Autour de Bruxelles et des trois ascensions du Mur de Grammont dimanche, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a tenté de se mettre en évidence de différentes manières. Cyril Barthe a d’abord intégré l’échappée du jour, rattrapée à soixante-dix kilomètres du but, puis Thibaud Gruel a essayé d’accompagner les mouvements dans le plus célèbre mont flandrien. C’est finalement un sprint en peloton réduit qui a conclu la Brussels Cycling Classic, et le jeune puncheur tricolore a décroché la dixième place.
Habituellement théâtre d’un bras de fer entre attaquants et sprinteurs, la Brussels Cycling Classic offrait de nouveau un terrain de jeu idéal pour une course ouverte dimanche. Peut-être même davantage qu’à l’accoutumée, puisque sur les 205 kilomètres autour de Bruxelles, ce sont trois ascensions du renommé Mur de Grammont, et non plus deux, qui étaient à franchir, dans un enchaînement incluant aussi le Bosberg et le Congoberg. Le dernier triptyque se présentait toutefois à cinquante kilomètres de la ligne, de quoi laisser le temps au peloton de s’organiser, ce qui n’était pas tout à fait le scénario souhaité par la Groupama-FDJ de William Green : « Le plateau de sprinteurs était costaud, on n’avait pas de réel sprinteur dans l’équipe, mais on avait beaucoup de puncheurs. L’objectif était donc de rendre la course la plus difficile possible, et cela commençait par placer Eddy dans l’échappée. Il y a finalement eu une bagarre pour l’échappée et c’est donc Cyril qui s’est retrouvé dans le bon coup. Le principal était que nous soyons représentés, et on l’était. À partir de là, Intermarché-Wanty a contrôlé toute la journée jusqu’à l’approche du Mur pour maintenir un écart raisonnable ». En tête de course, Cyril Barthe s’est ainsi retrouvé dans une échappée de huit coureurs, dont l’avance maximale a été de quatre minutes.
« On est particulièrement satisfait de Cyril », William Green
Lors du premier passage du Mur, à plus de cent-dix bornes de la ligne, l’écart était encore de trois minutes, mais à l’occasion du tour suivant, plusieurs attaques dans le peloton ont permis au peloton, éclaté, de se rapprocher. « Lors des deux premiers passages du Mur, on voulait être offensifs, mais honnêtement, on n’avait pas la capacité de le faire, confiait William. Thibaud était bien présent, mais quand une contre-attaque de neuf coureurs s’est formée, on n’était pas représenté. D’autres équipes ont manqué le coup, mais on a participé à la poursuite car on avait encore des cartes à jouer avec Johan et Thibaud ». La jonction a été opérée entre l’échappée de Cyril Barthe et le contre à 65 kilomètres du but, soit juste avant la dernière montée du Mur de Grammont, où trois hommes se sont détachés. Quelques secondes derrière, Thibaud Gruel a de nouveau suivi les meilleurs dans le peloton, qui s’est alors quelque peu disloqué. Le jeune Tourangeau a retrouvé Cyril Barthe, qui a dès lors tenté de maintenir la deuxième partie du peloton et les sprinteurs s’y trouvant à distance. Toutefois, le paquet s’est plus ou moins reconstitué à cinquante bornes du but, et s’est alors mis en chasse du trio d’attaquants.Après une lutte à distance en direction de Bruxelles, le peloton a eu gain de cause. À dix kilomètres de la ligne, tout est ainsi rentré dans l’ordre. « Johan a alors tenté d’être offensif et ensuite, c’est Eddy qui a produit une attaque instinctive dans le final, relatait William. C’est une bonne chose pour lui qu’il ait senti ce mouvement et qu’il l’ait tenté ». À huit bornes du but, le jeune Breton a donc pris quelques longueurs d’avance, mais face à un peloton décidé à en terminer au sprint, n’a pu porter son offensive au-delà des cinq derniers kilomètres. « C’était ensuite le rôle de Cyril de placer Thibaud, qui s’est retrouvé en troisième position à 500 mètres, reprenait William. On savait que le placement était très important car le final peut être houleux ici à Bruxelles ». Bien en place dans la dernière ligne droite, Thibaud Gruel a en revanche subi le retour tonitruant des sprinteurs, obtenant finalement la dixième place du jour. « On n’a aucun regret, concluait William. On est satisfait de notre journée, et particulièrement de Cyril. Il a pris l’échappée comme prévu. Il a eu deux problèmes mécaniques, mais il a quand même réussi à revenir, puis il a roulé après la dernière montée du Mur et a fait un excellent travail pour placer Thibaud dans le sprint. De manière générale, il y a eu une vraie progression de l’équipe sur cette course par rapport à l’an passé ».