Le Grand Prix cycliste de Montréal, deuxième round des Classiques canadiennes WorldTour, a ce dimanche été le théâtre de plusieurs évènements. Sur le plan sportif, tout d’abord, David Gaudu a envoyé de très bons signaux en vue de la fin de saison. Après avoir accroché un groupe des plus relevés dans le final, le Breton a ensuite tenté d’anticiper le sprint, mais il a finalement obtenu la cinquième place du jour. Anthony Roux a pour sa part disputé sa toute dernière course en carrière, tirant le rideau sur de nombreuses années de professionnalisme. Antoine Duchesne s’est lui offert, devant son public, une ultime échappée pour célébrer sa dernière course sur ses terres.

« J’ai couru pour gagner », David Gaudu

Quarante-huit heures après avoir écumé les rues de Québec, le peloton WorldTour se retrouvait dimanche à Montréal pour le deuxième acte de la tournée canadienne. Le parcours était de nouveau bosselé, mais bien plus exigeant. « On savait que le circuit était beaucoup plus dur que Québec, et qu’on avait donc plus de chances de réaliser une bonne performance, exposait David Gaudu. Il y avait près de 4000 mètres de dénivelé, ça s’apparentait presque à une Classique ardennaise ». « Ça nous convenait mieux, de par le parcours, la distance et le dénivelé, confirmait Sébastien Joly. On protégeait David et Michael pour le final. Au départ, un coup de vingt est parti mais Quick Step-Alpha Vinyl a roulé. Ensuite, un coup à six est sorti avec Antoine, et le déroulé a été plutôt classique ». En tête de course pour fêter son dernier dossard sur ses terres, le Canadien s’est vu accompagné de Théo Delacroix (Intermarché-Wanty Gobert), Andreas Leknessund (DSM), Antonio Nibali (Astana), Eddy Finé (Cofidis) ainsi que Florian Vermeersch (Lotto-Soudal). Ensemble, ils ont pu dévaler quelques tours de circuit avec un avantage maximal évalué à six minutes. Néanmoins, le peloton a commencé à franchement accélérer à 80 kilomètres du but, perdant ainsi petit à petit en épaisseur. « Ça a vraiment fait rouleau compresseur, expliquait Sébastien. Il n’y a pas vraiment eu de contres comme à Québec. Jumbo-Visma et UAE Team Emirates ont fait en sorte d’user tout le monde, puis il y a eu une vraie attaque dans la dernière grosse ascension, avec les champions ». Après avoir évolué sur un rythme soutenu pendant près d’une heure, le peloton a ainsi explosé dans l’ultime montée de la côte de Camillien-Houde (2,3 km à 6,2%).

« L’équipe est restée le plus possible autour de moi, reprenait David. C’était un circuit urbain, avec des endroits spécifiques où il fallait se placer, et d’autres où on pouvait récupérer. On savait que ça allait se faire dans le dernier tour. Je suis resté focalisé sur ça, et dans ma tête, seul le dernier tour comptait. J’ai été vigilant sur les deux tours précédents, mais j’étais vraiment concentré sur le dernier pour les attaques ». Celles-ci n’ont pas manqué de se produire, notamment par l’intermédiaire du double vainqueur du Tour Tadej Pogacar. « J’ai réussi à gérer ma montée et faire le jump au bon moment pour basculer avec les quatre autres », ajoutait le grimpeur français. Au sommet, il s’est ainsi retrouvé avec le Slovène, Wout van Aert, Adam Yates ainsi qu’Andrea Bagioli. « On a réussi à creuser un trou assez vite, relatait David. Yates a attaqué une première fois ensuite, puis j’ai décidé de contrer et de jouer mon va-tout. Je savais que ça pouvait être le moment opportun après une attaque. Je me suis fait reprendre, mais j’ai tenté ». Le quintet ne s’est par la suite plus décomposé, et c’est donc groupé qu’il est arrivé dans la dernière ligne droite, en faux-plat montant. Alors en première position, le coureur de la Groupama-FDJ a tenté un coup de poker. « À 300 mètres de la ligne, je vois que Pogacar et Van Aert se retournent en même temps et je me dis « pourquoi pas y aller ? », racontait-il. J’ai déjà fait troisième de Liège-Bastogne-Liège, et ce que je veux, c’est gagner une Classique WorldTour. Je sais aussi que j’ai du jus, et que cette distance m’a réussi par le passé. Si je les avais surpris, ça aurait pu le faire, mais je n’ai pas réussi à les surprendre. Pogacar est venu me chercher directement ». Le Slovène a même résisté à Wout van Aert au sprint pour empocher le gain de l’épreuve. David Gaudu a lui terminé en cinquième position. « Je n’ai aucun regret à avoir, affirmait-il. J’ai tenté, j’ai couru pour gagner et j’ai joué mon va-tout en lançant mon sprint de très loin pour les surprendre ». « David a vraiment été très fort physiquement pour pouvoir les suivre, et il a bien couru, complétait Sébastien. Dans le final, il l’a senti comme ça et ça aurait pu marcher. Il a pris le risque de perdre pour gagner ».

« Il y avait de l’émotion au sein de l’équipe », Sébastien Joly

Quelques minutes après lui, son capitaine de route Anthony Roux a franchi la dernière ligne d’arrivée de sa carrière de coureur professionnel. « C’était un Grand Prix de Montréal très difficile, alors pour une fin, ce n’était pas un cadeau, souriait-il. J’ai mis les tripes pour finir cette course. C’était malgré tout un plaisir de terminer sur ces deux épreuves qui me tenaient à cœur. Il y avait de bonnes vibes. La forme était moyenne, donc c’était compliqué de s’exprimer, mais ça aurait aussi pu être pire. J’ai quand même réussi à finir les deux courses, et à les apprécier jusqu’au bout. Je suis tout simplement heureux d’en finir. Je ne suis absolument pas triste ou déçu, mais plutôt content de passer à autre chose et de clôturer ce chapitre de ma vie. J’ai bouclé la boucle ». Un peu plus tard est également arrivé Antoine Duchesne, naturellement ému de terminer la dernière course « à la maison » de sa carrière. « Il y avait de l’émotion au sein de l’équipe, soulignait Sébastien. Anthony vit plutôt bien la situation car il a déjà un plan pour l’après. On sent qu’il est très serein. Antoine a lui pris cette belle échappée et il a savouré pleinement. Il a été bien encouragé par son public, puis célébré par l’organisateur sur le podium ensuite. C’était à la hauteur du personnage ».

1 commentaire

Jac34

Jac34

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Le 12 septembre 2022 à 19:39

Pour l’instant on a beau regarder les résultats , il y a deux noms qui reviennent chez Groupama FDJ ce sont: Pour le sprint Arnaud et pour la montagne David. Ce sont les deux seuls qui peuvent se mesurer aux plus grands des équipes étrangères. Avec eux pas de déception: pas de jour bien avec un lendemain moins bien. Ils assurent.