Quatre jours à peine après son premier succès chez les grands, Romain Grégoire a enchaîné, ce dimanche, avec sa toute première victoire au classement général d’une course par étapes. Leader des 4 Jours de Dunkerque depuis la veille grâce à sa démonstration à Cassel, le jeune coureur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ n’a aucunement été inquiété dans la sixième étape, remportée par Tim Merlier au sprint. À tout juste 20 ans, Romain Grégoire devient le plus jeune vainqueur de l’épreuve nordiste et permet à l’équipe de retrouver le titre à Dunkerque, neuf ans après Arnaud Démare.

Il restait ce dimanche 172 kilomètres à couvrir pour Romain Grégoire, afin d’assurer sa victoire finale aux 4 Jours de Dunkerque. Paré du maillot rose de leader – comme son compère Bruno Armirail de l’autre côté des Alpes – au départ d’Avion, le jeune homme se voulait méfiant malgré un parcours plutôt plat et à l’avantage des sprinteurs. La course a d’abord pris une tournure assez classique puisque huit coureurs ont pu se détacher dans les toutes premières minutes. « Le mieux placé était à 3’30, ce qui ne nous inquiétait pas, indiquait Frédéric Guesdon. Soudal-Quick Step, Jumbo-Visma et Intermarché-Circus-Wanty ont rapidement pris le manche, puis on est également allé rouler en raison du vent. Il y a eu un petit coup de pression de la Soudal-Quick Step entre les monts, après cinquante kilomètres, mais on connaissait le terrain et on était placé. Ils ne nous ont pas piégés et ils ont sans doute pris un coup au moral vis-à-vis du général »« J’ai bien fait de me méfier, car aujourd’hui encore, l’étape a été nerveuse, ajoutait Romain. Les Soudal-Quick Step ont tenté un coup de bordure mais nous avons répondu présent. C’était tout de même vraiment dur toute la journée avec le vent puis le circuit où il fallait sans cesse relancer ». Du fait de la nervosité palpable au sein du paquet, l’échappée n’a d’ailleurs abordé les sept circuits finaux autour de Dunkerque qu’avec une très fine marge. À quatre boucles du terme, tout était déjà rentré dans l’ordre en vue d’un emballage massif.

« Un grand sentiment de fierté », Romain Grégoire

Il restait pour autant quelques pièges à éviter. « Sur le circuit, il fallait quand même rester vigilant car c’était assez technique en ville, ajoutait Frédéric. On n’était sûrs de rien avant d’avoir franchi la ligne. Il suffit d’une cassure, de bonifications et ça peut aller très vite ». Le maillot rose est toutefois resté à l’abri de tout problème, bien couvert par ses collègues jusque dans les derniers instants. Dans le final, Bram Welten et Paul Penhoët ont même essayé de se frayer un chemin pour le sprint, mais le jeune Tricolore n’a pas réussi à trouver l’ouverture à temps, finissant l’étape en huitième position. « C’était un peu difficile de miser sur le sprint, confiait Frédéric. On était dans un entre-deux, et la priorité était clairement donnée au général ». Or, quelques longueurs derrière son ancien collègue de « La Conti », Romain Grégoire a coupé la ligne au cœur du peloton, le poing levé pour célébrer sa victoire finale totalement maîtrisée. « Je suis soulagé et content d’en finir, soufflait-il à l’arrivée. Les gars ont fait le maximum pour me protéger et me mettre en confiance. Je leur dois cette victoire à 100%. Hier comme aujourd’hui, leur boulot a été monstrueux et je ne peux que les remercier. C’est un grand sentiment de fierté de remporter le général des 4 Jours de Dunkerque. La semaine a été très intense, avec de la tension et des pièges à éviter tous les jours. On rentre à la maison avec le maillot et le sentiment du devoir accompli ».

Ce dimanche, Romain Grégoire n’a pas seulement concrétisé ses ambitions de la semaine. Il a aussi écrit une petite page de l’Histoire des 4 Jours de Dunkerque, qui fêtaient cette saison leur 67ème édition. À 20 ans et 120 jours, il est tout simplement devenu le plus jeune vainqueur de l’épreuve. « On se rend compte que les jeunes de la nouvelle génération réussissent à avoir des résultats tout de suite, exposait Frédéric. Ils sont opérationnels dès leur passage chez les pros, mais ça n’en reste pas moins beau et impressionnant. Il y avait aussi une belle équipe de jeunes autour de lui, et tous marchaient bien. Il était important qu’ils soient tous au niveau, qu’il y ait de l’entraide, et ils ont tous donné leur maximum ». Au terme des six jours de course, Romain Grégoire a devancé Kasper Asgreen de treize secondes et Cees Bol de quinze secondes alors que Samuel Watson a accroché la dixième place finale. C’est quoi qu’il en soit une belle semaine qui se clôture pour le Bisontin, avec deux succès au compteur. « Je vais profiter, c’est un moment dont je vais me souvenir, puis je me concentrerai sur le reste de la saison », ponctuait-il.

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