Les courses s’enchaînent, et la « Conti » Groupama-FDJ continue de répondre présente au rendez-vous. Une semaine après la victoire de Marijn van den Berg sur le Grand Prix Adria Mobil, les hommes de Jérôme Gannat disputaient dimanche et lundi deux épreuves importantes sur le sol italien. Lors du Trofeo Piva, d’abord, un problème mécanique a ruiné toute chance de résultat probant. En revanche, lors du Giro del Belvedere, la belle présence collective s’est traduite à l’arrivée par une troisième place d’Alexandre Balmer et une cinquième d’Antoine Raugel.

Tandis que la WorldTeam disputait le Tour des Flandres et la Roue Tourangelle dimanche, la Conti était pour sa part présente en Vénétie, pour le Trofeo Piva. Le parcours, long de 170 kilomètres, se décomposait en neuf tours de circuit comprenant la montée de Combai. Et si deux hommes ont animé la journée à l’avant, la bataille s’est véritablement lancée à une cinquantaine de kilomètres du but. « Ça s’est vraiment accéléré à trois tours, confirmait Jérôme Gannat. Un groupe d’une quinzaine de coureurs s’est détaché et nous y avions Lorenzo [Germani] et Antoine [Raugel]. C’était un bon groupe. C’est d’ailleurs celui qui s’est disputé la victoire et dont s’est extirpé le vainqueur (Juan Ayuso, ndlr) à vingt kilomètres de l’arrivée ». Parti dans l’ultime ascension de Combai, le jeune Espagnol a immédiatement pris le large et le reste du groupe s’est ainsi disputé les places d’honneur au deuxième échelon. « Dans cette même bosse, Antoine a subi un bris de dérailleur, regrettait Jérôme. On était assez loin. Le temps de le dépanner, c’était fini pour lui ». Lorenzo Germani s’est lui accroché jusqu’au bout, prenant la 21e place du jour, quelques secondes devant Antoine Raugel, 22e. « C’était plutôt une bonne course, assurait Jérôme, mais un problème mécanique peut malheureusement arriver. Sans ça, Antoine avait encore les moyens de finir dans le top 5 ».

« J’avais de super jambes », Alexandre Balmer

Ce n’était que partie remise. Avec un groupe sensiblement remanié ce lundi, la « Conti » s’est présentée ambitieuse au départ du Giro del Belvedere, censé se décider dans les trente derniers kilomètres à travers les deux ascensions de Montaner (1,7 km à 11%). « Contrairement à hier, on est restés plus discrets dans un premier temps, racontait Jérôme. On avait vraiment ciblé le travail d’équipe à l’approche du premier passage de la bosse, où le placement allait être déterminant, d’autant qu’il y avait une descente technique derrière. On avait dit à Joe Pidcock et Lorenzo Germani de replacer nos trois coureurs qui avaient le potentiel de faire top 10 : à savoir Antoine [Raugel], Ruben [Thompson] et Alexandre [Balmer] ». Dans cette première ascension, à environ vingt-cinq kilomètres de l’arrivée, le Suisse a justement été en mesure d’accompagner un coup, malgré une approche délicate. « Sur la partie plate précédant la bosse, un coureur m’est rentré dedans et a touché mon dérailleur, racontait Alexandre. J’ai préféré ne pas changer de vélo car on était dans un moment clé, mais une fois dans la bosse, les vitesses ne faisaient que de sauter. Je devais faire attention. J’étais aussi très loin au pied car je me suis fait enfermer, mais j’avais de super jambes. J’ai fait une montée assez rapide et j’ai réussi à faire le jump sur un trio après le sommet ».

Un petit peloton d’une trentaine d’unités, comprenant Ruben Thompson et Antoine Raugel, est finalement revenu sur le quatuor dans la transition vers la deuxième ascension, où tout s’est décidé. « Le deuxième passage était plus simple en termes de placement, disait Jérôme, et on s’était dit qu’il fallait attaquer. Antoine a pris l’initiative dès le pied en essayant de faire une sélection, mais l’Espagnol (Juan Ayuso) était bien là et quand Antoine s’est un peu écarté, il a attaqué et est parti ». Un peu plus en retrait à cet instant, Alexandre Balmer n’a pas non plus pu suivre le mouvement. Un groupe de contre d’une dizaine d’hommes s’est finalement recomposé après l’ultime descente et les trois cartes de la Groupama-FDJ étaient encore bien présentes. Le Suisse a tenté une première offensive, avortée, avant de pouvoir se faire la malle avec Antoine Raugel dans un petit groupe pour jouer les places d’honneur. Quelques secondes derrière le vainqueur, le coureur helvète a ainsi pris la troisième place alors que le Français a pris la cinquième juste derrière. Ruben Thompson a lui terminé en 16e position.

« Un très bon résultat », Jérôme Gannat

« Il y a un peu de frustration car je pense que j’étais capable de suivre le vainqueur, commentait Alexandre à l’arrivée. Je n’étais pas bien placé au pied de la première bosse, ce qui m’a couté un peu d’énergie, et il y a eu ce petit souci mécanique. Au final, c’est quand même un beau podium et on a vraiment été présent avec l’équipe dans le final ». « C’est un très bon résultat d’ensemble quand on connait la notoriété et la difficulté de cette course, concluait Jérôme. On a en a trois dans les 16 premiers, deux dans le top 5 et un sur le podium. On aurait pu faire mieux avec la première place, qui était sans doute jouable, mais ça reste très très bien. Presque toutes les équipes de développement étaient au départ et ce tir groupé prouve qu’on est encore plus présents cette année que les saisons précédentes. Nos résultats sont bons, et on s’impose non seulement physiquement, mais aussi collectivement sur les courses. Depuis le début de la saison, on est nettement plus présents et c’est très encourageant pour la suite ».