Après deux journées en bord de mer, Tirreno-Adriatico s’enfonçait un peu plus dans les terres ce mercredi, à l’occasion de la troisième étape. Le profil s’en est retrouvé durci et l’Équipe cycliste Groupama-FDJ en a profité pour animer la course par l’intermédiaire de Benjamin Thomas, échappé durant près de 200 kilomètres. L’ancien champion de France du contre-la-montre a été repris dans le final avant que les favoris ne s’expliquent sur des pentes très abruptes et que Michael Woods ne l’emporte. Bruno Armirail s’est bien accroché et a pu signer un solide top 20 à l’arrivée.

« Benjamin a fait un beau numéro », Sébastien Joly

À l’inverse des deux premières étapes, pas franchement propices aux échappées, le troisième acte de Tirreno-Adriatico offrait de jolis reliefs en direction de Saturnia, connue pour ses thermes mais pour l’occasion théâtre d’un final très exigeant. « C’était une étape particulièrement difficile et on changeait complètement de physionomie, affirmait ainsi Sébastien Joly. Hier et avant-hier, c’était pur sprint. Aujourd’hui, c’était pour puncheur, voire grimpeur-puncheur tellement c’était dur ». Sans réel favori en son sein pour ce type de final, la Groupama-FDJ était de fait plutôt tentée par l’anticipation aujourd’hui. « On avait envisagé d’être représenté dans l’échappée si un gros coup partait, ajoutait Sébastien. Bruno a tenté le coup dans un premier temps, mais il a été repris et Benjamin y est allé. C’était une bonne chose et il a d’ailleurs fait un beau numéro devant ».

Sorti en compagnie d’Herman Pernsteiner (Bahrain-McLaren), Alessandro Tonelli (Bardiani-CSF), Nathan Van Hooydonck (CCC), Dimitri Claeys (Cofidis), Matthew Holmes (Lotto-Soudal) et Pascal Eenkhoorn (Jumbo-Visma), le champion du monde de l’Omnium a compté jusqu’à huit minutes d’avance sur le peloton. Ce dernier a commencé à réduire son retard avant la mi-course et s’est même rapproché à trois minutes de l’échappée au pied de la première ascension du Poggio Murella (1,6 km à 11 %). Ce fut le moment choisi Benjamin Thomas pour s’isoler en tête de course, alors que quatre-vingt kilomètres restaient à couvrir. « Il se sentait bien dans ce premier passage du Mur, alors il y est allé, résumait Sébastien. Quand il est sorti du groupe, ça a d’ailleurs temporisé un peu dans le peloton. C’était bien joué. Malheureusement, EF Education First a ensuite mis en route pour Woods et il n’y avait plus grand-chose à faire. En tout cas, il s’est bien battu ».

« Ça s’est fait à la pédale », Sébastien Joly

Après les avoir relégué à une minute, le coureur de la Groupama-FDJ a vu le retour de ses compagnons d’échappée à quarante kilomètres de la ligne, et celui du peloton quinze bornes plus loin. Les équipes de favoris ont alors pris place pour un final explosif sur les pentes abruptes du Poggio Murella. « En cas d’arrivée en petit groupe, on avait pensé à Anthony mais après le premier passage, on a compris que c’était beaucoup trop dur pour lui, expliquait Sébastien. En plus, ça se grimpait sur du béton, pas sur du bitume, ça se montait donc vraiment à l’énergie. Au final, ça s’est fait à la pédale ». Michael Woods s’est montré le plus incisif parmi les favoris avant d’être repris par Rafal Majka, qu’il a finalement réglé au sprint neuf kilomètres plus loin. Bruno Armirail a lui terminé trente-trois secondes plus tard, en dix-huitième position, dans un groupe d’outsiders. « Bruno a fait une solide montée, confirmait Sébastien. Il arrive à moins de quinze secondes du principal groupe des favoris, c’est plutôt bien ».

Jeudi, le profil se durcira encore davantage sur Tirreno-Adriatico, avec plusieurs ascensions à franchir dans les soixante derniers kilomètres. « Comme aujourd’hui, ça se fera plutôt à la pédale », indiquait Sébastien Joly pour conclure. « Pour nous, ça ne sert à rien de faire des plans sur la comète. Il faut voir au jour le jour ».

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