La douzième étape du Tour d’Espagne a ce jeudi été marquée par une chaleur de nouveau étouffante, mais aussi par une course folle qui n’a presque pas permis le développement d’une échappée. À l’arrivée à Cordoue, c’est finalement un peloton d’une cinquantaine d’unités qui s’est présenté pour la victoire, enlevée par Magnus Cort. Anthony Roux s’est pour sa part joliment accroché dans les bosses du final avant d’aller signer une solide huitième place sur la ligne. Demain, ce pourrait être au tour d’Arnaud Démare de s’exprimer.

« Un rythme de folie du début à la fin », Rudy Molard

Depuis mardi, les départs d’étapes se suivent et se ressemblent sur la Vuelta. Comme les deux jours précédents, il y a donc eu une véritable bagarre ce jeudi sur les routes ibériques pour tenter d’intégrer LA bonne échappée. Les deux premières heures de course ont été couvertes à près de 50 km/h de moyenne avant que huit hommes ne parviennent à se forger une courte avance. « Ce doit être le record de cette Vuelta, résumait Anthony Roux. Ça a mis quasiment cent bornes à partir, c’était long ! J’ai essayé de prendre quelques coups au début, mais j’ai vite vu que des équipes contrôlaient, et que Trentin et Matthews étaient intéressés par la victoire. Pour autant, ça ne s’est pas trop posé. UAE a immédiatement contrôlé, une minute derrière l’échappée, pour avoir le moins d’efforts à faire ensuite. C’était encore une journée rapide, comme on les connaît depuis quelques jours sur la Vuelta ». « C’était encore une journée avec un rythme de folie du début à la fin », martelait Rudy Molard. Les huit fuyards du jour n’ont donc bénéficié d’aucune marge de manœuvre et leur avantage restait donc bloqué à la minute au moment d’arpenter l’ascension de l’Alto de San Jeronimo à 65 kilomètres du but. « Le premier passage de la bosse s’est monté à un bon rythme, même si ça n’a pas trop pété, relatait Anthony Roux. Il y a ensuite eu une chute assez importante mais UAE, qui roulait déjà, n’a pas attendu et ça a fait un peu de dégâts ».

Une vingtaine de kilomètres plus loin, le peloton était donc déjà réduit de moitié au moment d’entamer l’ultime montée du jour, « l’Alto del 14% », aux pentes irrégulières. « Le rythme était bien plus rapide et il y a naturellement eu un écrémage par l’arrière », poursuivait Anthony Roux. Les derniers rescapés de l’échappée ont bientôt été repris mais quatre hommes ont faussé compagnie au peloton, dont Romain Bardet et Giulio Ciccone. Si Rudy Molard accrochait les roues d’un peloton aminci, Anthony Roux serrait davantage les dents. « Au départ, je ne pensais pas trop au sprint final, indiquait l’ancien champion de France, car je savais qu’il y avait pas mal de pourcentages dans les deux bosses. J’ai malgré tout réussi à m’accrocher dans le deuxième passage. J’ai été un peu distancé sur le haut de la bosse mais j’ai réussi à rentrer à dix bornes de l’arrivée ». À l’avant, il a donc retrouvé son compère rhodanien. « Je savais grâce à l’oreillette qu’Antho était derrière, poursuivait Rudy. Il était le plus rapide de nous deux, il fallait donc clairement jouer sur lui. Il était un peu loin donc aux deux kilomètres, et je l’ai bien remonté. Je l’ai lâché aux environs de la dixième place. J’aurais aimé l’amener encore plus loin mais on avait déjà fait un gros effort pour remonter ». Le quatuor échappé a pour sa part rendu les armes au passage sous la flamme rouge, et l’ancien vainqueur d’étape sur la Vuelta s’est alors débrouillé au mieux en vue de l’emballage final. S’il n’a pu disputer les premières positions, il a tout de même hérité de la huitième place.

« Content de ma journée », Anthony Roux

« Je suis rentré trop tard sur le peloton et je pense que c’est ce qui m’a manqué pour le sprint, disait Anthony. J’ai à peine eu le temps de récupérer que le sprint se lançait déjà. Rudy m’a replacé autour du dernier kilomètre, mais j’étais trop loin à l’approche du sprint et ce n’était pas possible de faire mieux. Il aurait fallu basculer avec les premiers et être encore mieux placé à l’approche du sprint. Ceci étant, je n’ai pas de regrets car ça s’est fait à la pédale dans la bosse. C’était à moi de monter plus vite (sourires). Je suis quand même content de ma journée. C’est une Vuelta de très haut-niveau. Obtenir une huitième place, en deuxième semaine, ça fait toujours plaisir. Qui plus est, on arrive à 40-50 coureurs, c’est révélateur de ma forme ». « On était deux pour jouer la victoire, c’est plutôt cool, ajoutait Rudy Molard. On arrive à entrer dans le top 10 et on s’en satisfait aujourd’hui. Cort était vraiment au-dessus et il restait encore pas mal de mecs rapides. On aurait peut-être pu faire un poil mieux mais Anthony a fait un bel effort pour revenir et y a laissé un peu de force. C’était en tout cas une grosse étape, typique de la Vuelta ». « Aujourd’hui, il faut noter l’application de Rudy, qui marche bien sur ce genre de parcours, et la belle prestation d’Anthony, qui s’est bien accroché pour faire son sprint, confiait Thierry Bricaud. C’est dommage car il y avait la place pour faire encore mieux, mais l’état d’esprit était le bon ».

À n’en pas douter, celui de vendredi le sera également puisqu’un sprint est envisageable à Villanueva della Serena après 203 kilomètres de course, au lendemain des 30 ans d’Arnaud Démare. « C’est une journée importante pour nous car on sait qu’on peut avoir un sprint, concluait Thierry. On peut… car ce n’est pas dit à 100%. En tout cas, on va se donner les moyens qu’il y en ait un, en espérant ensuite trouver l’ouverture pour aller chercher un beau résultat. Il faut que tout soit bien aligné autour de Nono. Lui aussi a envie de se faire un cadeau d’anniversaire, c’est l’occasion ».

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