Dans des conditions climatiques semblables à celles de la veille sur la Coppa Bernocchi, les Trois Vallées Varésines ont connu un scénario tout aussi décousu ce mardi. C’est dans ce contexte que David Gaudu a émergé comme l’un des plus costauds autour de Varèse, bien que le duo Formolo-De Marchi n’ait jamais été revu par le groupe des « favoris ». Le Breton s’est alors octroyé la huitième place. De bon augure à la veille du premier de ses deux véritables objectifs de la semaine : Milan-Turin.

« Une course un peu difficile à lire », David Gaudu

Le ciel grisâtre enrobant la Lombardie ne s’est pas dissipé entre lundi et mardi. Alors, après une très humide Coppa Bernocchi, lors de laquelle Thibaut Pinot s’était mis en vue (5e), c’est une édition également particulièrement pluvieuse des Trois Vallées Varésines qui se profilait pour les coureurs aujourd’hui. Au repos, le Franc-Comtois n’était pas de la partie pour cette nouvelle étape de la campagne des Classiques transalpines, mais six de ses collègues étaient bien présents au départ. « On savait qu’on avait de fortes chances de reprendre la pluie une fois sur le circuit, au bout d’une cinquantaine de kilomètres, commentait Sébastien. Ça n’a pas manqué, mais les gars étaient préparés pour et nous l’étions également. C’était une nouvelle journée difficile de par les conditions, mais on savait à quoi s’en tenir ». En revanche, l’échappée a pu se constituer bien plus rapidement que la veille autour d’Erik Fetter (Eolo-Kometa), Matthew Holmes (Lotto-Soudal), Robin Plamondon (Israel-Start Up Nation) et Giulio Masotto (Vini Zabu). Le quatuor a pu se construire un avantage de trois minutes, mais le peloton a subitement accéléré à l’approche du troisième tour de circuit et une nouvelle course a bientôt démarré. À l’instar de Thibaut Pinot et Remco Evenepoel la veille, le double vainqueur du Tour de France Tadej Pogacar a décidé de lancer les hostilités de très loin, en compagnie de Tim Wellens, et les cartes ont ainsi été rebattues avant même la mi-course. Nelson Oliveira, Davide Formolo, Rigoberto Uran et Lorenzo Rota ont rejoint le duo en tête de course peu de temps plus tard alors que le peloton tentait de limiter la casse une minute derrière.

Au sein de ce dernier, déjà réduit à une cinquantaine d’unités, David Gaudu pouvait encore compter sur Attila Valter. « Avec la pluie, il fallait être constamment placé et vigilant pendant 200 kilomètres, ajoutait le Breton. Lada a fait du très bon boulot sur les premiers tours afin que je ne prenne pas de coup d’élastiques. Puis, ça s’est fait à la pédale ». Les nombreuses bosses du circuit cumulées à la pluie ont procédé à une sélection naturelle, tandis que trois hommes parvenaient à fausser compagnie au peloton principal à cinquante kilomètres du terme pour rejoindre la tête de course. Pogacar était lui repris en raison d’une crevaison, mais la poursuite a constamment eu du mal à se mettre en place. « C’était une course un peu difficile à lire, concédait David. Il y avait aussi de grosses équipes avec plusieurs leaders au départ ». Pendant un long moment, les offensives ont donc été couvertes dans le groupe des favoris, mais les hommes de tête ne comptaient toutefois que trente secondes d’avance au pied de la montée de Moroloso (1,6 km à 8%), située à treize bornes de la ligne. « Du fait que la course avait été rendue difficile par les conditions météo, et qu’elle avait débuté de loin, le but était de garder un maximum d’énergie pour le final, disait David. J’attendais vraiment les derniers tours avec le mur pour voir comment ça pouvait se passer. Et ça ne s’est pas trop mal passé ». Auteur d’un réel forcing à cet instant de la course, le grimpeur de la Groupama-FDJ est ainsi parvenu à rentrer sur l’échappée, mais De Marchi et Formolo s’en étaient dégagées quelques instants auparavant. Les deux Italiens ont ainsi pu entamer la montée roulante vers l’arrivée avec trente secondes d’avance, ce qui s’est avéré suffisant pour se jouer la victoire.

« Milan-Turin, un bel objectif », Sébastien Joly

Au sein d’un groupe de poursuite réduit à une petite dizaine d’unités, David Gaudu a alors coupé la ligne en huitième position. « On est rentré un peu trop tard sur le reste de l’échappée pour envisager la victoire, donc je n’ai pas forcément de regrets, concluait le Breton. Les deux de devant on fait un numéro, j’arrive avec les cadors et je suis à ma place dans le sprint ». « On a pu compter sur un très bon David, qui a bien suivi tous les meilleurs dans le final, ajoutait Sébastien. Je pensais vraiment qu’ils allaient pouvoir faire le jump dans le dernier raidard, mais tout le monde était à la limite ». C’est malgré tout sur une note positive, après le coup du sort sur le Tour d’Emilie, que David Gaudu se présentera au départ de Milan-Turin ce mercredi. « J’espère que j’aurai récupéré après ces deux grosses journées sous la pluie, concluait l’intéressé. C’est l’un des gros objectifs de cette fin de saison pour moi, c’est une course qui m’a toujours réussi et j’espère que ce sera encore le cas demain. Je suis très très motivé et j’aurai à coeur de jouer la victoire ». « En théorie, les conditions météo devraient s’améliorer et les difficultés seront concentrées sur le final, ponctuait Sébastien Joly, en référence aux deux ascensions de Superga (5km à 9%). C’est un bel objectif, car c’est une course qu’on a déjà gagnée par le passé et qui plait tant à David qu’à Thibaut ».

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