Quelques jours après son beau top-10 sur « La Primavera », Arnaud Démare a retrouvé ce mercredi, et pour la première fois de la saison, les terres flamandes à l’occasion de la Classic Brugge-De Panne. Comme attendu, un sprint très houleux a conclu l’épreuve, et l’ancien champion de France a dans ces circonstances dû se contenter de la sixième place sur la ligne d’arrivée. On le retrouvera ce dimanche lors de Gand-Wevelgem.

Si le Grand Prix de l’Escaut a acquis le surnom de « championnat du monde des sprinteurs », la Classic Brugge-De Panne s’en rapproche aussi beaucoup. Sur un terrain complètement plat, sans pavés ni monts, les gros bras de la dernière ligne droite avaient donc le champ libre ce mercredi sur une épreuve dotée du statut WorldTour depuis 2019. Alors, assez logiquement, ils n’étaient pas pléiade à souhaiter prendre les devants dans une entreprise vouée à l’échec. Seuls Enrico Battaglin (Bardiani-CSF-Faizanè), Dimitri Peyskens (Bingoal Pauwels Sauces WB) et Jens Reynders (Sport Vlaanderen-Baloise) ont ainsi trouvé le courage de s’isoler dès les premières minutes. Si le peloton leur a d’abord accordé un peu de champ, il a ensuite maintenu l’écart à environ quatre minutes pendant une bonne partie de la journée. « Il ne s’est pratiquement rien passé jusqu’aux dix derniers kilomètres, constatait Frédéric Guesdon. L’échappée n’a pas obtenu beaucoup de marge, et le rythme derrière n’était pas extrême. Ça contrôlait, simplement. C’était donc assez tranquille, même s’il fallait être bien vigilant car le circuit contenait quelques pièges ». À deux tours du terme, soit à 90 kilomètres de l’arrivée, le trio de tête ne comptait plus que deux minutes d’avance. Au sein du peloton, quelques moments de tension se sont fait ressentir sur des parties exposées, à une cinquantaine de kilomètres de l’arrivée. Aucune cassure n’a toutefois été enregistrée et le peloton a bien abordé le dernier tour groupé, une minute derrière l’échappée finalement avalée à trente bornes du but.

« On était capable de faire mieux », Frédéric Guesdon

À l’entrée dans les vingt derniers kilomètres, le train de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ s’est replacé en tête de paquet dans le sillage de Clément Davy, et Arnaud Démare et ses coéquipiers ont dès lors tâché d’y rester. Néanmoins, une fois la bannière des dix kilomètres franchie, la bagarre s’est franchement intensifiée. « Étant donné que tout le monde était frais, et au vu du grand nombre de sprinteurs, on pouvait s’attendre à un sprint un peu houleux, racontait Frédéric. C’est ce qu’il s’est produit ». « C’était une course sans trop d’intensité, avec peu de vent, abondait Arnaud. On savait que le circuit et l’approche de l’arrivée étaient très techniques. Il fallait être placés devant. Or, on était trop loin au moment décisif, du moins pas là où on souhaitait être ». « On a essayé, mais on n’était pas dans la bonne vague », constatait Frédéric Guesdon. Dans les deux derniers kilomètres, le sprinteur picard a alors tenté de se frayer un chemin seul dans les rues de La Panne afin de se donner une chance de disputer l’emballage. « Avec les petites routes, les dos d’ânes, les îlots, il était compliqué de remonter, ajoutait Arnaud. J’étais un peu loin, et Ackermann a en plus chuté devant moi. J’ai dû faire un petit effort au kilomètre pour reprendre les roues ». « Quand tu n’es pas dans la première vague, tu es toujours à contretemps et obligé de faire quelques petits efforts qu’il ne faudrait pas faire, poursuivait Frédéric. Ça se joue à tellement peu de choses dans le final, et ces forces lui ont sans doute manqué ».

Arnaud Démare est parvenu à prendre part au sprint, mais quelque peu en retrait par rapport à la tête du peloton et de Tim Merlier, vainqueur. Sur la gauche de la chaussée, il a pu remonter jusqu’à la sixième place, mais pas davantage. « Avec les efforts consentis avant, je ne pouvais pas aller plus vite », disait l’intéressé. « Le bilan est mitigé car on était venu pour la victoire après ce qu’Arnaud avait montré sur Sanremo, concluait Frédéric. On est un peu déçus, car c’est le genre de course qu’on veut gagner. Je pense qu’on était capable de mieux faire que cette sixième place, mais ce sont aussi les circonstances de course qui font que … » Le sprinteur tricolore est désormais attendu dimanche, sur Gand-Wevelgem.

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