Pour la deuxième journée consécutive sur le Tour des Alpes-Maritimes et du Var, l’étape s’est conclue par une course de côte. Néanmoins, elle fut ce samedi à Fayence bien plus explosive qu’à Gourdon hier. Dans la bosse finale, courte mais raide, c’est David Gaudu qui a cette fois été le meilleur représentant de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ, échouant juste au pied du podium (4e). Rudy Molard a lui accroché la sixième place alors que Valentin Madouas et Thibaut Pinot ont fini dans le top 20. Au général, Gaudu grimpe au troisième rang, Rudy au quatrième, mais l’équipe dispose surtout de quatre coureurs dans le top 12 à la veille de l’étape reine.  

Les grandes manœuvres n’étaient pas aujourd’hui. Ce samedi, le peloton a observé une journée relativement limpide en direction de Fayence où le Mur éponyme (1200m à 10%), à franchir à deux reprises, était logiquement annoncé comme le juge de paix de l’étape. De fait, c’est un scénario des plus classiques qui s’est mis en place, bien que l’échappée du jour, composée de sept hommes, ne se soit détachée qu’après une vingtaine de kilomètres. « On a vite compris que ça allait se résumer à une course de côte », débriefait ainsi Thierry Bricaud. Fort de sa surreprésentation au classement général (quatre coureurs dans top 10 ce matin, ndlr), l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a pris place à l’avant du peloton durant la majeure partie de la journée. « Antoine [Duchesne] a roulé un petit peu, mais c’était davantage dans l’optique de placer les gars et d’éviter d’aller frotter, précisait Thierry. Nous n’avons pas assuré la poursuite aujourd’hui. Il fallait simplement être placés sur ces routes sinueuses et avec ces constantes montées/descentes ». L’équipe est ainsi restée bien aux aguets jusqu’à la première ascension du Mur de Fayence, à trente-cinq kilomètres de l’arrivée, lors de laquelle David Gaudu s’est même repositionné en tête de paquet.

« C’est joli sur le papier mais … », Thierry Bricaud

D’autres formations ont cependant pris les rênes dans le final, l’échappée a été revue à tout juste trois kilomètres de l’arrivée et la montée finale s’est alors très vite dressée devant les coureurs. Si elle possédait encore toutes ses cartes, l’équipe Groupama-FDJ n’a pas abordé la difficulté dans les meilleures conditions. « L’ascension pouvait surtout convenir à David, mais chacun pouvait faire sa montée car sur ce genre de pentes, c’est du chacun pour soi, resituait Thierry. Le but était qu’ils soient placés au pied, mais tout le peloton avait les mêmes consignes. Ce n’est pas simple non plus car ce n’est ‘’qu’une’’ course de début de saison, et même s’ils sont ambitieux, ils ont peut-être un peu du mal à aller frotter et à prendre des risques à ce moment-là de l’année. Et puis, on ne fait pas ce qu’on veut. Il y a de la concurrence en face, qui elle aussi est motivée ». Au pied, seul Valentin Madouas figurait ainsi dans les toutes premières positions, et bien qu’il soit parvenu à rester dans le jeu jusqu’à 300 mètres de la ligne, « les cuisses n’ont pas répondu comme il aurait aimé », expliquait Thierry. C’est finalement David Gaudu qui a émergé à mi-pente pour suivre les tous meilleurs, avant de coincer dans les derniers instants, ce qui ne l’a pas empêché d’obtenir une solide quatrième place sur la ligne.

« C’est un type d’effort que j’affectionne, racontait le Breton à l’arrivée. Malheureusement, je n’étais pas très très bien placé en bas, mais ça fait partie de la course. Ensuite, j’ai tout donné mais Woods était une jambe au-dessus de tout le monde. Je suis quand même content. On fait 4e et 6e avec Rudy, c’est plutôt pas mal et encourageant ». « Ce petit problème de placement est surtout dommageable pour David, complétait Thierry. Il a fait un premier effort pour se replacer et il l’a donc un petit peu payé ensuite. Rudy fait aussi une belle montée. Thibaut réalise lui une montée correcte mais ce n’était pas spécialement fait pour lui aujourd’hui. Ça se joue à des petits détails, mais ils peuvent avoir leur importance ». Ce samedi à Fayence, l’équipe a donc placé ses quatre hommes forts dans le top 20, ce qui lui permet d’aborder la dernière étape avec ces quatre mêmes coureurs dans le top 12 du général, à maximum treize secondes du nouveau leader Michael Woods. « Individuellement, les mecs sont quand même satisfaits, et collectivement, on est dans le coup, poursuivait Thierry. C’est joli sur le papier, ça confirme qu’on est en forme, mais maintenant on veut gagner. On préférerait n’avoir qu’un gars placé mais gagner le général ».

« On sera peut-être plus sur notre terrain de jeu », David Gaudu

Voilà d’ailleurs tout l’enjeu de l’ultime étape du Tour des Alpes-Maritimes et du Var, aux airs de montagnes russes autour de Blausasc demain. « Ça va bouger, c’est évident, concluait Thierry. On sera peut-être les premiers acteurs. Est-ce qu’on sera récompensés ? On verra, mais en tous cas, on va essayer. L’étape est courte et il n’y a pas un mètre de plat. Les leaders vont très rapidement se retrouver esseulés, ou avec très peu d’équipiers. À partir de là, il y aura des mouvements de courses où il faudra être bon, peut-être anticiper pour durcir. La course peut être incontrôlable, ingérable, et quand on a plusieurs cartes comme c’est notre cas, cela donne plus de possibilités d’être acteurs ». Désormais troisième du général, et nouveau maillot blanc en lieu et place de son compère Valentin Madouas (« c’est de bonne guerre et c’est assez drôle, mais le but est quand même qu’il reste dans l’équipe »), David Gaudu s’attend lui aussi à une belle explication dimanche. « Je pense qu’on sera peut-être plus sur notre terrain de jeu dans la mesure où ce sera de la vraie montagne, avec des cols à 1000 mètres d’altitude, ponctuait le double vainqueur d’étape sur la Vuelta. Il y a moyen de faire de belles choses ».

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