L’Équipe cycliste Groupama-FDJ a fait le show, ce samedi, sur l’étape reine des 4 Jours de Dunkerque, en direction du célèbre Mont Cassel. Constamment à l’offensive dans la deuxième partie de course, elle a cette fois-ci été récompensée par le beau finish de Jake Stewart. Le jeune Britannique s’est ainsi octroyé la troisième place du jour, au terme d’un dernier kilomètre serré, et en profite pour remonter sur le podium du classement général à la veille de l’arrivée finale.

Malgré un sacré morceau au programme des cent derniers kilomètres de l’étape du jour, avec pas moins de seize montées autour de Cassel, le départ a été relativement dynamique ce samedi à l’occasion du cinquième acte des 4 Jours de Dunkerque. Il a ainsi fallu attendre une vingtaine de kilomètres pour voir enfin l’échappée se former autour de six hommes, les suivants : Max Poole (DSM), Maurice Ballerstedt (Alpecin-Fenix), Louis Blouwe (Bingoal Pauwels Sauces WB), Andrea Mifsud (Nice Métropole Côte d’Azur), Léo Danès (Team U Nantes Atlantique) et Alex Colman (Sport Vlaanderen-Baloise). Le peloton a tranquillement laissé faire dans un premier temps en leur accordant plus de cinq minutes d’avance. L’ambiance a toutefois drastiquement changé à l’approche du circuit final de Cassel, abordé après environ soixante-dix kilomètres de course. « La pluie s’est invitée sur les premiers tours, racontait Frédéric Guesdon. J’avais dit aux gars de courir devant. C’est crucial sur un circuit comme celui-là, avec les pavés. L’expérience de Matthieu a alors parlé. Dans le deuxième tour, il était bien placé avec Jake, et ils ont fait une descente rapide. Ça n’a pas suivi, ils se sont alors retrouvés avec seulement deux coureurs d’Alpecin-Fenix et se sont tout de suite entendus. Pour nous, ça commençait bien. On en avait deux devant, dont Jake en vue du général. On avait un coup d’avance dans le cas où un groupe ressortait ». Le quatuor issu du peloton a ainsi parfaitement collaboré et a d’abord rejoint l’échappée matinale à environ soixante kilomètres du terme. Le peloton pointait alors à 1’30.

« Plus dans la tête que dans les jambes », Jake Stewart

« Malheureusement, Jake est tombé un peu plus tard, et ça a un peu changé nos plans », reprenait Frédéric. Après une glissade dans un virage mouillé, le Britannique a en effet dû abandonner sa place à l’avant. « En me relevant, je savais qu’il serait compliqué de revenir seul sur l’échappée, commentait l’Anglais. Je ne me suis pas affolé, j’ai pris mon temps, j’ai vérifié que tout allait bien et j’ai attendu le peloton. Je suis resté calme et j’ai essayé de refaire le plein d’énergie. On était quand même dans une bonne situation dans le peloton. En ayant Matthieu devant, on pouvait en profiter et rester tranquilles, sans avoir à chasser ». Pour autant, Jake Stewart mais aussi Sam Watson et Laurence Pithie n’ont pas compté leurs efforts pour couvrir leur coéquipier tricolore. « Jake est resté dans le match et a été super, tout comme Sam, reprenait Frédéric. Les gars ont sauté sur tout ce qui bougeait, peut-être parfois trop. Je craignais un peu qu’on se fasse contrer dans le final, mais ils ont réussi à être présents tout du long ». Grâce au travail de neutralisation des jeunes pousses de la Groupama-FDJ, le groupe de tête comprenant Matthieu Ladagnous a même pu flirter avec les deux minutes d’avance à trente kilomètres du terme. À la faveur des différentes bosses, l’écart s’est toutefois réduit à quarante secondes à vingt bornes de l’arrivée. De nouvelles attaques ont émané du peloton, et Sam Watson a parfaitement accompagné celle de Dimitri Claeys (Intermarché-Wanty Gobert). Le duo s’est isolé et a rejoint ce qu’il restait de l’échappée à tout juste dix kilomètres du but.

Matthieu Ladagnous s’est alors sacrifié pour son jeune coéquipier qui a filé seul quelques instants plus tard, dans l’avant-dernière ascension du jour. Le peloton, bien que réduit à peau de chagrin, ne pointait toutefois qu’une dizaine de secondes derrière. Le jeune Britannique a bataillé, mais n’a pu empêcher le regroupement final à trois kilomètres du terme, au pied de la dernière montée – pavée – du Mont Cassel. « Il nous restait alors une carte, Jake, et il a parfaitement assumé », lançait Fred. « Je savais que ça pouvait se regrouper, donc j’ai tout fait pour être en bonne position pour jouer le final, expliquait le Britannique. J’avais mal aux jambes au pied de la dernière montée, mais ça se jouait plus dans la tête que dans les jambes à ce stade. Je me suis simplement dit que j’étais capable de le faire ». Parfaitement dans le rythme sur les premiers hectomètres de montée, le Britannique était au premier rang pour voir les choses se décanter à 1,5 kilomètre de l’arrivée. « J’ai essayé de suivre Gilbert, mais je n’ai pas pu répondre à son attaque et quelques mecs m’ont dépassé, reprenait Jake. Une fois au sommet, je savais que je devais tout mettre pour essayer de revenir. J’y suis presque parvenu, mais il y avait juste une ou deux secondes de trop… J’ai réussi à revenir pour prendre la troisième place et empocher des bonifications pour le général, mais ça aurait été bien de pouvoir vraiment jouer la victoire. Si je n’avais pas brièvement hésité au sommet, j’aurais peut-être pu le faire ».

« On aurait signé de suite », Frédéric Guesdon

Malgré un retour tonitruant dans le dernier kilomètre, le jeune Britannique a été devancé de très peu sur la ligne par Gianni Vermeersch et Oliver Naesen, devant donc se contenter de la troisième place. « Il avait fait beaucoup d’efforts auparavant, je me suis dit que ça n’allait pas être évident de suivre, mais si, il a parfaitement assumé son rôle, saluait Frédéric. Cela prouve qu’il marche bien. Il ne manque pas grand-chose pour gagner, mais il manque quelque chose. C’est une journée positive. On avait toujours un coup d’avance, et c’est ce qu’on souhaitait. Même si on savait que Jake et Sam pouvaient accompagner sur le final, on voulait être offensifs et ne pas avoir de regrets. Toute l’équipe a fait une belle course, Jake termine tout de même troisième et il ne faut pas oublier d’où il revient. Il commence à peine sa saison. Si on nous avait dit au départ qu’il viendrait faire troisième à Cassel et serait troisième du général à la veille de la dernière étape, en étant toujours en capacité de gagner l’épreuve, on aurait signé de suite. Il faut voir le positif et continuer dans ce sens. On n’a peut-être pas gagné aujourd’hui, mais les 4 Jours de Dunkerque ne sont pas finis non plus… » À la veille de l’arrivée, Jake Stewart a donc grimpé au troisième rang du général, à simplement cinq secondes du maillot rose Philippe Gilbert. Tout reste encore à faire, mais le Britannique avait quoi qu’il en soit de quoi être satisfait. « Ma forme est bonne, j’ai travaillé dur après ma maladie, concluait-il. J’avais coché l’étape du jour depuis quelque temps, et j’aurai encore d’autres opportunités de lever les mains ces prochaines semaines. Ces derniers jours de course m’ont en tout cas donné confiance ».

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