plugstreets » pour combler une minute d’écart. Tout est finalement revenu dans l’ordre à cinquante-cinq kilomètres du but, soit à tout juste trois bornes de la seconde montée du Kemmelberg. Stefan Küng a parfaitement été positionné au pied, dans la roue de Wout Van Aert et Christophe Laporte, mais le Suisse a alors connu un accroc fatidique. « Il avait les doigts gelés et n’a pas pu changer les vitesses quand il est arrivé dans le Kemmel, justifiait Frédéric. C’est le mauvais endroit pour ce type de problème, car tu te retrouves vite derrière si tu emmènes trop gros. C’est dommage car il était bien placé mais ce sont des faits de course et on ne maîtrise pas tout. Il avait pourtant changé de gants, s’était bien habillé, mais ça n’est pas passé. Fabian s’est bien accroché, mais les autres ont été distancés après avoir bossé pour replacer Stefan ».
À plus de cinquante kilomètres du terme, le duo Jumbo-Visma cité précédemment s’est détaché et a très vite créé un écart irrémédiable. Au sein du conséquent groupe de poursuite, Fabian Lienhard a malheureusement été éliminé dans l’un des derniers monts du jour. « Il s’est fait coincer par Caleb Ewan, qui laisse une cassure dans le groupe, ajoutait Frédéric. Ils ne sont alors jamais revenus. Ils ont failli recoller à vingt bornes de l’arrivée mais ça a réaccéléré dans le premier groupe de chasse. C’est dommage de se faire éliminer comme ça ». Le Suisse a finalement rejoint la ligne en trente-troisième position, à près de quatre minutes du vainqueur Christophe Laporte. « C’est une déception par rapport au résultat, confiait encore Frédéric. On espérait beaucoup mieux, mais on sait que ça peut arriver. C’était notre jour sans sur les Classiques et on va bien se reconcentrer pour la suite. Il ne faut pas tout remettre en question. On sait qu’on a été performants vendredi, que ce n’est pas toujours simple d’enchaîner ces deux courses, qui plus est avec des conditions climatiques difficiles. On a répondu présent pendant un moment, on en a un peu manqué sur la fin, mais on ne va pas paniquer ». Place désormais à deux jours de repos avant la prochaine bataille attendue sur À Travers la Flandre mercredi.
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