Près de six mois après sa dernière sortie en compétition officielle, Jake Stewart a ce mardi de nouveau épinglé un dossard à l’occasion de Paris-Camembert, septième manche de la Coupe de France FDJ. Le Britannique de 22 ans s’est même signalé à l’approche de la dernière heure de course, bien que l’Équipe cycliste Groupama-FDJ soit finalement repartie de Livarot sans résultat notable.

La Coupe de France FDJ reprenait ses droits ce mardi en Normandie, avec en guise de septième round, la 83ème édition de Paris-Camembert. Le menu était copieux pour tous les coureurs présents à Pont-Audemer puisque le parcours ne cumulait pas moins de 214 kilomètres en direction de Livarot, et affichait un dénivelé positif relativement important de 2800 mètres. Le départ a en revanche été plutôt calme, et Evaldas Siskevicius (Go Sport-Roubaix Lille Métropole), Torsten Demeyere (Tarteletto-Isorex), Jens Reynders (Sport Vlaanderen-Baloise), Fredrik Dversnes (Uno-X), Adrien Lagrée (B&B Hôtels-KTM), et Jean Goubert (Nice Métropole Côte d’Azur) ont été en mesure de s’enfuir dès les dix premiers kilomètres. Le peloton leur a accordé jusqu’à cinq minutes avant de réguler le tempo, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ demeurant elle en second rideau. « Nous n’avions pas énormément d’options, indiquait Thierry Bricaud. L’idée pour nous était d’attendre le final. On avait nos deux sprinteurs au cas où, s’ils passaient les bosses, puis Lewis qui pouvait bouger s’il y avait du mouvement ». Mais quand l’écart a été ramené à une minute à environ soixante kilomètres de la ligne, c’est un autre Anglais qui est sorti de sa réserve ; le « revenant » Jake Stewart. Le jeune homme de 22 ans a ainsi intégré un groupe de huit hommes qui a récupéré l’échappée matinale et qui a pris jusqu’à trente secondes d’avance sur le paquet. Toutefois, l’aventure s’est achevée une vingtaine de kilomètres plus loin, avant les principales difficultés du final.

« La course a été un peu trop dure pour nos sprinteurs », Thierry Bricaud

Dans l’avant-dernière ascension de la Butte des Fondits (1,7 km à 6%), Lewis Askey s’est montré attentif en tête d’un peloton dès lors émietté. À l’entame du second et dernier tour local, le Britannique était accompagné de son compatriote mais aussi de Bram Welten et Matthieu Ladagnous dans le premier peloton, en chasse derrière un homme seul. Ce dernier a été avalé dans la côte de l’Angleterre, à plus de vingt kilomètres de l’arrivée, et cinq hommes ont alors réussi à se détacher. Pour de bon. « On a commencé à rouler un tout petit peu dans le peloton pour que l’écart ne gonfle pas trop, précisait Thierry. Mais on a ensuite levé le pied car il restait une vraie difficulté et on n’avait pas les armes pour lutter. On ne voulait pas se faire contrer, l’idée était de se faire oublier en espérant que d’autres équipes prennent leurs responsabilités, mais personne n’avait vraiment les moyens de réagir, ce qui permet aux cinq d’aller au bout ». En tête, Anthony Delaplace a saisi le bon moment à la flamme rouge pour larguer ses compagnons de fuite et s’imposer. Matthieu Ladagnous a été le premier coureur de l’équipe à franchir la ligne, en 19e position. « La course a été un peu trop dure pour nos sprinteurs, confiait Thierry. On savait que ça pouvait être un poil difficile, et ça l’a été, même si Bram n’a sauté que dans la dernière bosse. Le groupe n’était pas non plus très homogène puisque Jake mettait son premier dossard et Lars n’avait pas couru depuis deux mois. Sur une course exigeante comme aujourd’hui, avec 220 kilomètres de course, il était difficile d’espérer un miracle ».

« C’était un sacré morceau pour une reprise », Jake Stewart

Pour autant, le deuxième de l’Omloop Het Nieuwsblad 2021 a été acteur, et terminé à une décente 32e place ce mardi. « Jake a fait une très belle rentrée, c’est le point positif, et Lars a fait une rentrée correcte, même s’il était encore court, ajoutait Thierry. Le résultat du jour n’est pas terrible mais on sait que les beaux jours arriveront plus tard avec ces coureurs. Il leur fallait bien reprendre quelque part. Et désormais, peu importe où on reprend, c’est difficile ». Le principal intéressé ne disait pas autre chose, mais se satisfaisait amplement de son premier jour de course de la saison. « Les sensations étaient meilleures que ce à quoi je m’attendais, confiait Jake. J’ai essayé de me glisser dans les attaques, je n’étais pas mal dans les montées, mais 210 kilomètres, c’était quand même un sacré morceau pour une reprise. Surtout quand on reprend en avril. Il m’a juste manqué un peu d’énergie sur la fin. Il y avait une montée et dix kilomètres de trop pour moi. J’étais motivé à l’idée d’enfin recourir, j’avais un peu d’appréhension, mais j’étais content de voir que j’avais de bonnes jambes pour la première course de la saison. C’est de bon augure pour les prochaines échéances. J’ai évidemment encore une belle marge de progression, mais je vais maintenant effectuer un stage personnel de dix jours en Espagne. J’espère bien progresser ces prochaines semaines et retrouver la compétition sur les Quatre Jours de Dunkerque avec un bon niveau ».

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