La deuxième édition de la Classic Grand Besançon aura livré un final explosif sur la côte de La Malate, ce vendredi, après plus de 177 kilomètres de course dans le Doubs. Au sommet, Rudy Molard et Matteo Badilatti ont finalement terminé dans la roue des meilleurs, en neuvième et dixième positions, alors que Thibaut Pinot a coupé la ligne en quatorzième place sur ses terres. Deuxième acte franc-comtois demain sur le Tour du Jura.

« On avançait dans la journée en attendant de voir », Benoît Vaugrenard

Pour sa deuxième année d’existence, la Classic Grand Besançon avait décidé de rebattre complètement les cartes, ce vendredi. Les sprinteurs-puncheurs laissaient ainsi leur place aux puncheurs-grimpeurs dans cette nouvelle édition, dont l’arrivée était jugée au terme d’une montée très abrupte à Montfaucon (3,7 km à 8,2%), qui était d’ailleurs à avaler à deux reprises. L’Équipe cycliste Groupama-FDJ se présentait au départ avec plusieurs cartes, dont le « régional de l’étape » Thibaut Pinot, mais elle n’a toutefois pas participé à la chasse lorsque six hommes ont intégré l’échappée après une quinzaine de kilomètres. « À la suite de ses chutes sur le Circuit de la Sarthe, Thibaut n’avait pas roulé comme il l’aurait souhaité cette semaine, exposait Benoît Vaugrenard. Il avait plutôt passé sa semaine à panser ses plaies. C’est la raison pour laquelle on n’a pas roulé. On ne savait pas comment il allait se sentir dans le final, on avançait dans la journée en attendant de voir ». En tête de course, Stéphane Rossetto (St-Michel-Auber 93), Matthew Holmes (Lotto-Soudal), Fabien Doubey (TotalEnergies), Maxime Bouet (Team Arkéa-Samsic), Adrien Lagrée (B&B Hôtels-KTM) et Pau Miquel Delgado (Equipo Kern Pharma) ont cumulé jusqu’à cinq minutes d’avance, mais leur avantage était ramené à moins de deux minutes à l’approche du premier passage de la côte de La Malate. « On est toujours restés bien placés, et encore davantage aux moments cruciaux », assurait Benoît Vaugrenard.

Les leaders de l’équipe ont ainsi pu attaquer les sérieuses pentes de la première montée dans de bonnes dispositions, et Thibaut Pinot, Rudy Molard, Matteo Badilatti et Kevin Geniets figuraient dans le paquet de tête au sommet. Un peu plus loin, Anthony Roux et Antoine Duchesne les ont rejoints après s’être joliment accrochés. « On voulait avoir un maximum d’équipiers en haut du premier passage, confirmait Benoît. Je veux tirer un coup de chapeau à Lada, Anthony et Antoine, qui ont fait un excellent travail d’équipiers. Quand ils n’étaient plus que 30-40 dans le peloton, on en avait cinq, ce qui est une satisfaction. En revanche, Thibaut nous a dit en haut du premier passage qu’il n’était pas bien. On a donc davantage basculé sur Rudy, Matteo, voire Kevin ». Le champion du Luxembourg s’est finalement sacrifié un peu plus loin pour remonter ses coéquipiers à l’entame de l’ultime descente, ultra-rapide, précédent l’ascension finale. « On savait que c’était un endroit stratégique et qu’il fallait vraiment être devant », complétait Benoît. Grâce à un ultime relais d’Anthony Roux, l’équipe a abordé le juge de paix de l’épreuve en bonne posture, et l’écrémage s’est opéré dès le pied. Il n’est bientôt plus resté qu’une vingtaine de coureurs, dont les trois grimpeurs de la Groupama-FDJ.

« C’est quand même encourageant », Rudy Molard

Les accélérations successives ont finalement eu raison de Thibaut Pinot, mais Rudy Molard et Matteo Badilatti ont tenu au plus dur de la pente, jusqu’à l’entrée dans le village d’arrivée. « Ce n’était pas une course facile, avec un parcours dur et sinueux, récapitulait Rudy. Je n’ai pas de regret, je me suis accroché. J’avais du mal à tenir les changements de rythme. Ce n’est pas forcément monté très vite mais on est tous arrivés fatigués au pied de l’ascension finale car la journée avait été dure. C’est monté par à-coups et j’ai essayé de relancer deux fois sur les replats pour essayer de prendre un peu d’avance, mais ça n’a pas marché ». Lorsqu’un groupe d’une dizaine de coureurs s’est reformé dans le village de Montfaucon, à un peu moins de deux kilomètres du but, Matteo Badilatti a aussi tenté de surprendre ses adversaires. Sans succès. L’estocade décisive a finalement été portée par Jesus Herrada peu après la flamme rouge et l’ancien champion d’Espagne a profité d’un léger marquage pour prendre quelques mètres d’avance et s’octroyer la victoire. Rudy Molard et Matteo Badilatti ont franchi la ligne en 9e et 10e positions, à une dizaine de secondes. « Ils se sont bien accrochés », disait Benoît. « Il m’en a manqué un peu, glissait Rudy. Je pense que je n’avais pas complètement récupéré du Tour du Pays Basque. J’accroche un top-10 au sommet et je ne suis pas loin des meilleurs. C’est quand même encourageant, et il y a encore de quoi faire demain ».

Thibaut Pinot, 14e sur la ligne, ne sera lui pas de la partie sur le Tour du Jura. Le héros local prendra la direction du Tour des Alpes, au sortir d’une course qui le laisse forcément sur sa faim. « Je m’y attendais un peu, commentait Thibaut à l’arrivée. Ce n’était pas terrible du tout cette semaine et il n’y a pas de surprise. Même sur ces courses-là, moins huppées, il faut maintenant être à 100%, et je ne l’étais pas aujourd’hui. J’ai vu dès le départ que ça n’allait pas. J’ai quand même pris du plaisir car ce sont des routes que je connais et j’ai été beaucoup encouragé aujourd’hui. C’était bien malgré tout pour préparer le Tour des Alpes, où j’espère être bien mieux qu’aujourd’hui ».

1 commentaire

Bourquin

Bourquin

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Le 16 avril 2022 à 12:00

Bon courage Thibaut , la saison ne fait que commencer.