Pour la septième fois en deux mois, Arnaud Démare a ce jeudi dû se « contenter » d’une deuxième place. Quelques jours après celle obtenue sur le Tour de Vendée, c’est sur Paris-Bourges que le sprinteur picard s’est aujourd’hui incliné de peu. Malgré un excellent travail collectif à l’approche de l’emballage, l’ancien champion de France n’a pu contenir Jasper Philipsen et signer son septième succès de l’année. Son ultime opportunité se présentera ce dimanche sur Paris-Tours, épreuve dont il est le vainqueur sortant. Son fidèle équipier Ramon Sinkeldam a quant à lui fait ses adieux à l’équipe. 

Un an après sa place de dauphin à Bourges, Arnaud Démare s’attaquait de nouveau à l’épreuve berrichonne ce jeudi, avec le vif espoir de l’inscrire à son palmarès. Il était pour cela bien accompagné, notamment par Ramon Sinkeldam qui disputait là sa dernière course avec les couleurs de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ. Malgré un parcours quelque peu accidenté dans sa deuxième moitié, les hommes véloces avaient bel et bien la faveur des pronostics, ce qui a conduit à la formation d’une échappée de seulement trois hommes après environ quinze kilomètres. Otto Vergaerde (Trek-Segafredo), Stefan Bissegger (EF Education-EasyPost) et Jonathan Couanon (Nice Métropole Côte d’Azur), pour les nommer, ont malgré tout pu jouir d’une marge de six minutes d’avance. « Alpecin-Deceuninck a commencé à rouler pour maintenir l’écart, puis d’autres équipes sont venues, exposait Frédéric Guesdon. Pour notre part, on a décidé de remonter avec Clément Davy à l’approche des côtes, après 110 kilomètres, car l’écart ne flanchait pas tellement. Il a ensuite chuté d’un coup, et à cinquante kilomètres de l’arrivée, tout était à refaire ». Dans les dernières montées de la journée, quelques accélérations ont eu lieu, mais le peloton a toujours demeuré relativement compact et la Groupama-FDJ très présente. « On avait décidé d’accompagner les coups, mais on pensait que ça attaquerait davantage, reprenait Frédéric. On ne voulait pas non plus qu’il y ait un faux train. On voulait imposer un bon rythme pour essayer de fatiguer un maximum de sprinteurs. On sait que l’arrivée à Bourges est assez technique, donc moins il y a de monde, mieux c’est. Arnaud se sentait bien, il était donc normal de rouler pour durcir ». 

« Les mecs ont fait du très bon travail », Arnaud Démare

À l’issue des dernières difficultés, à près de quarante bornes du terme, c’est un paquet d’une petite centaine d’hommes qui a pris le chemin de Bourges. Olivier Le Gac a alors participé à maintenir un solide tempo à l’avant du peloton jusqu’à l’approche du final. À cinq kilomètres du but, le vice-champion du monde du contre-la-montre Stefan Küng a remonté l’ensemble du train Groupama-FDJ, qui n’a alors plus quitté les premiers rangs. « Jake voulait vraiment être placé 1700 mètres de la ligne car il y avait un rétrécissement, indiquait Frédéric. Ça a été bien fait. Lewis a ensuite pris le relais au kilomètre puis Ramon a enfin lancé à environ 400 mètres. Les gars m’ont dit que tout s’était passé comme prévu ». Arnaud Démare a ainsi pu produire son effort à 200 mètres de la ligne, et s’il a mené les débats jusqu’à cinquante mètres, il a finalement vu Jasper Philipsen lui griller la politesse pour la victoire. « Encore deuxième, c’est la septième fois en deux mois, soufflait le Beauvaisien. Je pensais ne plus avoir l’abonnement… Je suis forcément déçu. Les mecs ont fait du très bon travail mais je tombe encore sur un Philipsen très costaud. On voulait durcir pour manœuvrer un peu plus facilement avec le collectif qu’on avait, et j’ai été super bien placé. Je suis satisfait du travail de l’équipe ». Comme en 2021, c’est donc avec une deuxième place à Bourges en poche que « Nono » abordera Paris-Tours dimanche. « Physiquement, ça allait quand même bien, et je suis rassuré pour la course de ce week-end qui sera vraiment difficile », ajoutait-il. « Je pense qu’il a été battu par un peu plus fort aujourd’hui, mais c’est toujours rageant d’être deuxième car on court pour gagner, complétait Frédéric. On a encore vu un gros collectif aujourd’hui, avec sept coureurs au top. On se dit presque que c’est dommage d’arriver au bout de la saison. Le positif est qu’on a un groupe fort, et c’est important en vue de Paris-Tours ». 

« Ces cinq années sont passées vite », Ramon Sinkeldam

Ramon Sinkeldam, lui, ne sera pas présent sur les chemins de vignes pour clôturer la saison. Le Néerlandais a achevé son exercice 2022 ce jeudi, et par la même occasion mis un point final à cinq années bien remplies au sein de la structure Groupama-FDJ. « C’était la dernière avec l’équipe pour moi aujourd’hui, confiait-il dans la soirée. Il n’y avait pas Miles, Kono et Jacopo, mais j’ai pu courir avec Arnaud une dernière fois. Je crois qu’on a bien fini la saison. On a tout bien fait, mais c’est encore une place de deuxième, la neuvième cette année. Il ne manque pas grand-chose. C’est dommage car j’aurais aimé finir l’aventure avec la victoire, mais c’est la vie. Dans le bus, plus tard, j’étais quand même triste de dire au revoir. J’aime tout le monde dans l’équipe, et j’ai aussi senti que tout le monde était également triste. Ici, j’ai trouvé un nouveau groupe d’amis. J’ai passé énormément de temps avec ce groupe sprint. Dès les premiers jours et jusqu’à maintenant, l’ambiance a toujours été la même. C’était top. On a évolué ces cinq dernières années, mais on a toujours gardé la même approche. C’était super de pouvoir travailler avec tout le monde dans l’équipe et je remercie chacun de ses membres ». 

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