Si l’étape reine n’a pas souri aux hommes de Jérôme Gannat, « La Conti » Groupama-FDJ a conclu dimanche une édition 2024 de l’Alpes Isère Tour de très bonne facture. Noah Hobbs s’est ainsi imposé par deux fois, a remporté le maillot vert de l’épreuve, tandis que Maxime Decomble a accroché le top-20 du général (16e) au terme de la dernière journée de course.

Avant que les choses sérieuses ne se présentent dimanche, une ultime opportunité pour les baroudeurs, ou les sprinteurs, était au programme samedi sur l’Alpes Isère Tour vers Roussillon. Malgré 1800 mètres de dénivelé à surmonter, « La Conti » espérait un petit emballage au bout de la quatrième étape. Il n’en a rien été. Les attaquants ont cette fois-ci eu le dernier mot. « Trois coureurs de l’échappée sont allés au bout, indiquait Jérôme. Il y avait aussi un petit mur dans le final qui a fait une petite sélection dans le peloton, et on n’a pas pu mettre en place ce qu’on avait prévu ». Noah Hobbs a ainsi pris la 18e place vingt-trois secondes après le vainqueur, dans un peloton incluant également Maxime Decomble et Colin Savioz. Ces deux derniers étaient donc dans les temps avant d’attaquer la grande étape de montagne, dimanche, de Saint-Pierre de Chartreuse au Bourg d’Oisans à travers quatre cols. « Place était faite aux grimpeurs, confirmait Jérôme. Dans l’équipe, on en avait trois voire quatre, des jeunes pour la plupart, et il s’agissait d’une découverte pour certains. Le but était d’accompagner le plus longtemps possible les meilleurs, et pour Joshua de prendre les échappées dans les moments de temporisation en début de course ». Le Britannique a d’ailleurs rempli sa mission, puisqu’après un départ rapide et la descente du Col de la Porte, il s’est retrouvé en tête au sein d’un quatuor.

« Une plus grande implication d’équipe », Jérôme Gannat

L’aventure s’est toutefois interrompue peu après l’entame du Col de la Morte (15 km à 6,7%). « Il est tombé, a dû changer de vélo et il s’est retrouvé à l’arrière », précisait Jérôme. « Ensuite, ça a été contrôlé par les équipes des leaders, continuait le directeur sportif français. Il y a eu une grosse sélection et ils n’étaient plus que quarante dans le Col d’Ornon. On en avait encore trois, ce n’était pas si mal. Puis, au pied du Pas de la Confession (13,6 km à 6%), ils étaient une petite trentaine et Max Bock et Colin Savioz ont lâché prise assez tôt. Seul Maxime Decomble a pu tenir un peu ce qu’il restait du peloton ». Les favoris ont toutefois rapidement enclenché la bagarre, et le jeune homme de « La Conti » n’a pu suivre. En tête, José Felix Parra et Jarno Widar se sont envolés, et à la suite d’une dizaine de kilomètres de descente, Maxime Decomble a accroché la dix-septième place du jour, à 3’28 du vainqueur espagnol. Noah Hobbs en a lui terminé une vingtaine de minutes plus tard, maillot vert sur les épaules. « Finir une étape comme celle-là, ce n’est jamais évident, rappelait Jérôme. Il a lâché prise dans le Col de la Porte puis a été exemplaire pour arriver facilement dans les délais et accrocher ce symbolique maillot vert. C’est tout à son honneur car il a fini alors qu’il aurait pu décrocher rapidement, d’autant qu’il a d’autres échéances avec l’équipe de Grande-Bretagne la semaine prochaine. Je trouve que c’est très bien, il a montré son implication ».

Le jeune Anglais a donc validé son maillot vert, tandis que Maxime Decomble a hérité de la seizième place du général, Colin Savioz de la vingt-et-unième. « C’est une bonne course par étapes pour nous car on repart avec deux victoires, concluait Jérôme. C’est important pour Noah en vue de la suite de la saison. Il avait besoin de ça. Il a ouvert son compteur, ça va lui donner de la motivation pour la suite, de la confiance et peut-être lui permettre de scorer plus, ce qu’on attend de lui aussi. Au-delà de ça, il y a aussi eu une plus grande implication d’équipe dans la préparation des sprints et c’est très important. Je pense que ça a mis Noah en confiance. Il n’y en a qu’un seul qui lève les bras, mais la construction des victoires est toujours importante. Concernant le général, on partait surtout avec des jeunes grimpeurs dans une épreuve relevée. Faire seizième ici pour sa première année Espoirs, c’est encourageant pour Maxime ». C’est désormais un calendrier quelque peu disparate qui se profile pour les jeunes hommes de l’écurie bisontine. « On n’a pas été retenus pour le Giro NextGen, et ça a beaucoup modifié notre calendrier, relevait Jérôme. On va aller à la Ronde de l’Oise, d’autres vont disputer la Course de la Paix avec leur équipe nationale et certains iront aussi courir avec la WorldTeam. Ensuite, on participera à une épreuve de classe 1, le Grand Prix du Canton d’Argovie ».