Valentin Madouas n’a rien perdu de sa bonne forme. Une grosse semaine après son abandon précoce et malheureux sur le Tour des Flandres, le puncheur breton s’est rassuré ce mardi sur Paris-Camembert, septième manche de la Coupe de France FDJ. Très actif dans la dernière heure de course, le Brestois a toutefois fait les frais de son statut de favori et finalement hérité de la quatrième place à Livarot. De bon augure, quoi qu’il en soit, à quelques jours de l’Amstel Gold Race. Au classement général de la Coupe de France, Laurence Pithie est désormais coleader alors que l’Équipe cycliste Groupama-FDJ continue de mener le classement par équipes.

Bien que présentant la plus jeune formation au départ de Paris-Camembert ce mardi (environ 22 ans de moyenne d’âge), avec six anciens de « La Conti » aux côtés de Valentin Madouas, la Groupama-FDJ se voulait ambitieuse en terres normandes. Alors, à peine l’échappée du jour constituée autour de Samuel Leroux (Go Sport-Roubaix Lille Métropole), Gianni Marchand (Tarteletto-Isorex), Unai Cuadrado (Euskaltel-Euskadi) et Jean Goubert (Nice Métropole Côte d’Azur), Enzo Paleni a pris les commandes du peloton et a maintenu un écart de deux minutes. « On avait l’équipe pour faire la course, donc on avait décidé de prendre nos responsabilités, expliquait Benoît Vaugrenard. On a roulé car on voulait durcir assez tôt et le plus possible. Au kilomètre 50, on a même essayé un coup de bordure. Ça n’a pas marché, mais les gars ont tenté. Puis on est arrivé sur le circuit, et on avait décidé de revenir sur l’échappée assez tôt et d’attaquer dès la côte des Champeaux à 55 kilomètres de l’arrivée pour donner du mouvement à la course. On ne voulait pas d’une échappée à cinq minutes et d’un petit tempo derrière ». Conformément aux plans, l’échappée a donc été revue à soixante kilomètres du but, et une toute nouvelle course a débuté. Dans la fameuse côte des Champeaux, de premières offensives ont secoué le paquet, mais c’est un peu plus loin, dans le premier passage de la côte des Crouttes qu’une attaque nette a été observée.

« Tout le monde regardait Valentin », Benoît Vaugrenard

À la manœuvre : Valentin Madouas, accompagné de Valentin Ferron (TotalEnergies). « On voulait avoir un coup d’avance, poursuivait Benoît. On savait que c’était important sur ce circuit du fait des petites routes et encore plus avec la pluie qui s’est invitée. Valentin est sorti, il a montré qu’il était fort, voire trop fort ». Le deuxième des dernières Strade Bianche s’est détaché à environ cinquante kilomètres du but alors qu’un groupe de huit hommes incluant Lenny Martinez s’est engagé en poursuite. Le duo de tête a joliment résisté pendant une bonne trentaine de minutes, mais la jonction a été effectuée après le premier passage sur la ligne, au sommet de la côte de l’Angleterre. Il ne restait alors plus qu’une vingtaine de kilomètres avant l’arrivée, et dans une portion de transition avant l’ultime bosse du jour, la Butte des Fondits, deux hommes se sont fait la malle. « On s’est fait un peu avoir tactiquement quand Ferron est sorti avec Costiou », regrettait Valentin. « Tout le monde courait un peu contre nous car ils craignaient le duo Martinez-Madouas dans les bosses, ajoutait Benoît. Or Lenny commençait à être fatigué, il n’a pas pu y aller, et Val devait récupérer. Les deux attaquants ont très bien joué le coup. Ensuite, tout le monde regardait Valentin et notre erreur est de leur avoir laissé un avantage de vingt-cinq secondes. On a dû sacrifier Lenny mais il était déjà fatigué et il n’arrivait pas à boucher le trou. C’est le seul hic de la journée ».

« De bon augure », Valentin Madouas

Dans l’ultime côte de la journée, Valentin Madouas a bien tenté de recoller au duo de tête, sans succès. « Je me suis rapproché à 5-6 secondes mais c’était impossible de boucher le trou sur le haut, confiait Valentin. C’était un peu dur dans le final, pas grand-monde ne me relayait ». Rejoint par Fredrik Dversnes et Guillaume Martin, le Brestois n’a pu compter sur une collaboration suffisante pour espérer revenir sur la tête. Valentin Ferron l’a finalement emporté devant Ewen Costiou alors que le coureur de la Groupama-FDJ a franchi la ligne en quatrième position. « Valentin a montré qu’il marchait fort et tout le monde a un peu couru contre lui, c’est comme ça, disait Benoît. Ceci étant, je suis satisfait des troupes car on a répondu présent. Enzo a fait un très gros boulot, il a roulé tout seul pendant 130 bornes. On a fait ce qu’on avait à faire. Valentin montre qu’il a bien récupéré depuis le Tour des Flandres et qu’il sera surtout apte à faire de très grands résultats sur les Ardennaises. C’est le point positif. On est déçus d’être quatrième car on venait pour gagner, mais les mecs ont été acteurs. Ce ne sont pas toujours les plus forts qui gagnent, et heureusement. Ça fait partie du jeu ». « C’était une belle course et l’équipe a fait un super travail, ponctuait Valentin. Je suis déçu du résultat, car on espérait faire mieux, mais c’est quand même une bonne performance car je n’étais pas très bien ces derniers temps. Il me manquait un petit quelque chose pour faire mieux mais ça fait du bien de retrouver des sensations et c’est de bon augure pour les Classiques à venir ».

Aucun commentaire