La moisson ne s’arrête pas. Trois jours après un triomphe de prestige sur Liège-Bastogne-Liège, la « Conti » a encore remporté une épreuve référence du calendrier Espoirs, ce lundi, à l’occasion du Giro del Belvedere. Et ce, de nouveau par l’intermédiaire du talentueux bisontin Romain Grégoire, victorieux en solitaire à Villa di Villa. Le champion d’Europe et vice-champion du monde Juniors s’adjuge ainsi son deuxième succès d’importance en 72 heures, avec la manière, et porte à huit le compteur victoires de la « Conti » en cette saison 2022.

« Je voulais arriver en forme sur ce petit bloc », Romain Grégoire

En ce lundi de Pâques, la « Conti » posait pour la première fois de la saison ses roues en terres transalpines. Le tout à l’occasion du reconnu et convoité Giro del Belvedere, dans la province de Trévise. Une épreuve lors de laquelle l’écurie bisontine avait d’ailleurs particulièrement brillé en 2021 en plaçant deux hommes dans le top-5. L’ambition était logiquement de faire encore mieux cette année, et les – jeunes – hommes de Jens Blatter se sont d’abord attachés à maitriser le scénario de la course. « On avait dit au briefing qu’on ne voulait pas d’une échappée comprenant plus de dix coureurs, car nous n’étions que quatre et qu’il nous était donc difficile de contrôler la course, indiquait le manager suisse. Une petite échappée est partie et a pris jusqu’à quatre minutes à cinquante kilomètres de l’arrivée. J’ai demandé aux gars de rester calmes et de ne pas rouler ». Sur un parcours composé d’un premier circuit local sans difficultés à boucler quatorze fois, puis d’un circuit final comportant une bosse à répéter à deux reprises, la Conti a su optimiser ses forces. « On a bien géré, toute l’équipe était bien présente, même si on est partis à quatre puisque Finlay était malade, soulevait Romain Grégoire. On a bien tenu la barre et bien roulé ensemble ». Ce n’est finalement que dans la dernière heure de course que l’écart sur le groupe de tête est reparti à la baisse. « Jumbo-Visma a finalement roulé un peu mais ils ont subi une chute et j’ai alors demandé aux gars de commencer à relayer, indiquait Jens. On a vite repris deux minutes, et au pied de la première montée, on avait encore 1’50’’ de retard ».

Dans la première des deux ascensions de Montaner (1,7 km  à 10%), une première sélection s’est opérée dans le peloton. « On a un peu tout fait péter dans la première bosse et puis les gars ont fait le job pour me placer au pied de la deuxième », expliquait Romain. « Un groupe de six s’est intercalé pendant un moment avec Romain, précisait encore Jens. Mais il n’y avait pas loin un groupe avec Lorenzo Germani et Samuel Watson, qui ont aidé Romain avant la dernière montée ». C’est finalement dans cette difficulté que tout s’est décidé, et où le dernier rescapé de l’échappée a été avalé. « Je suis parti dans la deuxième bosse, et j’ai fait les dix derniers kilomètres tout seul, disait Romain. On savait que ça allait se faire là, et qu’on avait de bonnes chances de l’emporter si on basculait en tête en haut, car le final était plutôt rapide ». Le récent vainqueur de Liège-Bastogne-Liège s’est ainsi débarrassé de ses derniers concurrents dans les pentes de Montaner, et a par la suite sereinement tenu tête à ses poursuivants pour devenir le premier Français vainqueur du Giro del Belvedere. « Ça donne de la confiance, et ça me permet de confirmer, commentait le Bisontin. Je voulais arriver en forme sur ce petit bloc comprenant Liège et ces deux courses italiennes. Alors, pouvoir répondre présent, c’est vraiment bien ». « Il montre encore une fois qu’il est un talent extraordinaire, saluait Jens. Il est non seulement super fort, mais aussi polyvalent. Ce matin, il m’avait demandé si quelqu’un avait déjà réalisé le doublé sur les courses de ce début de semaine. Quand il m’a posé cette question, j’ai compris qu’il serait là pour la victoire ».

« Tout le monde marche fort », Jens Blatter

Avec ce nouveau succès, la Conti cumule désormais huit victoires cette saison, dont trois épreuves Espoirs de renom. « C’est l’une des courses les plus importantes du calendrier, c’est super de l’avoir remportée, se félicitait Jens. Romain est parti tout seul, mais c’est encore une fois une belle victoire de toute l’équipe. Ce n’était pas simple de manœuvrer avec quatre coureurs, mais les quatre sont tous en bonne condition et ça l’a donc fait. Je savais très bien en début d’année qu’on avait une très très bonne équipe, mais je ne m’imaginais pas que l’on gagne autant de courses, et de très belles courses, en si peu de temps. On est à peine mi-avril ! Je pense qu’on a pris un très bon départ et que ça a donné de la confiance à tout le monde. Ce qui me plait aussi, c’est que sur les quatre coureurs qui étaient au départ ce matin, trois avaient déjà remporté une course cette année et le quatrième avait obtenu une deuxième place. Dans notre équipe, il n’y a pas qu’un seul leader. Tout le monde marche fort ». Preuve en est, la Conti a également placé Lorenzo Germani dans le top-10 du jour (7e). Le séjour transalpin est quoi qu’il en soit déjà réussi, alors qu’un gros morceau attend les coureurs demain sur le Grand Prix Palio del Recioto. « Ce sera complètement différent, préfigurait Jens. Il y aura beaucoup de montées, pratiquement 3000m de dénivelé au global, et une bosse finale de dix kilomètres. On verra demain les sensations de chacun et on mettra en place une nouvelle tactique pour continuer à aller chercher de beaux résultats ».

1 commentaire

Gotti

Gotti

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Le 19 avril 2022 à 19:57

Oui je veux suivre romain Grégoire et Lenny Martinez