David Gaudu s’est hissé à la sixième place de Liège-Bastogne-Liège gagnée en solitaire par Fuglsang (Astana) et a confirmé son aptitude dans les classiques ardennaises qui lui tiennent à cœur. L’histoire retiendra qu’il a forgé son résultat en attaquant au sommet de la dernière difficulté, la côte de La Roche-aux-Faucons.

Sans que ce ne soit les conditions dantesques qui avaient participé de la légende de Bernard Hinault en 1980, les coureurs de Liège-Bastogne-Liège ont aujourd’hui affronté une météo difficile valant à David Gaudu, sixième de La Doyenne, de raconter une anecdote croustillante.

 « J’ai demandé à Marc Madiot qu’il me mette la patte de fruits dans la bouche. J’avais du mal à mâcher » D. Gaudu

« C’était une journée avec des hauts et des bas, dit le jeune Breton. Après vingt kilomètres de coure, j’étais limite en hypothermie et je me suis dit que ce serait compliqué de finir. Avant la Côte de La Redoute, j’étais frigorifié, Franck Pineau m’a demandé de m’alimenter et j’ai demandé à Marc Madiot qu’il me mette la patte de fruits dans la bouche. J’avais du mal à mâcher. En revanche, mes sensations étaient très bonnes dans le final et on s’est soudés avec mes équipiers. Nous étions trois dans le final, Rudy Molard, Valentin Madouas et moi, c’est beau. Je me suis fait plaisir en anticipant la partie très dure de la dernière côte…  »

Auparavant Tobias Ludvigsson a été échappé une grande partie de la journée dans un groupe de huit coureurs mais la poursuite déclenchée rapidement par l’équipe Deceuninck-Quick Step lui a été fatale. Dans le final, neuf côtes se sont enchaînées, depuis la côte de Wanne jusqu’à celle de Roche-aux-Faucons à 15 kilomètres de l’arrivée et le peloton s‘est considérablement amoindri. C’est en effet dans cette dernière côte que David Gaudu a pris une initiative.

« Plus les côtes passaient, plus on le voyait auprès des costauds et c’était bon signe » M. Madiot

L’un des deux favoris, le Danois Fuglsang (Astana) a attaqué en compagnie de Formolo (Bora-Hansgrohe) et de Woods (Education First-Drapac) qui a ensuite été repris par ses poursuivants. A la fin de cette dernière difficulté, David a monté un contre en compagnie de Dylan Teuns (Bahrain-Merida) avant d’être rejoint par Nibali (Bahrain-Merida), Adam Yates (Mitchelton-Scott), Schachmann (Bora-Hansgrohe) et Landa (Movistar). Formolo a sauvegardé sa deuxième place, David a pris une très belle sixième place.

« Je suis très content, dit Marc Madiot, cette sixième place dans cette classique, c’est mieux que la huitième place de Benoît Vaugrenard il y a dix ans. Avoir trois gars dans le final dont deux très jeunes, c’est une bouffée d’oxygène. On sait qu’ils ont du talent, on est toujours pressé d’avoir des résultats mais c’est vraiment très bien. David est à son niveau, parfois il a encore des ratés comme mercredi dans la Flèche Wallonne mais aujourd’hui il était mieux et il était revanchard. Ce matin, il avait la tête des mauvais jours et il a réagi. Plus les côtes passaient, plus on le voyait auprès des costauds et c’était bon signe. En ce moment, on a de très bons coureurs à la maison et on assure avec les jeunes. C’est très satisfaisant.  »

 

« Quand tu vois qui est devant et que dans le sprint tu te rassois sur la selle, c’est que tu ne peux donner plus » D. Gaudu

« Je finis sixième et je n’ai pas de regrets, dit David. Quand tu vois qui est devant et que dans le sprint tu te rassois sur la selle, c’est que tu ne peux donner plus. J’étais bien aujourd’hui, je ne l’étais pas dans la Flèche Wallonne. Je pense que j’ai besoin de courir avant. Je l’ai vu dans les classiques italiennes de fin de saison, il me faut une journée de course pour me mettre dedans. L’année prochaine, je pense que je vais découvrir l’Amstel Gold Race en prévision de la Flèche Wallonne et de Liège-Bastogne-Liège et je me dis que le podium dans la Doyenne peut être un objectif. Fuglsang est un grimpeur et il a fait la différence dan la partie la plus dure de la dernière côte. Avec ce nouveau parcours, ça peut marcher pour moi à l’avenir…  »

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