Romain Seigle a visiblement pris goût aux sprints massifs. Après s’être mêlé à celui de la Brussels Cycling Classic fin août, le jeune puncheur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a remis le couvert ce lundi en ouverture de Tirreno-Adriatico. Pour un résultat similaire à l’arrivée : huitième. Un solide résultat qui lance de belle manière la semaine de l’équipe en terres transalpines.

« Un bon déblocage pour la suite », Sébastien Joly

Alors que le Tour de France observait ce lundi sa première journée de repos au bord de l’Océan atlantique, une autre partie du peloton international avait rendez-vous en bord de mer tyrrhénienne pour l’ouverture de Tirreno-Adriatico, déplacée de mars à septembre en cette saison 2020 si particulière. En territoire toscan, un sprint massif paraissait être l’issue évidente de cette première étape de 133 kilomètres. « Il y aura des choses à faire quasiment tous les jours cette semaine, mais il est vrai que cette première étape était celle qui nous convenait le moins sur le papier de par ce sprint tout plat en bord de mer, exposait Sébastien Joly, à la tête de l’équipe sur l’épreuve en compagnie de Jussi Veikkanen. Alors, l’idée du jour était surtout que tous puissent se remettre en route, d’autant que la plupart de nos sept engagés ont observé une période de coupure il y a peu de temps. Il était donc important d’avoir une journée pour se relancer ».  

Sur un terrain seulement accidenté dans sa première moitié, sept hommes ont pris les devants en ordre dispersé. Parmi eux, ce sont Simon Pellaud (Androni-Sidermec) et Paul Martens (Jumbo-Visma) qui ont proposé le plus de résistance, mais le peloton n’a néanmoins jamais été inquiété et a tranquillement opéré la jonction au premier passage sur la ligne, à vingt kilomètres du but. « Ça a été une journée calme, mais malgré tout rythmée car l’étape était courte et l’échappée fournie, rappelait Sébastien. Ceux qui visaient la victoire aujourd’hui ne pouvaient donc pas se permettre de laisser trop d’avance. Ça a bien roulé et c’était donc bon déblocage pour la suite ». Comme attendu, les équipes de sprinteurs ont pris position dans les derniers kilomètres et la bagarre de placement s’est avérée plutôt houleuse. Un accrochage en plein cœur du peloton a d’ailleurs projeté plusieurs coureurs au sol à 1500 mètres de la ligne. L’Équipe Groupama-FDJ a été épargnée et Romain Seigle a même réussi à accrocher le bon wagon.

« J’ai bien senti le truc venir », Romain Seigle

« Dans le final, on a eu la bonne surprise de voir Romain, sur sa lancée de son top 10 à Bruxelles, venir se mêler un peu au sprint, ajoutait Sébastien. On l’aurait peut-être davantage envisagé dans une arrivée en faux-plat montant, mais aujourd’hui, ça s’est vraiment fait au feeling. De ce point de vue, il nous disait qu’avoir placé Marc Sarreau sur certaines arrivées l’an passé lui avait probablement servi ». « Cela s’est passé très très vite, détaillait le principal intéressé. J’étais encore un peu loin à 2-3 kilomètres, mais je ne me sentais pas trop mal et j’ai vu une ouverture sur la gauche. La porte est restée ouverte et je suis remonté sans trop m’affoler et sans trop faire d’efforts. Je me suis retrouvé bien placé dans les trains de sprinteurs et j’ai réussi à m’intercaler derrière Gaviria. Ça s’est fait tout seul. Je me suis alors dit : « maintenant que tu es là, vas-y, fais le sprint ». Ce n’était pas trop prévu mais j’ai bien senti le truc venir, donc j’y suis allé ». Alors que Fernando Gaviria s’est finalement fait souffler la victoire in-extremis par Pascal Ackermann, Romain Seigle a lui résisté pour accrocher un « beau top 8 », glissait Sébastien Joly. « Dans le sprint final, et particulièrement dans les 100 derniers mètres, c’est évidemment devenu plus compliqué, complétait le jeune homme de 25 ans. Je n’ai pas le gabarit pour sortir un gros sprint, mais je me suis bien débrouillé. Au final, je suis content. C’est mon premier top 10 en WorldTour, c’est très bien. Cette course ne démarre pas trop mal. Il faut maintenant continuer sur cette lancée, pour moi et pour l’équipe ». Mardi, c’est une étape à nouveau sans grandes difficultés qui se profile pour les coureurs. Pour autant, le kilométrage sera bien plus important qu’aujourd’hui (201 kilomètres), et une bosse de 1300 mètres à 5% à une dizaine de kilomètres du but pourrait venir pimenter le fin

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