Le maillot bleu-blanc-rouge de la course en ligne ne reviendra pas dès cette année au sein de la maison Groupama-FDJ. À Cholet, les coéquipiers d’Arnaud Démare ont pourtant tout essayé pour mener leur sprinteur attitré à la victoire. La course a ainsi été bien maîtrisée jusqu’au dernier tour, mais cinq hommes ont finalement réussi à s’enfuir dans l’ultime bosse du circuit et à rallier la ligne pour le titre. Florian Sénéchal s’est alors offert le sacre alors qu’Arnaud Démare a réglé un peloton réduit une vingtaine de secondes plus tard, pour la sixième place.

Cette saison, la course au très convoité maillot tricolore prenait ses quartiers dans les Pays de la Loire, à Cholet, également théâtre habituel d’une manche de la Coupe de France. Comme souvent, un parcours usant devait décider du nouveau champion de France, et ce au terme de 240 kilomètres de course. Technique, le circuit s’étirait sur vingt kilomètres avec deux portions ascendantes notables, dont la côte du Séguinière à mi-chemin. À l’occasion des deux premiers tours, soit des quarante premiers kilomètres, ce circuit a d’abord vu une grosse lutte s’installer entre une poignée d’échappés et le peloton notamment mené par les jeunes hommes de la « Conti » Groupama-FDJ. Après une heure de bagarre, la jonction a enfin été opérée et une nouvelle échappée a pu se développer. Quatorze coureurs se sont dès lors projetés à l’avant, dont Valentin Madouas, mais aussi Alexandre Delettre (Cofidis), Valentin Paret-Peintre, Clément Champoussin, Benoît Cosnefroy (AG2R Citroën), Pierre Latour, Geoffrey Soupe, Valentin Ferron, Fabien Doubey (TotalEnergies), Clément Russo, Laurent Pichon, Donavan Grondin (Arkéa-Samsic), Cyril Lemoine (B&B Hôtels-KTM), et Léo Danès (Team U Nantes Atlantique). « Valentin était une bonne carte devant, mais il était trop isolé face à des équipes en surnombre, expliquait Benoît Vaugrenard. On savait que si on les laissait partir, ils allaient lui faire la peau. Tu ne peux rien faire à un contre trois. Alors, on a maintenu comme prévu derrière ». Dans le peloton, les coureurs de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ et de sa petite sœur, la Conti, se sont donc succédé pour garder l’échappée à portée de fusil. L’écart n’a ainsi jamais dépassé la barre des trois minutes et le peloton est resté relativement calme jusqu’à l’entrée dans les deux derniers tours de circuit.

« On a payé nos efforts », Arnaud Démare

Des offensives ont alors fait irruption pour déstabiliser Arnaud Démare et ses collègues. Quentin Pacher et Bruno Armirail sont intervenus pour combler les premières brèches, et un regroupement général s’est opéré à environ trente kilomètres du but, au pied de la côte du Séguinière. Un trio s’est alors détaché dans la bosse, mais la Groupama-FDJ s’est réorganisée en contre auprès d’Arnaud Démare pour maintenir l’écart à une dizaine de secondes. Peu après l’entame du dernier tour, le peloton a d’ailleurs recollé aux trois coureurs de tête, alors que Sandy Dujardin tentait une action solitaire sans grand succès. Tout est revenu dans l’ordre au pied de la dernière bosse du jour, mais le paquet, déjà très aminci, a volé en éclats. Six coureurs ont pu se détacher alors que les équipiers d’Arnaud Démare ont tenté de reprendre la chasse dès la bascule. L’écart a néanmoins rapidement atteint la demi-minute, et la collaboration n’a jamais cessé en tête. Cinq coureurs ont finalement pu atteindre la dernière ligne droite en tête et Florian Sénéchal a devancé Anthony Turgis et Axel Zingle au sprint pour arracher le titre. Vingt-six secondes plus tard, Arnaud Démare a réglé le peloton pour la sixième place. « Je suis forcément déçu, commentait le Picard, triplement titré par le passé. Quand c’est sorti au moment clé de la course, personne n’a pu y aller. On n’a pas eu le choix que de rouler derrière et on n’est pas parvenus à rentrer. Je savais que ça allait être très punchy, mais de mon côté, il fallait que j’attende avec les sprinteurs. J’ai fait tout le dernier tour avec une crevaison lente. J’avais la trouille dans les virages. On a joué sur moi car j’étais la meilleure carte. J’ai gagné le sprint du peloton mais il aurait fallu arriver groupé. On sait que c’est de plus en plus ouvert. On était treize au départ, on a maîtrisé toute la course mais on a payé nos efforts dans le final ». « Dans le dernier tour, on a été battus par plus fort, tranchait Benoît. Il n’y a rien à reprocher, on a respecté le briefing d’hier soir, mais on est évidemment déçus du résultat final ».

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Jac34

Jac34

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Le 27 juin 2022 à 17:42

Grosse déception d’abord pour Arnaud qui pourtant n »a rien à se reprocher mais aussi pour les amateurs de cyclisme. Le maillot de champion de France c’est comme celui de champion du monde, il doit être à l’honneur tout au long de l’année. Quand Arnaud était tenant du titre de champion de France, le maillot était souvent à l’honneur il en est de même avec Julian et son maillot de champion du monde. Maintenant quand c’est un équipier même excellent on apercevra le maillot tricolore au milieu de peloton mais rarement sur le podium. D’ailleurs pour commencer il ne sera pas au TDF ainsi que Julian c’est bien frustrant.