Sur la Route d’Occitanie ce vendredi, les coureurs auront passé moins de 45 minutes sur le vélo, pour ce qui était pourtant une étape en ligne. En raison des grosses chaleurs dans la région, le deuxième acte avait été réduit à seulement 36 kilomètres, qui ont de fait été avalés à toute vitesse par le peloton. C’est un sprint en côte qui a jugé du vainqueur, Roger Adri (Kern-Pharma). Arnaud Démare a tenté de s’accrocher jusqu’au bout, mais a coincé dans les derniers hectomètres et doit abandonner son maillot de leader avant la grande étape de montagne.

« Coup de chapeau aux organisateurs », Sébastien Joly

Trente-six kilomètres étaient au menu des coureurs à l’occasion de la deuxième étape de la Route d’Occitanie, mais il ne s’agissait pourtant pas d’un contre-la-montre, individuel ou par équipes. En raison d’une interdiction préfectorale en lien avec le placement du département du Tarn en alerte rouge canicule, le départ initialement prévu à Graulhet ne pouvait être maintenu. Il a donc été relocalisé dans la commune de Belmont-sur-Rance, dans l’Aveyron, réduisant donc le parcours à ses trente-six derniers kilomètres. Une situation rare, voire exceptionnelle. « Dans un premier temps, j’aimerais tirer un coup de chapeau à l’organisateur, saluait Sébastien Joly. Ils ont commencé à nous informer hier soir via un groupe interne pour les directeurs sportifs. Ils ont été très réactifs et ont dû faire face à certaines contraintes par rapport à des arrêtés préfectoraux qui sont complètement compréhensibles. Ils ont adapté leur course et leur stratégie, et ont réussi à nous proposer une course certes courte, mais une course quand même. Avant toute chose, donc, coup de chapeau à eux ». Inévitablement, ce changement de dernière minute a conduit à une réorganisation. « Tout le monde s’est adapté, assurait Sébastien. J’ai la sensation qu’avec ce qu’on a vécu depuis deux ans, on a tous une capacité d’adaptation encore plus importante que par le passé. Ça s’est encore vérifié, et tout s’est très bien passé. On avait prévu d’arriver un peu tardivement au départ. On a profité de la route pour faire un débriefing vidéo du sprint de la veille. On s’est ensuite arrêté dix kilomètres avant le village départ. On s’est posé, on a fait le briefing, on a discuté, et les gars sont partis en vélo pour aller jusqu’au départ. Tout s’est fait relativement naturellement ».

« Une course atypique », Arnaud Démare

Pour cette étape express, le départ était fixé à 14h45 pour une quarantaine de minutes de course, à peine. Dès les premiers instants, Niki Terpstra (TotalEnergies) a pris les devants et compté jusqu’à une minute d’avance sur le peloton avant d’être repris dans la principale difficulté du jour, la côte de Tiergues (4,7 km à 4,8%), franchi à six kilomètres du but. Plusieurs offensives ont fait irruption à cet instant, sans qu’aucune ne soit couronnée de succès. C’est alors un peloton encore bien garni, et où se trouvait encore Arnaud Démare, qui s’est présenté pour les deux derniers kilomètres à 4,5% de pente moyenne. « Même si on était leader au général, ce n’était pas à nous de prendre la course en main sachant que ça n’allait pas être un sprint massif à l’arrivée, ajoutait Sébastien. J’avais consulté Arnaud, et il préférait qu’on bascule sur Attila, qui était motivé pour jouer l’étape. Finalement, c’était tellement rapide qu’il a été difficile pour lui de tirer son épingle du jeu, mais il est bien et motivé pour demain. C’est le principal. Arnaud s’est quand même bien accroché, et il a essayé ». « C’était une course atypique aujourd’hui et c’était très intense avec ce final punchy, glissait l’ancien champion de France. On s’est tout de même appliqués, j’ai passé la bosse de cinq kilomètres, mais j’étais à fond dans le sprint pour pouvoir jouer quelque chose ». Sur la ligne, c’est alors Roger Adria (Kern-Pharma) qui a réglé le peloton. « C’est une étape qui restera dans les mémoires, complétait Sébastien. On avait un sentiment un peu particulier dans la voiture : à peine parti qu’on était déjà arrivé. C’est bien qu’on ait malgré tout pu avoir un final et je pense que tout le monde y a trouvé son compte ».

Samedi, les choses devraient largement se corser si le parcours reste en l’état, puisque quelque 4500 mètres de dénivelé seront au menu en direction des Angles. « Il n’y a pas de surprise, on va basculer sur Attila, sans pression, et on verra ce qu’il sera capable de faire, ponctuait Sébastien. J’ai confiance en lui ».

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