Trois jours après sa première victoire de la saison, Paul Penhoët était attendu à Abbeville ce mardi, pour l’ouverture des 4 Jours de Dunkerque. Face à quelques pointures du sprint international, le jeune Français a répondu présent. Malgré l’emballage tumultueux, il a su faire sa place dans les derniers instants, bien aidé par Bram Welten, avant d’accrocher la troisième place du jour derrière le vainqueur Olav Kooij. Une solide entrée en matière pour lui comme pour l’Équipe cycliste Groupama-FDJ.

Une autre course au maillot rose débutait ce mardi, dans le Nord de la France. Les 4 Jours de Dunkerque-Grand Prix des Hauts de France, désormais composés de six étapes, s’élançaient de la ville éponyme pour un premier acte flirtant avec les deux-cents kilomètres et avec arrivée à Abbeville. Bien que casse-pattes, le parcours n’apparaissait pas assez exigeant pour empêcher les nombreux sprinteurs présents de batailler une première fois. « On se méfiait quand même un peu du vent, car c’est une région où il y en a généralement beaucoup, introduisait Frédéric Guesdon. Il n’y en avait finalement pas assez pour que ça pète, même si ça a un joué un rôle au départ avec un petit coup de bordure. Ça soufflait moins par la suite, mais il fallait aussi surtout éviter les chutes. On avait décidé d’aller rouler avec les autres équipes de sprinteurs pour justement éviter les soucis. Il vaut mieux être acteur et courir devant que de subir, surtout quand on sait que Jumbo-Visma, Lotto-Dstny et Soudal-Quick Step sont des spécialistes de ce genre de terrain. On préférait être avec eux, et c’est pour cette raison que toute l’équipe était bien placée. C’est la tactique qu’on avait choisie aujourd’hui. Ils ont roulé bien groupé, pour épauler Paul et aussi apprendre pour la suite aussi ». Après une première heure de course très nerveuse et intense, l’échappée du jour a finalement pu se développer avec Mathis Le Berre (Arkéa-Samsic), Alex Colman (Flanders-Baloise), Kenny Molly (Van Rysel-Roubaix Lille Métorpole), Damien Girard (Nice Métropole Côte d’Azur) et Maël Guégan (CIC U Nantes Atlantiques).

« C’était un peu la pagaille », Frédéric Guesdon

Leur capital temps a franchi la barre des trois minutes à la mi-course, mais le peloton était déjà de retour à une petite minute à cinquante kilomètres de l’arrivée. La ligne a d’ailleurs été franchie une première fois une vingtaine de bornes plus loin, et le paquet a dû temporiser pour ne pas avaler l’échappée immédiatement. « Dans les quarante derniers kilomètres, on était parfaitement placés après qu’Enzo a roulé toute la journée en compagnie de 4-5 équipes, reprenait Paul Penhoët. Personne n’est vraiment venu nous embêter, c’était parfait. Je n’ai eu à me battre pour ma position que dans les dix derniers kilomètres, donc c’était top de ce point de vue ». « Bram était le dernier équipier de Paul, mais avant, chacun avait un rôle bien précis, ajoutait Frédéric. Enzo a fait toute la première partie, puis quand il s’est relevé, il a été suppléé par Olivier. Romain, Lewis et Sam ont aussi apporté leur touche ». Les deux ultimes rescapés de l’échappée, Le Berre et Molly, ont été cueillis à six kilomètres du but, puis le sprint final s’est mis en place progressivement, et nerveusement. « C’était un peu la pagaille car il y avait beaucoup d’équipes de sprinteurs, témoignait Frédéric. Il y a eu de la course sans vraiment qu’il n’y en ait, et il y avait en plus un vent de face pour finir. Tout le monde se sentait fort et tout le monde voulait faire le sprint. Malheureusement, il y a eu des chutes, mais on s’est en bien sortis de notre côté ».

« Il y a moyen de faire de belles choses », Paul Penhoët

Longtemps en deuxième rideau, Bram Welten et Paul Penhoët sont réapparus en tête à l’approche de la flamme rouge. Le jeune sprinteur français racontait : « Les dix derniers kilomètres étaient assez dangereux. J’ai eu un peu peur car on était en retrait pendant un petit moment, mais on a ensuite réussi à trouver l’ouverture avec Bram. On a réussi à bien remonter pour le virage à 400 mètres. Quelques coureurs ont essayé de prendre la roue de Bram et j’ai dû bien me battre pour garder ma place, notamment avec Sagan dans les 300 derniers mètres. J’ai peut-être perdu un peu de vitesse là-dessus ». Le vainqueur du Tour du Finistère a toutefois pu entamer la dernière ligne droite dans les huit premières positions, puis produire son effort sans être véritablement gêné. S’il n’a pas réussi à rattraper Olav Kooij, il s’est en revanche flanqué d’une solide troisième place, juste devant le champion de Belgique Tim Merlier. « Il a fait un beau sprint, et il est là parmi les favoris, commentait Frédéric. On est à notre place. On aurait évidemment aimé gagner mais cette troisième place est tout de même de bonne augure pour le reste de la semaine. Il faut noter qu’il y a un gros plateau et un paquet de bons sprinteurs ici. C’est sur la lancée de sa victoire du week-end dernier. Ça démontre qu’il marche bien et c’est toujours une bonne chose. Il sera aussi sans doute plus à l’aise sur des étapes comme demain ou, éventuellement à Cassel ». « Les jambes étaient quand même plutôt bonnes et c’est bien pour la suite de l’épreuve, abondait Paul. J’ai toujours la bonne patte. Le sprint s’est plutôt bien passé. Il y a encore quelques petits détails à régler mais il y a moyen de faire de belles choses ces prochains jours ».