La campagne des Classiques WorldTour en Belgique a débuté de rude manière ce mercredi. Généralement chasse-gardée des sprinteurs, la Classic Brugge-De Panne n’a par conséquent pas découlé sur un emballage massif dans cette édition 2023. En raison de conditions météorologiques difficiles, la course s’est décousue dès la mi-parcours via diverses bordures. Arnaud Démare est parvenu à accrocher le bon wagon à plus de soixante kilomètres de la ligne, mais il a plus tard manqué d’énergie pour disputer les toutes premières positions. Il a finalement hérité, au courage, de la quatorzième place du jour. Prochain rendez-vous flandrien : l’E3 Saxo Classic, vendredi.

Au départ de Bruges ce mercredi, il ne fallait en aucun cas se fier au profil pour évaluer la difficulté de l’épreuve. « On s’attendait à une course très nerveuse compte tenu de la météo, assurait Frédéric Guesdon. Sur ce genre de parcours, c’est surtout la météo qui détermine comment va se passer la course ». « C’était une course vraiment très usante, et on s’en doutait au départ de par les conditions : la pluie, le froid et le vent, confirmait Arnaud Démare. Quand on connait le parcours autour de La Panne, on imaginait que ça allait être très intense et nerveux ». Une échappée a tout de même pu se dégager après quelques kilomètres autour de Jens Reynders (Israel-Pemier Tech), Jonas Rutsch (EF Education-EasyPost), Mathis Le Berre (Arkéa-Samsic), Milan Fretin (Flanders-Baloise), Louis Brendixen (Uno-X), Johan Meens et Louis Blouwe (Bingoal WB), bien que son avantage n’ait jamais excédé les trois minutes sur un peloton pour le moins agité. Cette tendance s’est encore davantage exacerbée lors du premier des trois tours de quarante-huit kilomètres autour de La Panne. « La bagarre a vraiment commencé sur le circuit, relatait Frédéric. Il y avait une portion de petites routes où on prenait le vent de 3/4 dos, et ça a déclenché la course. À la fin du premier tour, il y avait une trentaine de mecs devant, et on n’avait personne ». « On n’était pas représentés dans la première bordure, mais les gars ont vraiment bien roulé derrière pour combler l’écart », saluait Arnaud Démare.

« Je me suis bien battu », Arnaud Démare

Ignatas Konovalovas et Fabian Lienhard ont notamment contribué à la chasse en compagnie d’autres équipes, et les deux premiers pelotons se sont finalement unis à soixante-huit bornes du terme. Le retour au calme n’a toutefois duré qu’une poignée de minutes. « Juste après, il y a encore eu un coup de bordure, au même endroit que lors du passage précédent, reprenait Frédéric. Ils sont sortis à une vingtaine avec Bram et Arnaud. Paul était là aussi, mais dernier de la file. Il a pris un coup de vent et a été distancé ». « On ne s’est pas loupés sur le deuxième coup de bordure », indiquait Arnaud. Le premier groupe a rapidement fait le « break » sur le second, mais après dix kilomètres de bagarre, l’ancien champion de France s’est retrouvé isolé en tête de course. « Malheureusement, on a perdu Bram sur crevaison, expliquait Frédéric. Il ne nous restait plus qu’Arnaud, qui s’est accroché, et accroché… » L’avantage des hommes de tête a bientôt passé la barre des deux minutes, laissant donc place à la bataille finale. Celle-ci a été déclenchée à quinze bornes de la ligne par Jasper Philipsen, et quatre hommes se sont fait la malle. « Arnaud a un peu coincé à ce moment-là, il s’est remis dans les roues, mais quand les Soudal-Quick Step ont accéléré, il lui a manqué un peu de force », décrivait Frédéric. « J’étais à fond à l’approche du final, témoignait l’intéressé. Je n’avais plus rien dans les jambes, mais je me suis bien battu ».

Pendant plusieurs kilomètres, le Picard a ainsi navigué à quelques secondes du groupe de poursuite, sans toutefois réussir à opérer la jonction. C’est finalement en quatorzième position, à une trentaine de secondes du vainqueur Jasper Philipsen, qu’il a achevé cette âpre journée. « C’est rassurant, car ça met toujours confiance d’être dans le premier échelon, mais c’est un peu dommage que je ne sois pas à mon niveau, disait Arnaud. J’étais forcément un peu limité dans le final, mais j’espère que ça va me faire du bien pour les courses à venir ». « On a quand même frôlé la catastrophe quand on n’avait personne devant, ajoutait Frédéric. On a su bien rectifier le tir, puis dans le final, ça s’est simplement fait à la jambe. On a juste eu un peu de malchance avec Bram. Finalement, on ne s’en sort pas si mal compte tenu de la difficulté de la course ». La campagne des Classiques est quoi qu’il en soit lancée, et se poursuivra dès vendredi sur l’E3 Saxo Classic avec un groupe quasi-entièrement remodelé.

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