Un sprint massif était attendu, et sprint massif il y a eu ce mercredi sur la Classic Brugge-De Panne. Au terme de deux-cents kilomètres sans difficultés, qu’elles soient météorologiques ou topologiques, la victoire est revenue à Jasper Philipsen. Bien que placé et attentif dans le final, Laurence Pithie n’a quant à lui pu faire mieux que quinzième à l’arrivée, car gêné dans la dernière ligne droite. Vendredi, l’E3 Saxo Classic lancera la quinzaine sainte dans le nord.

Ce mercredi midi, la plupart des meilleurs sprinteurs mondiaux s’était donné rendez-vous à Bruges. Sans mont ni secteur pavé au programme sur le circuit menant à La Panne, leurs chances de réussite étaient élevées. D’autant plus élevées que les conditions climatologiques étaient aussi de leur côté. « On sait que la météo joue un rôle très important sur le déroulement de la course ici, or il n’y avait pas de vent, exposait Frédéric Guesdon. On se doutait que ça allait arriver au sprint et qu’il n’y aurait pas de course pour durcir. Ça jouait plutôt en notre défaveur, car même si Laurence va vite, ce n’est pas un pur sprinteur. Avec ce plateau, on savait que ce serait compliqué de lutter, mais on se devait quand même d’essayer ». La configuration traditionnelle s’est donc mise en place, avec une échappée de seulement trois hommes, à savoir Luca de Meester (Bingoal WB), Victor Vercouillie (Flanders-Baloise), Thomas Gachignard (TotalEnergies), et un peloton sereinement en contrôle derrière. Le trio a obtenu un avantage maximal de sept minutes, mais le paquet a facilement fait son retard dans la deuxième moitié de course.

« Il nous manque un petit truc », Frédéric Guesdon

À l’entame de la dernière boucle de 45 kilomètres autour de La Panne, l’écart était ramené à deux minutes, puis le peloton s’est rapproché par à-coups. « Ça s’est excité pour le placement à certains endroits, notamment pour les changements de direction », indiquait Frédéric Guesdon. Gachignard a été le dernier coureur à résister, mais il a vu le peloton rentrer à dix kilomètres du terme. La tension était alors déjà palpable. « On savait qu’on ne pourrait pas mettre un train en place, reprenait Frédéric. Marc reprenait suite à sa chute, et on a également perdu Sam qui avait des problèmes d’estomac. On s’est retrouvé à cinq dans le dernier tour. On avait désigné trois points sur le circuit où il fallait que Laurence soit placé et les mecs l’ont plutôt bien fait ». À six kilomètres du but, le Néo-Zélandais a retrouvé Fabian Lienhard, qui l’a positionné en tête de paquet sur des routes étroites. « Fabian l’a bien maintenu devant jusqu’à trois kilomètres, ajoutait Frédéric. C’était peut-être un petit peu tôt, mais il valait mieux qu’il soit placé plutôt que d’avoir des regrets de ne jamais avoir pu remonter. Vu la physionomie de la course, Laurence a dû se débrouiller tout seul dans les deux derniers kilomètres ».

Peu avant la flamme rouge, le porteur du maillot jaune sur Paris-Nice a fourni un bel effort avant un virage crucial pour entamer le dernier kilomètre dans les dix premières positions. Il a en revanche vu quelques vagues remonter par la suite et n’a finalement pu se dégager dans l’emballage. « Il a fait un effort que certains sprinteurs n’ont pas eu à faire, puis il s’est retrouvé un peu serré, commentait Frédéric. Ça ne s’est pas ouvert comme on l’aurait souhaité. La situation n’était pas idéale pour lui ». Gêné sur la gauche dans la dernière courbe, Laurence Pithie a perdu l’essentiel de sa vitesse, devant se contenter de la quinzième place sur la ligne. « On n’a pas de regrets, certifiait son directeur sportif. Il a donné son maximum. Il a manqué peu de choses, mais c’est un peu à l’image de notre début de saison en Belgique. On n’est jamais loin de récolter un bon résultat, mais il nous manque un petit truc ». En espérant davantage de réussite à compter de vendredi sur l’E3 Saxo Classic, véritable point de départ de la campagne des Flandriennes.

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