Si les 180 kilomètres au programme de Paris-Troyes ne comprenaient aucune ascension majeure ni de pentes démesurées, les 2000 mètres de dénivelé positif laissaient augurer une journée malgré tout exigeante, d’autant que personne ne comptait assumer le poids de la course. Cela a donc donné lieu à une première moitié d’épreuve effrénée et assez folle. « Il y a eu une bataille assez importante, confirmait Jérôme Gannat. Une première vraie échappée de quatorze s’est formée avec Reef dedans. Elle a pris trente secondes, c’était un groupe intéressant, mais il manquait Roubaix-Van Rysel, qui a donc roulé. Ils ont quand même résisté pendant un petit moment devant, puis il y a eu un regroupement. Ensuite, ça a de nouveau beaucoup bataillé, et un groupe de dix est ressorti sans nous à la mi-course. C’était une échappée importante qui comprenait quelques-uns de nos adversaires directs. Cela pouvait être inquiétant, mais ils n’ont malgré tout jamais pris plus d’une minute trente car certaines équipes sont allées rouler immédiatement. Pour notre part, on est venu un peu plus tard, à 50-60 kilomètres de l’arrivée ».

À cinquante bornes du but, l’écart était ramené sous la minute et les secondes se sont ainsi égrenées peu à peu, en direction de Troyes. « C’est resté un long moment à trente secondes, mais ce n’était pas très inquiétant et ça permettait qu’il n’y ait pas de contre, confiait Jérôme. À ce moment-là, on n’était plus que quatre dans le peloton avec un leader désigné pour le sprint, Eliott. Il y a eu un gros travail de Reef, et Titouan a bien roulé également ». À plus de vingt bornes du but, l’échappée a été neutralisée, puis quelques coureurs ont tenté d’animer le final sans jamais réussir à se construire un avantage conséquent. Pour autant, Morten Nortoft est parvenu à résister jusque dans le dernier kilomètre, avant d’être englouti par le lancement du sprint. « On avait une bonne carte avec Eliott, qui avait remporté un sprint sur le Tour de Bretagne, reprenait Jérôme. Il était très bien placé à 500 mètres, dans la roue des Arkéa-B&B Hôtels qui emmenaient. C’était un sprint légèrement en courbe, et on avait vu l’an dernier que lancer de loin pouvait fonctionner. Eliott a voulu passer à droite, à la corde, mais au moment où il a lancé le sprint, le coureur devant lui s’est relevé et l’a serré. Il a déraillé, a failli chuter, et dès lors le sprint était fini ».Enfermé et ralenti, le jeune Breton n’a donc pu disputer ses chances et a passé la ligne en 25e position. « C’est dommage que ça se termine comme ça mais on sait qu’un sprint n’est jamais linéaire, surtout dans ces courses de Classe 2 où il n’y a pas vraiment de trains et d’organisation, complétait Jérôme. Eliott avait les moyens de bien terminer le travail de la journée, mais ça reste les aléas du sprint, où tout peut se terminer sur une mauvaise vague. Il était dans le bon timing, car on avait dit de lancer entre 300 et 250 mètres, ce qu’il a fait. Il y avait l’espace au moment où il a lancé, mais ça s’est resserré juste après. C’est frustrant mais c’est ainsi. Je retiendrai que quand il a fallu rouler derrière l’échappée, on a répondu présent même si le groupe n’était pas au complet. C’est encourageant ».

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