Sur le site des Herbiers, Rémi Cavagna ambitionnait de reconquérir la tunique bleu-blanc-rouge de champion de France du contre-la-montre ce jeudi. D’abord dans le rythme, et largement en lice pour le podium, l’Auvergnat a finalement fléchi dans la dernière partie de course et ainsi échoué à la quatrième place du chrono, à cinquante secondes du vainqueur Bruno Armirail, et six de la médaille de bronze. Thibaud Gruel (6e) et Maxime Decomble (8e) ont pris place dans le top-10 du jour.
L’édition 2025 du Championnat de France du contre-la-montre avait ceci de particulier qu’elle proposait un tracé exceptionnellement court. Le plus court depuis au moins trente ans. C’est pourtant dans la commune des Herbiers, habituée au copieux Chrono des Nations, que l’épreuve se tenait ce jeudi, sur tout juste 26,5 kilomètres, mais avec tout de même 400 mètres de dénivelé, de nombreux faux-plats et une jolie bosse après quinze bornes. Maximilian Cushway, pensionnaire de « La Conti », a été le premier coureur vêtu du maillot Groupama-FDJ à s’attaquer à ce circuit juste après 16 heures. L’ont ensuite imité Titouan Fontaine, Clément Davy, Oscar Nilsson-Julien, Eddy Le Huitouze, Enzo Paleni, Rémi Daumas, Thibaud Gruel, Maxime Decomble, et enfin Rémi Cavagna, à 16h43. Dans l’attente de l’explication entre les favoris, Enzo Paleni a signé une solide marque en 33’55, puis Thibaud Gruel a réalisé le deuxième meilleur temps provisoire en 33’28, avant que le jeune Maxime Decomble ne s’intercale avec un chrono de 33’48.
« Rémi a débranché mentalement », Joseph Berlin-Sémon
Du côté des prétendants au sacre, Rémi Cavagna s’est d’abord solidement mis en marche. « Je me sentais plutôt pas mal, disait-il. J’ai fait une bonne première partie, j’étais dans mon rythme ». « Il a pris un bon départ, il était deuxième à moins de dix secondes de Bruno [Armirail] lors les deux premiers intermédiaires, ajoutait Joseph Berlin-Sémon. On savait que la deuxième partie de course était très importante, et lui-même était en gestion dans la première moitié ». Toutefois, au sommet de la principale montée de la journée, l’Auvergnat a rétrogradé au troisième rang, à six secondes de Kevin Vauquelin, et seize de Bruno Armirail. « Après avoir passé la bosse, il a complètement débranché mentalement, expliquait Joseph. Il sentait qu’il n’était plus en capacité de reprendre de la vitesse et de remettre de la cadence dans ces parties où il fallait justement être en capacité de relancer. Il a perdu beaucoup de temps, y compris sur les 3-4 derniers kilomètres ». « J’ai eu un moment de relâchement dans les ‘’toboggans’’, confirmait Rémi. J’ai perdu des secondes très rapidement et j’ai compris que je n’étais plus vraiment dans le coup. Je ne viens pas sur un championnat pour faire deuxième ou troisième, donc quand je sais que je ne suis plus dans le rythme, c’est compliqué de garder le cap ».
« C’est difficile d’accepter une telle défaite », Rémi Cavagna
Sur la ligne d’arrivée, le « TGV de Clermont-Ferrand » a ainsi concédé la troisième place à Paul Seixas pour six secondes, avec un temps de 33’06 tandis que Bruno Armirail s’est imposé en 32’16. « Sur un championnat, parfois ça passe, parfois non, tranchait Rémi. Aujourd’hui ça n’est pas passé. J’ai bien travaillé le chrono après le Dauphiné, j’ai roulé tous les jours sur le vélo, j’ai fait beaucoup de sacrifices. J’étais vraiment confiant en venant ici, et c’est donc difficile d’accepter une telle défaite. C’est forcément une déception par rapport à tout le travail fourni, et ça ne confirme pas les progrès réalisés cette année. Il reste une course dimanche et on a des ambitions avec l’équipe, donc il va falloir se remobiliser ». « On venait pour gagner, les ambitions étaient claires, complétait Joseph. Il s’était préparé pour ça, il était prêt. Compte tenu des dernières performances qu’il avait accomplies, notamment sur le Dauphiné, et sur ce qu’il réalisait à l’entraînement ces dernières semaines, on était plutôt confiant. L’écart est très important aujourd’hui, mais de ce que j’ai pu voir de ses valeurs à l’arrivée, on est loin d’une grande performance. Dans un bon jour, il aurait été là pour jouer le titre. C’est forcément frustrant, Rémi est le premier déçu, mais on va rebondir ».Au rang des satisfactions, Thibaud Gruel (6e) et Maxime Decomble (8e) ont terminé dans le top-10, et Enzo Paleni (11e) juste en-dehors. « On espérait avoir quelques mecs dans le top 10, en particulier ceux qui se sont dégagés, concluait Joseph. On savait que Thibaud était plutôt bon sur le contre-la-montre, il a constamment progressé ces deux dernières années. Je ne suis donc pas vraiment surpris de le voir à cette place. On connaît aussi les qualités de rouleur de Maxime, qui est champion de France Espoirs de la discipline. La petite interrogation était de savoir comment il avait récupéré du Giro Next Gen, mais aujourd’hui il confirme ses prédispositions dans l’exercice et il répond présent. Il en est de même pour Enzo. On peut encore aller chercher quelques secondes et quelques places, mais pour l’heure, il y a une course dimanche et on est déjà focalisé là-dessus ».
