Bruno Armirail l’avait répété à plusieurs reprises : une seule place comptait pour lui ce jeudi. Malheureusement, à Cassel, le rouleur occitan n’est pas parvenu à conserver son titre de champion de France du contre-la-montre. Au terme de 31,3 kilomètres exigeants, le récent porteur du maillot rose sur le Giro a été devancé par Rémi Cavagna, lui-même ancien champion national de l’exercice, pour un peu plus de trente secondes. Il a en revanche largement devancé le troisième pour s’assurer une médaille d’argent et son quatrième podium consécutif dans l’événement.

La première course au maillot bleu-blanc-rouge de la semaine se tenait ce jeudi après-midi, sur un peu plus de trente-et-un kilomètre entre Hazebrouck et Cassel, commune bien connue des coureurs de par sa traversée habituelle sur les 4 Jours de Dunkerque. Cette première course était donc individuelle, avec le contre-la-montre des championnats de France. Au total, huit coureurs de l’organisation Groupama-FDJ avaient fait le déplacement, trois de la Conti et cinq la WorldTeam : Brieuc Rolland, Eddy Le Huitouze, Thibaud Gruel, ainsi que Rudy Molard, Lenny Martinez, Enzo Paleni, Clément Davy et le champion sortant Bruno Armirail. Le premier d’entre eux était attendu peu avant 16 heures sur ce tracé particulier. « Un championnat de France de chrono d’à peine 30 kilomètres, ce n’est quand même pas commun, indiquait tout d’abord David Han, l’un des entraîneurs de l’équipe. On pouvait découper ce parcours en deux. Il y avait environ vingt kilomètres plutôt roulants, même s’il y avait globalement vent de face, puis trois bosses pour finir dont la dernière qui était très difficile ». Parmi les membres de la « Conti », Eddy Le Huitouze a fait forte impression lors des différents intermédiaires, prenant la tête provisoire à certains d’entre eux avant de s’octroyer la deuxième place à l’arrivée.

« Ils ont fait jeu égal sur la première partie », David Han

Se sont ensuite élancés les membres de « l’équipe mère », dont Bruno Armirail, à très exactement 16h33. Assez rapidement, un duel s’est dessiné entre le champion sortant et Rémi Cavagna. « Bruno avait une seconde d’avance au premier intermédiaire, puis trois de retard au second (après 17,5 km). Ils ont fait jeu égal sur toute cette première partie », détaillait David Han. En revanche, le rouleur de Bagnères-de-Bigorre a commencé à céder davantage de terrain en abordant la seconde moitié de course. « Il avait douze secondes de retard au sommet de la première bosse et vingt au pied de la dernière, poursuivait David. Avec Bruno, on se dit tout, on ne se ment pas. Il savait que ça allait être compliqué et qu’il n’allait probablement pas reprendre vingt secondes dans la montée finale. Or, quand tu es champion sortant et que tu sais que tu es sur le point de perdre ton titre, ça devient logiquement difficile ». Bien que toujours efficace, Bruno Armirail n’a toutefois pu rivaliser avec Cavagna, qui s’est finalement imposé avec trente-deux secondes d’avance, dépossédant ainsi l’Occitan de sa parure tricolore. Le récent porteur du maillot rose s’est en revanche assuré la médaille d’argent pour quarante secondes devant le troisième, Pierre Latour.

« Je reviendrai l’année prochaine pour reprendre le titre », Bruno Armirail

« C’est forcément une grosse déception, car comme je l’avais dit, je ne venais que pour le titre, confiait Bruno. Malheureusement, je termine deuxième mais j’ai tout donné. On savait que ça allait être serré, C’était une belle bataille mais Rémi était plus fort aujourd’hui, alors félicitations à lui. Il était au-dessus dans le final, je n’ai pas de regrets. Il a préparé le Tour alors que je sors du Giro, et même si j’ai bien récupéré, cela a peut-être un peu joué. En tout cas, je reviendrai l’année prochaine pour lui reprendre le titre. J’espère que le parcours sera un peu plus long (sourires) ». « Qu’est-ce qui a manqué ? Quinze bornes ou dix degrés, confirmait David Han. Ce sont peut-être des conditions dans lesquelles Bruno est plus à l’aise que Cavagna ». Troisième du championnat de France en 2020, deuxième en 2021, premier en 2022,  et donc deuxième cette saison, le Haut-Pyrénéen de 29 ans est le seul coureur à ne pas être sorti du podium sur les quatre dernières éditions. Cette année, il a également été accompagné dans le top-10 par Enzo Paleni, 8e à 2’11, et Clément Davy, 9e à 2’18. « Avec Enzo, on visait entre 5e et 10e, concluait David. Huitième, c’est pour moi une belle performance, d’autant que les écarts ne sont pas énormes. Clément revient de blessure et cette neuvième place doit lui donner confiance. Eddy a terminé onzième et c’est aussi très bien. Globalement, tous les jeunes l’ont fait de belle manière, et ça traduit la volonté de l’équipe de s’inscrire dans la performance sur le contre-la-montre ».

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