La deuxième étape de la Route d’Occitanie faisait office d’ultime répétition pour Arnaud Démare et son train avant le Tour de France. Elle s’est soldée par une victoire nette et sans bavure à Auch. Parfaitement placé avant l’arrivée en côte dans la cité gersoise, le champion de France a fait parler toute sa puissance pour s’imposer en patron et conquérir son huitième succès de l’année. Il porte le compteur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ à quatorze cette saison.

« Content de mon travail », Anthony Roux

Au lendemain d’une première étape mouvementée – et trop escarpée, la véritable chance d’Arnaud Démare sur la Route d’Occitanie se situait ce vendredi en direction d’Auch. Le départ était certes accidenté, mais le peloton a connu une journée plutôt tranquille en raison du peu de velléités offensives à la sortie de Villefranche-De-Rouergue. « Deux coureurs sont partis d’entrée, et malgré trois belles bosses dans les cinquante premiers kilomètres, personne n’a réagi et ça n’a plus bougé », racontait Frédéric Guesdon. Adne Van Engelen (Bike Aid) et Angel Madrazo (Burgos-BH) ont dès lors pu prendre le large sur un peloton relativement serein. « L’échappée a pris quasiment huit minutes puis on s’est mis à rouler derrière avec Education First et AG2R-Citroën, reprenait Frédéric. L’écart a diminué assez vite. Il faut dire que le parcours était pratiquement plat jusqu’à cinquante kilomètres de l’arrivée ». « On voulait tout faire pour que ça arrive au sprint aujourd’hui, soutenait le champion de France. Avec seulement deux hommes en tête, ça a été relativement simple à gérer. À soixante-dix kilomètres de l’arrivée, il y a eu une nouvelle attaque avec trois coureurs qui ont rejoint les deux échappés. Il y a davantage eu match mais on a bouché l’écart petit à petit avec Anthony Roux, qui revient de blessure et qui a fait un super boulot ».

De retour à la compétition à l’occasion du Mont Ventoux Dénivelé Challenges en début de semaine, Anthony Roux a donc passé une bonne partie de la journée en tête de peloton ce vendredi. « J’ai commencé à rouler au bout de quarante-cinq bornes pour contrôler l’échappée, et je me suis écarté quand il en restait vingt-cinq, indiquait le principal intéressé. Je suis content de mon travail, content de reprendre et les sensations sont quand même bonnes. Ça prouve qu’on a fait du bon travail avec Julien Pinot. Ça progresse au fil des jours et ça va dans le bon sens. Je commence à reprendre des automatismes ». Après le Lorrain, c’est le Mayennais Clément Davy qui a poursuivi la chasse dans le final derrière les cinq fuyards. « On est arrivés sur un circuit un peu plus vallonné, précisait Frédéric, mais l’échappée ne nous a jamais inquiétée. On a toujours bien maitrisé derrière. On avait repéré le final, assez casse-pattes, et on savait qu’ils auraient de toute façon calé à l’avant. On craignait davantage des attaques dans les derniers kilomètres mais l’équipe est restée solide. Le fait qu’il n’y ait pas eu trop de course avant nous a facilité un peu la tâche ». Dernier rescapé de l’échappée, Angel Madrazo a été repris avant l’arrivée sur Auch, où l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a pris la tête des opérations dans le sillage de Miles Scotson.

« Le train s’est mis en route à la perfection », Arnaud Démare

« Il fallait impérativement être bien placé au pied de la petite côte d’arrivée pour ne pas subir les relances, ajoutait Frédéric. Une fois placé, c’est la jambe qui allait parler. La route était assez large et il y avait largement la place de déboiter ». « Le train s’est mis en route à la perfection, saluait Arnaud. On savait qu’il fallait vraiment être bien placé à l’approche de la dernière bosse. Puis, quand j’ai enclenché mon démarrage à 200 mètres de la ligne, j’ai senti que j’avais vraiment de bonnes jambes et que ça allait tenir jusqu’à l’arrivée ». Idéalement guidé par ses coéquipiers en amont de la bosse et sur les premières rampes de celle-ci, le champion de France a attendu le moment opportun pour fournir son effort et l’a finalement largement emporté devant ses concurrents. « C’était le dernier sprint avant le Tour, rappelait Frédéric. Avec cette arrivée en côte, le train n’avait certes pas exactement le même rôle que sur le plat, mais s’ils ont pu faire leur travail dans un final comme celui-ci, c’est forcément de bon augure pour le Tour ». « Au niveau des sensations, c’était beaucoup mieux comparativement à hier où j’ai beaucoup souffert de la chaleur, complétait Arnaud. C’était aussi la dernière en bleu-blanc-rouge puisqu’il sera impossible de gagner les deux prochaines (sourires) ».

Auteur de son huitième succès de l’année, le sprinteur picard se projette désormais vers la montagne avec son groupe. « Avec le Tourmalet au programme, ça va être une grosse journée demain, concluait-il. On va rester groupés et travailler en vue du Tour. Ça va nous faire du bien ». « L’objectif sur ces deux derniers jours sera de se faire plaisir, pourquoi pas même de prendre une échappée, mais surtout de peaufiner les derniers détails avant le Tour », ponctuait Frédéric.

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