À travers un parcours remodelé, la 64ème édition de Paris-Troyes a lundi offert un scénario très ouvert. Aux environs de la mi-course, un groupe d’une petite trentaine d’unités a ainsi définitivement faussé compagnie au peloton, et la « Conti » dirigée par Jens Blatter y était représentée avec quatre coureurs. Au terme d’un final très disputé et difficile à maîtriser, Laurence Pithie a finalement été le premier membre de la formation bisontine à franchir la ligne d’arrivée, en dixième position.

En ce 6 juin, date anniversaire du Débarquement, les coureurs de Paris-Troyes avaient rendez-vous de manière assez symbolique à Colombey-les-Deux-Églises, commune marquée de l’empreinte du Général de Gaulle. C’est donc avec une petite pensée pour l’Histoire que le peloton s’est élancé lundi pour 180 kilomètres en direction de Troyes, avec une série de bosses à franchir dans la première moitié de course. Cela a d’ailleurs donné lieu à deux premières heures très intensives. « On avait pour objectif de jouer le sprint avec Paul Penhoët, mais on voulait aussi mettre quelqu’un dans l’échappée pour ne pas avoir à assumer toutes les responsabilités derrière, expliquait Jens Blatter. Au début, on a réussi à mettre Enzo dans une petite échappée de moins de dix coureurs, mais ça ne nous arrangeait pas car une équipe y avait trois hommes. On a donc roulé derrière pour relancer, et ramener quelques coureurs devant. Au final, une échappée de vingt-neuf s’est constituée avec quatre coureurs de chez nous ». Après un peu plus de quatre-vingts kilomètres, Enzo Paleni, Finlay Pickering, Laurence Pithie mais aussi Clément Davy ont donc pris place dans un groupe de tête qui a très vite fait le break avec le reste du peloton. « Le seul point dommageable est que Paul n’était pas devant, mais ce n’est pas faute d’avoir essayé, expliquait Jens. Il a tenté plusieurs fois, mais désormais, tout le monde le connaît et personne ne voulait le laisser partir. Sur les vingt-neuf, on en avait donc quatre mais l’équipe WiV-SunGod était elle à cinq, et avec son sprinteur ».

« On ne peut pas gagner à chaque fois », Jens Blatter

Pendant une quarantaine de kilomètres, une collaboration toute relative a donc été de mise en tête de course avant que les attaques ne fusent de part et d’autre dans les soixante derniers kilomètres. Il a dès lors fallu contrôler. « Clément a bien roulé devant pendant un moment, mais il m’a signalé un peu plus tard à la voiture qu’il manquait de fraîcheur, ce qui est normal après un Giro très dur, précisait Jens. On était content qu’il ait fait cette course avec nous malgré tout, il a pu apporter son expérience aux jeunes. Puis on a roulé avec Finlay, qui a été distancé à trente kilomètres de l’arrivée. Enfin, il nous restait encore Enzo, qui a fait un boulot énorme. Dans les vingt derniers kilomètres, il a roulé à bloc pour neutraliser toutes les attaques ». Le tout pour favoriser les desseins du Néo-Zélandais Laurence Pithie, doté d’une bonne pointe de vitesse. « On savait que ça allait tout de même être très compliqué, glissait Jens. Les WiV-SunGod étaient très forts, et les cinq ont attaqué à tour de rôle. On a suivi les coups, mais quand Enzo a réussi à ramener le peloton à 700 mètres de la ligne, il était cuit. Laurence a donc dû se débrouiller tout seul pour le sprint, il était un peu mal placé, il s’est fait un peu déborder et n’a pas eu l’opportunité de sprinter pour la victoire ». Encore largement représentée, la formation WiV-SunGod a elle propulsé son sprinteur Robert Scott vers la victoire alors que Laurence Pithie a décroché la dixième place. « Je pense qu’on a fait une très belle course, il n’y a rien à dire, concluait Jens. On ne peut pas gagner à chaque fois même si, en tant que sportifs, on court toujours pour ça. Le bilan reste positif même si on n’a pas gagné. Par ailleurs, ce nouveau parcours était vraiment magnifique. Il était assez dur, et très intéressant pour les coureurs. C’est un super changement ».

1 commentaire

CORLAY Albert

CORLAY Albert

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Le 7 juin 2022 à 14:38

Très belle course Bravo à toute l’équipe