À une semaine du Tour des Flandres, les voyants sont au vert pour Stefan Küng. Quelques jours après sa troisième place finale sur le BinckBank Tour, l’imposant coureur suisse a obtenu une cinquième place de très bonne facture, ce dimanche, au terme d’un Gand-Wevelgem très relevé. Le coureur de la Groupama-FDJ a d’ailleurs activement participé aux divers mouvements de course dans cette première grande Classique Flandrienne de l’année, qui marquait aussi les débuts de Jake Stewart en WorldTour.

« Stefan n’a jamais eu de coup de retard », Frédéric Guesdon

La journée n’a pas démarré sous les meilleurs auspices ce dimanche matin à Ypres, pour les troupes de Frédéric Guesdon et Martial Gayant. Sur la ligne de départ de Gand-Wevelgem, seuls quatre coureurs s’en allaient défendre les couleurs de la Groupama-FDJ en raison des défections tardives de Kevin Geniets et Tobias Ludvigsson, malades. « Ce n’était pas le moment le plus délicat de la journée, mais presque, glissait ainsi Frédéric. Ce n’était pas évident pour nous, mais nous avions toujours notre meilleure carte sur le vélo et nous avions quand même le moral. On espérait simplement que Stefan puisse se débrouiller seul dans le final. Micka devait faire toute la première partie de course, jusqu’aux premiers monts, puis Jake et Fabian devaient être aux côtés de Stefan à l’approche du Kemmelberg ». Les trois équipiers du jour ont d’ailleurs donné « un bon coup de main à leur leader » alors qu’une échappée comprenant notamment Mark Cavendish de sept anticipait la bataille des gros. « Après environ 100 kilomètres, j’ai été pris dans une chute et mon vélo a été abimé, racontait Stefan Küng. Jake et Fabian m’ont bien aidé, mais on a mis presque trente kilomètres pour rentrer car le peloton était déjà bien cassé. Une fois de retour, j’ai dû changer de vélo car il était trop endommagé. La course a alors vraiment commencé et ça a mis en route à partir du premier passage sur le Kemmelberg. On était bien aux avant-postes avec Jake, puis ça a continué d’attaquer et ça n’a plus débranché ».

À un peu plus de soixante-dix kilomètres de la ligne, plusieurs favoris, dont Mathieu van der Poel, ont ainsi secoué le peloton, qui ne s’est plus jamais reformé. « On était en sous-effectif au départ mais on savait que ce sont surtout les jambes qui allaient parler, indiquait Frédéric. Notre « chance », c’est aussi que la course des costauds s’est décantée assez tôt, et qu’ils se sont donc tous plus ou moins retrouvés isolé assez vite. Stefan n’a donc pas vraiment eu besoin d’aide dans la dernière partie ». Surtout, le champion d’Europe du contre-la-montre a bien senti la course ce dimanche. « J’ai suivi les coups car je me suis dit qu’il valait mieux avoir un coup d’avance que d’être à contretemps », confirmait-il. « Dès qu’il a eu l’occasion d’aller de l’avant, et de gérer sa course en étant à l’avant, il l’a fait, abondait Frédéric. Il n’a jamais eu de coup de retard. Il a quasiment fait la course parfaite ». En compagnie de huit coureurs, dont Pedersen, Vanmarcke et Trentin, Stefan Küng a ainsi pris jusqu’à une minute d’avance sur un deuxième groupe de favoris. Mais dans le deuxième passage du Kemmelberg, à cinquante kilomètres, Wout van Aert et Mathieu van der Poel ont fait le forcing. « Une fois qu’il y a eu ce groupe intercalé, l’entente n’était plus très bonne, confiait Stefan. Au dernier passage du Kemmelberg (33 km), je suis alors monté à mon tempo et je me retrouve tout seul devant après la descente. J’ai insisté pendant quelques kilomètres car j’avais 15-20 secondes d’avance en me disant « si ça se regarde derrière, on ne sait jamais ». Quand j’ai vu qu’ils collaboraient bien derrière, je me suis relevé ».

« J’ai vraiment couru pour la victoire », Stefan Küng

À environ vingt-six kilomètres du but, le coureur helvète a donc vu le retour de quatorze coureurs, dont tous les favoris et outsiders de l’épreuve, après une tentative vaine mais pas fatale. « Il a bien fait de sortir, confirmait Frédéric. Et il a géré, il ne s’est pas mis à fond. Il attendait du renfort, mais il n’est pas venu. Il a bien couru. Si un Jumbo et un Deceuninck font le jump, c’est une toute autre histoire ». Le groupe de tête s’est finalement réduit à neuf unités à l’entrée dans les dix derniers kilomètres, et Stefan Küng accrochait le bon wagon. « Il s’est retrouvé avec des costauds et ce n’était pas évident de savoir comment ça allait se goupiller, expliquait Frédéric. Il avait peur de manquer le bon coup donc il a peut-être fait un peu plus d’efforts que les autres, mais je pense qu’il n’a pas de regrets. Il y avait pas mal de sprinteurs dans ce groupe, il devait attaquer, et ce n’était pas évident de manœuvrer ». « Je tente ma chance à trois kilomètres de l’arrivée mais Van Aert bouche le trou, puis Van der Poel fait l’effort et ramène tout le monde, relatait Stefan. Ensuite, un contre part et c’est celui-ci qui va au bout. Derrière, j’ai essayé de lancer de loin en me disant qu’ils pourraient se regarder, mais ça n’a pas été le cas. Je finis donc cinquième, mais en ayant couru comme je le voulais. J’ai été très actif et j’ai vraiment couru pour la victoire, pas seulement pour une place ».

Quelques mètres devant lui, l’ancien champion du monde Mads Pedersen a réglé un quatuor pour la gagne. Avec cette cinquième place, Stefan Küng décroche quoiqu’il en soit son meilleur résultat sur une Classique WorldTour. « Je dois dire un grand merci à mes gars, car c’était vraiment compliqué pour nous aujourd’hui avec seulement quatre coureurs au départ, ajoutait-il. Ce n’est pas le meilleur moyen d’aborder une telle classique mais les trois ont vraiment fait leur maximum ». « Quand on sait comment elle avait commencé, on peut être satisfait du bilan de la journée, concluait Frédéric. Il y a beaucoup de positif à une semaine du Tour des Flandres. Stefan sort d’une troisième place au BinckBank Tour et termine aujourd’hui cinquième de Gand-Wevelgem. On peut espérer un beau résultat sur le Ronde. Avant ça, on aura le Grand Prix de l’Escaut, où on pourra éventuellement miser sur Jake. Il a fait un très beau Gand-Wevelgem pour son entrée dans le WorldTour. C’est aussi la satisfaction de la journée. Il était bien là dans les dix premières positions au premier passage du Kemmelberg. Il s’est fait un peu avoir quand ça a commencé à bordurer, mais pour un début (35e à l’arrivée), c’est tout de même de bon augure ».

1 commentaire

Raphael Oestereich

Raphael Oestereich

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Le 13 octobre 2020 à 10:11

Bravo Stefan. Je suis un de tes fans ! On s’est connu à Nouméa. J:‘étais le DS d’Enric Lebars dans l’équipe Shell puis Ouenghi Sport. Bon Ronde !! Raphaël