Au lendemain de la victoire de Paul Penhoët sur le Tour du Finistère, le jeune groupe présent en Bretagne est reparti avec un double top-10 des Boucles de l’Aulne ce dimanche. Tout s’est finalement joué dans l’ultime kilomètre de l’épreuve, où Greg Van Avermaet a dominé un sprint en côte à Châteaulin, alors que Samuel Watson (7e) et Romain Grégoire (9e) ont pu accrocher des places d’honneur sur cette douzième manche de la Coupe de France FDJ. Au classement individuel de la compétition, Paul Penhoët et Laurence Pithie pointent en 2e et 3e positions, alors que la Groupama-FDJ occupe la première place ex-aequo du classement par équipes.

La moyenne d’âge grimpait de vingt à vingt-et-un ans ce dimanche pour l’Équipe cycliste Groupama-FDJ par rapport à la veille. En cause, le remplacement de Paul Penhoët par Olivier Le Gac. Le groupe emmené par Benoît Vaugrenard était malgré tout le deuxième plus jeune du plateau, mais il avait aussi une stratégie différente de la veille. « Par rapport à hier, on se présentait sur une course où il y a d’habitude beaucoup de mouvement, exposait Benoît. C’est ce qu’on voulait aussi, c’est ce que les jeunes voulaient ! Le but n’était donc pas d’attendre le circuit final, qui n’est pas suffisamment difficile pour faire une vraie sélection. Quand une petite échappée est partie, ça ne nous arrangeait donc pas. On a mis Ronan à rouler pour qu’il maintienne l’échappée à 1’30 afin de relancer la course quand on arriverait dans les bosses, et ainsi repartir de zéro. C’est ce qu’on a fait. On est revenu proche de l’échappée dans l’avant-dernière grande boucle ». D’abord en tête, Alexis Guérin (Bingoal-WB), Philippe Jacop (Ecoflo Chronos), et Axel Narbonne Zuccarelli (Nice Métropole Côte d’Azur) ont subi une erreur de parcours qui les a fait rentrer dans le rang. Ce sont ensuite Fredrik Dversnes (Uno-X Pro Cycling Team) et Edo Goldstein (Ecoflo Chronos) qui ont ouvert la route, mais tout est revenu dans l’ordre à la mi-course. « On voulait relancer, Romain a essayé, Olivier aussi, Lorenzo également, mais il y avait encore beaucoup de monde, ajoutait Benoît. On a tout fait pour qu’il y ait du mouvement, mais à chaque fois que ça sortait, quelqu’un n’était pas représenté et ça roulait donc derrière. On est ensuite arrivé sur le petit circuit, deux mecs sont sortis et le scénario était alors profitable aux sprinteurs ».

« Les gars ont toutefois fait la course qu’ils devaient faire », Benoît Vaugrenard

À soixante-dix bornes du but, les coureurs sont entrés sur le circuit local de Châteaulin à couvrir neuf fois et comprenant une légère bosse de 800 mètres à 4%. Bastien Tronchon (AG2R Citroën) et Fredrik Dversnes ont pris les commandes mais ont été bien muselés par les différentes formations intéressées par une arrivée groupée. « On s’était dit ce matin qu’on miserait sur Samuel, et éventuellement Romain, en cas d’arrivée au sprint, mais on savait que ça allait être compliqué », ajoutait Benoît. Dans le dernier tour, Olivier Le Gac a tout de même sa chance une nouvelle fois, sans succès, et c’est donc dans le dernier kilomètre que tout devait se décider. Les hommes de la Groupama-FDJ ont tâché de se replacer avant l’ultime virage à 700 mètres, mais ils n’ont pu entamer la côte dans les toutes premières positions. « On était encore motivé pour aller chercher la victoire, assurait Samuel. On avait bien démarré hier avec la victoire de Paul et j’ai pris mes responsabilités aujourd’hui en disant que je me sentais bien. L’équipe a fait un gros boulot pour me protéger et me positionner au bon moment. Malheureusement, j’ai la sensation de ne pas avoir complètement répondu aux attentes. Je n’ai pas eu le punch nécessaire pour déborder les mecs dans la montée finale. AG2R-Citroën a emmené fort au pied, c’était étiré, et je n’avais pas les jambes pour revenir. Maintenant, je pense que Greg Van Avermaet était presque imbattable aujourd’hui ».Au terme de cet emballage au forceps, Samuel Watson a finalement hérité de la septième place, alors que Romain Grégoire s’est adjugé la neuvième juste dans la roue. « Ils ont été battus par plus fort, Van Avermaet était une jambe au-dessus du reste, indiquait Benoît. Sur ce genre d’arrivée, les meilleurs sont devant. Les gars ont toutefois fait la course qu’ils devaient faire. On a simplement manqué d’un peu de soutien d’autres équipes, car ça n’a pas bougé énormément. On voit aussi qu’il est aujourd’hui difficile de faire exploser le peloton, car le niveau est très homogène. On était venu pour gagner ce week-end, on en a gagné une sur deux, donc je suis très satisfait de l’équipe et nous n’avons aucun regret ». Auteur de son cinquième top-10 de l’année, Samuel Watson voulait aussi tirer le positif de la journée. « C’est quand même bien pour la confiance d’être là dans le final, car je ne me sentais pas au top sur le vélo récemment, concluait-il. Les sensations étaient bonnes aujourd’hui, mais il m’en a manqué un petit peu sur l’arrivée. J’espère maintenant qu’on pourra décrocher quelques victoires avec l’équipe à Dunkerque ».